Fintech : la grande braderie

Fintech : la grande braderie 33 opérations de fusion-acquisition ont été recensées en France au premier semestre 2024, un record. Les acheteurs sont aussi bien les fintechs que les grands groupes.

La consolidation du secteur de la fintech se poursuit en France. C'est en tout cas ce que suggère un rapport dévoilé par l'Observatoire de la Fintech ce 25 juin. Dans ce rapport, l'association réalise un bilan des opérations qui ont marqué la fintech française au premier semestre 2024, dont notamment un panorama des levée de fonds, des cessations d'activités et des fusions-acquisitions.

C'est d'ailleurs cette dernière catégorie qui a retenu notre attention. En effet, le premier semestre de 2024 est le plus prolifique jamais observé en termes de M&A. Entre janvier et juin 2024, 33 opérations de fusion-acquisition ont été recensées sur les 201 opérations répertoriées depuis 2015, contre 22 pour le premier semestre 2023 et 28 pour le deuxième semestre 2023.

Entre janvier et juin 2024, 33 opérations de fusion-acquisition ont été recensées. © Observatoire de la Fintech

Parmi les fintechs rachetées, celles appartenant au secteur des services sont les plus nombreuses (14 opérations de fusion-acquisition). Derrière, la catégories paiements (4) arrive à la deuxième place. A noter que l'âge moyen d'une fintech acquise est de 10 ans, et que 80% des acquéreurs sont basés en France.

Légère baisse des levées de fonds

Ces acquéreurs sont répartis entre les grands groupes qui souhaitent diversifier leurs activités (comme par exemple le Crédit Agricole qui a mis la main sur Pledg, spécialiste du paiement fractionné) et les fintechs qui veulent renforcer leur part de marché (comme la licorne Spendesk qui rachète la start-up de gestion d'achats Okko). L'étude précise que "contrairement aux idées reçues, les grandes entreprises ne sont pas les principaux acquéreurs" et que "les fintechs acquièrent également d'autres fintechs dans une proportion équivalente".

Outre les opérations de M&A, le rapport réalise un état des lieux des levées de fonds pour le premier semestre de l'année. A mi-2024, les fintechs ont levé 630 millions d'euros en 51 opérations, soit une baisse des montants de 6% par rapport au premier semestre de 2023 (673 millions d'euros levés en 73 opérations). Les métiers BtoB ont capté 76% des investissements. Après un effondrement des montants levés en 2023 (-58% par rapport à 2022), le financement de la fintech semble se stabiliser. Depuis 2010, les fintechs ont levé 9,8 milliards d'euros.

A mi-2024, les fintechs ont levé 630 millions d'euros en 51 opérations. © Observatoire de la Fintech

Au premier semestre, le ticket moyen s'élève à 12,2 millions d'euros par opération (+31% par rapport au premier semestre 2023). Le plus gros tour de table a été conclu par Pigment, avec 134 millions d'euros. Il s'agit du seul mega-deal observé ces six derniers mois. Derrière, Zama (68 millions d'euros) et Greenly (50 millions d'euros) complètent le podium.

Pigment a réalisé le plus gros tour de table du semestre. © Observatoire de la Fintech

Enfin, le rapport nous apprend qu'au premier semestre 2024, 13 fintechs ont cessé leur activité ou sont en sauvegarde. Cette estimation est peut-être sous-estimée car "elle se base sur les données publiques, et les bases Sociétés.com qui sont parfois mises à jour avec plusieurs mois de retard", précise le rapport. Ces 13 sociétés avaient levé cumulativement 107 millions d'euros dont October (54M€) et Dreamquark (17M€).

Depuis 2016, 94 cessations ont été recensées. © Observatoire de la Fintech

Au premier semestre de 2024, les fintechs des services (4) et du financement (3) sont les plus concernées par les cessations. A noter que depuis 2016, 94 cessations ont été recensées.