"Je ne vis pas en France mais j'ai quand même une carte Vitale en payant 63 euros"

"Je ne vis pas en France mais j'ai quand même une carte Vitale en payant 63 euros" De plus en plus de Français s'expatrient chaque année dans le monde. Contrairement à une idée reçue, cela ne signifie pas forcément la perte de la carte Vitale ou de la protection sociale française.

Quitter la France, c'est souvent tourner une page, découvrir un nouvel univers, s'installer ailleurs pour le travail, les études ou la retraite. Mais c'est aussi, pour beaucoup, une question : que va devenir ma protection sociale ? La crainte de perdre les bénéfices de la carte Vitale est largement partagée. Pourtant, contrairement à ce que l'on croit, il existe une solution pour continuer à en bénéficier, même en vivant à l'autre bout du monde.

Cette solution, c'est la Caisse des Français de l'Étranger, ou CFE. Ce nom ne vous dit rien ? C'est pourtant la clé pour rester couvert par la Sécurité sociale française en tant qu'expatrié. Depuis quelques années, la CFE propose désormais à ses adhérents la possibilité de garder leur carte Vitale. Elle est utile lors des retours en France, pour un séjour temporaire de moins de six mois. Un passage chez le médecin, une visite à l'hôpital, une consultation chez un spécialiste… La carte Vitale permet alors de bénéficier du même système de remboursement que les résidents français. 

Bien sûr, ce service n'est pas gratuit. Pour être affilié à la CFE et garder sa carte Vitale, il faut s'acquitter d'une cotisation. La bonne nouvelle, c'est que les tarifs restent abordables pour de nombreux profils. Un jeune de moins de 30 ans, par exemple, peut payer 162 euros par trimestre, soit 54 euros par mois. Pour les 30-34 ans, la formule la moins chère, qui couvre uniquement les soins en France, coûte 189 euros par trimestre, soit 63 euros par mois. Ce montant est souvent bien inférieur à ce que coûterait une assurance privée internationale.

Ces tarifs sont fixés par la CFE chaque année, en fonction de l'âge et du niveau de couverture choisi. Plus on avance en âge, plus la cotisation grimpe. Après 60 ans, le tarif peut dépasser 250 euros par mois pour une couverture complète, mais il reste tout de même une option intéressante pour les seniors qui souhaitent garder un accès aux soins en France.

Pour les expatriés aux revenus modestes, il existe même un tarif " aidé " : si vos ressources annuelles sont inférieures à 23 550 euros, la cotisation de base descend à 228 euros par trimestre, soit 76 euros par mois. Il faut en faire la demande auprès du consulat, mais ce coup de pouce permet à beaucoup de Français de continuer à être couverts sans se ruiner. Toutefois, la CFE rembourse les soins sur la base des tarifs pratiqués en France, ce qui peut poser problème dans certains pays, comme les Etats-Unis, la Suisse ou le Japon, où les soins coûtent parfois deux, trois ou quatre fois plus cher.

Cette possibilité de garder sa carte Vitale pour quelques dizaines d'euros par mois interroge certains. La France, dont le système de Sécurité sociale affiche un déficit chronique, doit-elle proposer une couverture à ses citoyens expatriés à un prix aussi bas, se demandent-ils. A chacun de juger.