Drone Volt mise sur l'IA pour imposer ses appareils chez les industriels
Le constructeur et distributeur de drones civils professionnels a commercialisé 17 caméras intelligentes en 2018, dont cinq sur les trois derniers mois de l'année. Une activité à valeur ajoutée que l'entreprise développe pour l'industrie.
Le constructeur de drones civils professionnels Drone Volt a choisi de mettre l'intelligence artificielle (IA) au cœur de sa stratégie. Et ce ne sont pas ses derniers résultats, dévoilés ce 14 mars, qui vont lui faire changer d'avis. La commercialisation en 2018 de nouvelles solutions à valeur ajoutée, dont une caméra pour drone à base d'IA, lui a permis de faire passer sa marge brute de 25 à 33%. Son chiffre d'affaires, établi à 7,4 millions d'euros, reste quant à lui stable. L'entreprise l'explique par la baisse de son activité historique de distributeur des drones du Chinois DJI.
En septembre 2017, Drone Volt avait acquis l'entreprise néerlandaise Aerialtronics pour se doter d'une expertise dans l'intelligence artificielle et développer la caméra en question, dénommée Pensar. Ce produit, qui représente un coût de développement avoisinant 5 millions d'euros, embarque un module TX2 de Nvidia pour effectuer de l'identification ou du tracking. L'entreprise développe également de la reconnaissance géographique pour permettre au drone de revenir à son point de départ s'il perd sa position GPS. "Pour l'un de nos clients en Thaïlande, nous couplons notre IA à des capteurs pour détecter les particules de CO2 et donc le taux de pollution", explique Olivier Gualdoni, PDG de Drone Volt, qui mentionne aussi des projets autour de la détection de radiations, tout en refusant de dévoiler davantage les possibilités à venir en couplant l'IA et l'IoT. L'activité d'Aerialtronics a contribué à son chiffre d'affaires 2018 à hauteur de 700 000 euros.
Avec l'IA, Drone Volt entend répondre à de nouvelles problématiques dans l'industrie. Un marché qui représente 90% de son activité (10% dans le secteur public). "Nous avons identifié les secteurs clés sur lesquels nous allons nous focaliser : le BTP, la surveillance et l'inspection", détaille Olivier Gualdoni. Le bâtiment a été le premier secteur détecté par la PME de 57 salariés, basée à Villepinte. "Il y a une forte demande et ce secteur restera encore prometteur dans les années à venir", assure Sylvain Navarro, CFO.
+25% de croissance en 2019
Drone Volt vient de conclure un contrat avec un constructeur régional qui utilise une quinzaine de drones pour le nettoyage des toits de bâtiments. "Nos appareils sont utilisés comme bras déporté, relié à une pompe pour propulser de l'eau jusqu'à 30 mètres. Cette solution est particulièrement adaptée aux entrepôts qui ont des toits ondulés, souvent amiantés, car une intervention humaine est exclue." La PME comptabilise une centaine de clients, dont Total, Veolia ou Nexter. Des négociations sont en cours sur une cinquantaine de contrats d'envergure qui pourraient lui rapporter 10 millions d'euros. En 2018, 72 drones et 17 caméras ont été commercialisés, dont 34 drones et 5 caméras durant le dernier trimestre.
Drone Volt compte implémenter la solution Pensar dans ses différentes gammes de produits, avec pour objectif de réaliser une croissance de 25% en 2019. L'entreprise mise aussi sur ses activités de formation. "Nous espérons avoir un Ebitda proche de l'équilibre aux prochains résultats. La contribution au chiffre d'affaires des activités à forte marge devrait passer de 13% en 2017 à 45% au moins en 2019", précise le PDG.