Pour ses 10 ans, le Mucem se dématérialise par l'IoT

Pour ses 10 ans, le Mucem se dématérialise par l'IoT Le musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, inauguré à Marseille le 4 juin 2013, introduit pour son anniversaire une offre d'abonnement sans engagement, via une application mobile et l'utilisation du NFC.

Pour ses 10 ans, le Mucem inaugure Mucem+, une offre d'abonnement mensualisé, dématérialisé et sans engagement. Proposé au public à partir de ce samedi 3 juin, Mucem+ fonctionne sur mobile, via une application dans laquelle le visiteur peut souscrire à un abonnement, à partir de trois euros par mois pour visiter les expositions de manière illimitée dans le mois. L'objectif : fidéliser les visiteurs du musée marseillais en leur fournissant les avantages de l'économie de l'abonnement. La conception de cette offre se base sur l'IoT, et plus précisément sur le NFC.

Le coup d'envoi de Mucem+ est un moment fort de ce week-end anniversaire et représente le fruit d'un travail de longue haleine de la part des équipes du Mucem. "Le projet est né pendant le confinement en 2020. Le Mucem bénéficie d'un public régulier, qui visite les expositions plusieurs fois par an. Nous voulions repenser le système d'abonnement", raconte Adrien Joly, directeur du développement du Mucem. De nombreux échanges avec l'écosystème tech de Marseille a permis à l'équipe de donner forme au projet. "Nous voulions une carte dématérialisée car une carte d'accès physique n'aurait pas permis de proposer un véritable abonnement mensuel. Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans de nombreux secteurs, bien au-delà du secteur culturel, le sport et le loisir notamment. Nous n'avons pas recherché une solution IoT en tant que telle mais un moyen de renforcer le sentiment d'appartenance à la communauté du musée en apportant de nouveaux services", précise Victor Jacques, adjoint au directeur du développement du Mucem.

Des billets par des identités numériques non duplicables

La réalisation du projet a fédéré de nombreux acteurs, en particulier deux entreprises mécènes, le spécialiste du conseil en numérique Klanik et le concepteur de solutions d'identification sans contact STid, qui a accompagné les équipes dans l'implémentation de sa technologie STid Mobile ID. OpenMusée, prestataire technique, a conçu l'application mobile et a intégré les briques technologiques. Le point crucial pour les équipes du Mucem portait sur la sécurité. "Nous ne voulions pas de QR-code pour ne pas risquer des captures d'écran", indique Adrien Joly. La solution NFC / Bluetooth de Stid permet de générer des billets par des identités numériques non duplicables. "Notre enjeu est d'assurer une sécurité homogène à l'ensemble des smartphones des visiteurs", confie Vincent Dupart, CEO de Stid.

Des bornes NFC ont été installées à l'entrée des espaces d'exposition pour que les visiteurs valident leur badge numérique sans passer par la billetterie. "L'avantage est une infrastructure légère et rapide à déployer", met en avant Vincent Dupart. La solution IoT permettra au musée de connaître le parcours des visiteurs selon les expositions et les informations "utiles pour améliorer l'offre", souligne Victor Jacques. Plus de 1 200 000 personnes (dont 25% de Marseillais) parcourent le site chaque année.

Mucem+ représente pour le musée un projet à développer à long-terme. "La deuxième version de l'application sera conçue en fonction des retours d'expérience des visiteurs", prévient Victor Jacques. Vincent Dupart, CEO de Stid, indique comme future possibilité l'intégration de la biométrie pour l'identification. Au-delà de l'offre au grand public, l'IoT s'étend aussi dans le musée par le biais de l'efficacité énergétique : une rénovation a été effectuée par de l'éclairage intelligent et une CVC dans le cadre du plan de sobriété débuté il y a cinq ans.

Les perspectives de l'offre dans les musées sont prometteuses. Le Mucem a eu de nombreux contacts avec d'autres institutions culturelles intéressées et a présenté sa solution à Détroit, aux Etats-Unis, à Milan et au Canada. Et Vincent Dupart de conclure : "Cette expérience peut inspirer les musées, où l'IoT est encore peu développé, car de nombreux autres usages sont possibles et fidéliser le public devient essentiel dans le secteur culturel."