Ces aliments rendent aussi dépendants que le tabac et l'on en consomme tous les jours
Pas forcément à domicile le midi et souvent fatigués le soir, les Français n'ont pas toujours le temps d'enfiler leur tablier pour cuisiner, d'autant plus pour une famille nombreuse. La solution est donc bien souvent d'acheter des plats déjà prêts à la consommation. Ces aliments, dit ultra-transformés, représentent aujourd'hui près de 80% des produits en vente dans les rayons alimentation des grandes surfaces. S'ils font gagner un temps précieux à l'heure des repas, leur impact sur la santé est plus nocif.
Mais d'abord, rappellons que les aliments sont considérés comme ultra-transformés lorsqu'ils ont subi un grand nombre de transformations lors de leur fabrication. Les changements subis par les produits peuvent être de différente nature, des transformations chimiques en passant par l'ajout d'additifs ou encore le changement du goût ou de l'arôme. Ils sont différents des aliments transformés qui ne sont généralement modifiés que pour garantir une meilleure conservation au consommateur. Les aliments ultra-transformés sont forcément modifiés industriellement, ce qui affecte leurs valeurs nutritionnelles.
Pour relater la dépendance créée par ces produits, la psychologue américaine Ashley Geardhart a publié une étude dans laquelle elle analyse l'addiction ressentie par les consommateurs. Elle a constaté que les aliments ultra-transformés déclenchent des comportements compulsifs et des effets sur l'humeur lorsque le consommateur en est privé. Des effets qui correspondent parfaitement au rapport sur l'addiction au tabac publié par l'administrateur de la santé publique américaine de 1988. Pour les scientifiques, l'industrie agro-alimentaire a su reprendre les modèles du tabac dans sa façon de commercialiser les produits.

Le principal symptôme de la dépendance est la fringale. Le cerveau habitué au sucre, au gras ou au sel contenu dans les produits ultratransformés va vouloir en consommer en dehors des repas. Ce système de récompense alimentaire favorise le grignotage. L'étude montre qu'une personne qui consomme des produits ultratransformés ingère jusqu'à 500 calories de plus par jour qu'une personne qui n'en mange pas. Les habitués de ces produits ont également plus de chance de développer des maladies cardiaques, du diabète ou encore du cholestérol.
Pour éviter de trop consommer les produits ultra-transformés, il faut consulter les étiquettes des produits. Une liste d'ingrédients très longue est un indicateur au même titre que la mention de certains produits non utilisés en cuisine comme le sirop de glucose, les protéines hydrolysées ou la maltodextrine. Pour traquer les additifs, il faut surveiller toute mention commençant par la lettre E, E100 désigne les colorants et E200 les conservateurs. Pour ceux qui ne veulent pas perdre de temps à lire les étiquettes, des applications comme QuelProduit, Siga ou encore Open Food Facts indiquent la qualité du produit. L'autre option est de faire la cuisine le plus souvent possible à partir de produits bruts pour s'assurer soi-même de la qualité de ce que l'on mange.