Je résous donc je suis

Le rôle du manager c'est de donner à chacun la possibilité d'améliorer les choses à son niveau et de soutenir ses équipes dans cette démarche.

Quel rôle joue l’Homme dans l’entreprise aujourd'hui ? Que signifie "être" dans une entreprise ? Être, c’est participer, dans son périmètre, au bon fonctionnement de l’entreprise en essayant d’améliorer continuellement les processus et leur flux pour atteindre les objectifs stratégiques.

L’amélioration continue comme moteur de l’entreprise

Michael Ballé, expert du Lean management résumait en 2011 la pensée Lean avec l’équation suivante : Job = work + kaizen et cela illustre parfaitement l’état d’esprit attendu des employés (opérationnels et managers confondus) au sein d’une entreprise. Faire son métier, c’est effectuer son travail dans son activité tout en l’améliorant par de la résolution de problème. Cette équation est la clé de la progression individuelle car elle enclenche une dynamique qui a pour objectif l’évolution des pratiques de l’entreprise.

La résolution de problème (kaizen) témoigne du refus d’accepter le statu quo afin de dépasser les obstacles du quotidien. Combien de fois avez-vous déjà entendu "je n’y peux rien, c’est comme ça… Ce n’est pas de ma faute, ce sont les autres qui font mal… Il faut tout changer pour que cela marche". Ce genre de constat négatif reflète une piètre qualité de vie au travail, alors que la possibilité d’améliorer les choses à son niveau est un droit dont doit disposer chaque employé.

Le PDCA, un outil scientifique de résolution des problèmes

La résolution de problème, telle qu’elle est abordée dans le lean management au travers du PDCA (Plan, Do, Check, Act) constitue un moyen d’apprendre de nouvelles choses sur son activité car on va questionner sa réalisation en replaçant le client au centre des préoccupations. L’acte de traiter les problèmes manifeste une preuve de respect pour son métier et la volonté de comprendre les mécanismes intrinsèques qui caractérisent son métier.

La résolution des problèmes, qu’ils soient petits ou grands, est une première victoire sur l’immobilisme et une étape vers l’amélioration des gestes permettant de produire un service ou un bien fini de qualité irréprochable. Elle montre également une prise de leadership par l’appropriation de la résolution et le souhait de trouver une alternative à la façon actuelle de faire. Une fois le problème clarifié, décrit et mesuré, le parcours de la résolution commence par l’identification de l’étape défectueuse du processus et par la recherche des hypothèses de cause sous-jacentes. Cette analyse permettra de définir si la résolution sera locale (problème généré à l’étape défectueuse) ou plus large (problème généré à une étape antérieure du processus). Dans le dernier cas de figure, poser le problème, de façon compréhensible de tous, est d’autant plus important que sa résolution dépendra de la capacité à convaincre les autres acteurs du processus de son importance.

La résolution de problème est presque comparable à "l’existentialisme est un humanisme" de Sartre : par mes actes, je ne vais pas impliquer l’humanité toute entière mais en agissant je vais chercher à impliquer un ensemble de personnes dans ma résolution de problème et par conséquent je deviens responsable de mes actes en vue d’une amélioration globale.

Traiter les problèmes liés à son travail devient une marque de respect de soi-même en refusant de subir une situation anormale parfois pénible. C’est aussi un respect de l’entreprise pour laquelle je contribue à l’amélioration de la productivité en éliminant des points de rupture dans le flux de production.