Voici l'âge en dessous duquel le smartphone devient toxique pour les enfants
Dans les files d'attente, chez le médecin ou dans les transports, beaucoup de parent glissent un écran dans la main de leur enfant, espérant apaiser un caprice ou simplement occuper un moment d'attente. Mais cette habitude, devenue banale, inquiète de plus en plus les spécialistes. Depuis plusieurs années, les avertissements s'accumulent sur les risques des écrans pour la cognition, le bien-être et même la santé des plus jeunes.
Aujourd'hui, il n'est plus seulement question de temps d'écran, mais de l'âge précis auquel un enfant reçoit son premier téléphone, et de l'impact durable de cette étape sur son développement. Une étude dévoilée le 21 juillet 2025 dans le Journal of Human Development and Capabilities précise la situation. L'analyse a été menée à l'échelle mondiale sur plus de 100 000 jeunes. et les résultats sont sans appel : recevoir un smartphone avant 13 ans est associé, à l'échelle de la planète, à une dégradation significative de la santé mentale à l'entrée dans l'âge adulte.
Plus l'enfant reçoit son premier smartphone tôt, plus le risque augmente. Les jeunes ayant eu leur premier appareil à cinq ou six ans présentent des scores de santé mentale très inférieurs à ceux qui ont attendu 13 ans. Et les symptômes relevés sont lourds : pensées suicidaires, troubles de l'attachement à la réalité, perte d'estime de soi, agressivité, difficultés à gérer les émotions… Chez les filles, la situation est particulièrement alarmante, avec près d'une sur deux exposée à des pensées suicidaires si le smartphone est arrivé très tôt dans leur vie. Le constat n'épargne aucune région du globe, même si les pays anglophones semblent plus durement touchés.

Alors, à quel âge un smartphone cesse-t-il d'être toxique pour l'enfant ? La réponse, désormais appuyée par cette vaste étude, se situe après 13 ans. Les chercheurs plaident même pour une régulation stricte, inspirée de celles appliquées à l'alcool ou au tabac : interdiction d'accès aux smartphones complets et aux réseaux sociaux avant 13 ans, avec un encadrement rigoureux, des alternatives adaptées et une éducation au numérique obligatoire. Le but ? Protéger un cerveau en pleine maturation face à des environnements numériques conçus pour capter l'attention, manipuler l'émotion, et parfois contourner les mécanismes de défense encore immatures des enfants.
Reste une question majeure : dans un monde où les devoirs se font parfois sur tablette, où le lien social passe par les écrans et où la pression du groupe rend difficile la moindre interdiction, comment imaginer respecter ce seuil de 13 ans ? Attendre aussi longtemps paraît difficilement tenable pour beaucoup de familles. Mais à défaut d'interdiction stricte, il est recommandé un contrôle et une limitation drastique de l'usage des écrans. Chaque année gagnée sans smartphone complet, c'est un capital de santé psychique préservé pour l'avenir.