Blockchain : où sont passés les 340 millions de l'Union européenne ?

Blockchain : où sont passés les 340 millions de l'Union européenne ? Début 2018, la Commission européenne a confirmé une enveloppe destinée aux projets blockchain via son programme Horizon 2020. Découvrez les pays et les secteurs gagnants.

D'un côté, la Chine met le paquet sur la blockchain, de l'autre, les Etats-Unis restent très prudents face à cette technologie intimement liée aux crypto-monnaies. Et l'Europe ? Début 2018, la Commission européenne a annoncé le lancement d'un Observatoire et forum de la blockchain accompagné d'une enveloppe d'investissement pouvant aller jusqu'à 340 millions d'euros via son programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 (80 milliards d'euros au total sur sept ans), qui se terminera à la fin de l'année. Avant l'annonce de cette poche de financement, la Commission avait déjà injecté 83 millions d'euros dans des projets blockchain à travers Horizon 2020 et son prédécesseur FP7. Ces 83 millions d'euros sont compris dans l'enveloppe des 340 millions d'euros. L'ensemble de ces fonds sont destinés à des projets de recherche développés sur le Vieux continent. Mais où ont-ils été alloués ? Qui en a bénéficié ? Pour quels projets ?

Au total, 170 millions d'euros ont été versés à 43 projets blockchain. "La mention de la somme de 340 millions d'euros était indicative et fonction du programme de travail Horizon", indique-t-on à la Commission européenne. Cette dernière a financé au minimum 70% de chacun des projets. Les acteurs impliqués dans les projets ont également mis au pot dans certains cas. A noter également que 5 millions d'euros supplémentaires seront versés suite au concours "Blockchains for Social Good" qui récompensera cinq projets (1 million chacun) au printemps 2020.

La Commission européenne a versé 170 millions d'euros à 43 projets blockchain. © JDN

La majorité des fonds ont été versés à des instituts de recherche, laboratoires et universités. Des entreprises nationales ou internationales comme IBM ou Atos ont également reçu une part de l'enveloppe via des filiales européennes (comme Atos Spain). Les projets qui ont reçu le plus de financement sont dans le secteur de la cybersécurité (26% du montant total alloué), suivi par l'loT (22%) et la santé (19%).

Pour chaque projet, plusieurs entités sont impliquées : un coordinateur et un ou plusieurs participants. Chacun d'entre eux reçoit une enveloppe de l'UE. Par exemple, pour le projet BodyPass (écosystème d'API de données personnelles multisectorielles), le coordinateur (l'Institut de biomécanique de Valence) a reçu 589 651 euros. Et les six participants au projet, qui viennent de différents pays, ont reçu des montants différents. La plus grosse dotation a été allouée à Philips Electronics Netherlands BV (732 536 euros).

Les pays qui ont reçu le plus de fonds jusqu'à ce jour sont l'Allemagne (19,9 millions d'euros), l'Espagne (19,8 millions d'euros), la Grèce (17,3 millions d'euros), le Royaume-Uni (17 millions d'euros) et l'Italie (16,7 millions d'euros). La France, de son côté, a perçu 6,2 millions d'euros. 

Au total, 58 entités espagnoles ont reçu des fonds pour leurs projets blockchain, 56 italiennes, 48 grecques, 42 britanniques et 41 allemandes. 19 organisations françaises ont aussi perçu un financement de l'UE. A noter également que des entités hors UE ont participé à ces projets et ont parfois reçu des fonds. C'est le cas d'Israël (5,6 millions d'euros alloués à 12 entités) ou les Etats-Unis (4 entités ont reçu un total d'1 million d'euros).   

Les projets blockchain qui ont reçu le plus de financement de la part de la Commission européenne sont Stop-It (cybersécurité d'infrastructures critiques d'eau),  Amable (fabrication additive), et iReceptor (médecine personnalisé et immunothérapie). Les entités qui ont perçu les plus grosses enveloppes sont : Fundingbox (entreprise polonaise d'open innovation), Fraunhofer-Gesellschaft (institut allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées) et TWI Limited (organisme de recherche et de technologie spécialisé dans le soudage).