Le manque de talents IT est une entrave à la compétitivité des entreprises, comment s'en sortir ?

La vague de "grande démission" qui a fortement touché les entreprises américaines voit le jour en France. Or, la compétitivité des entreprises dépend fortement de la rétention des talents IT.

Métaverse, Internet des comportements, traçage et profilage des individus… autant d’innovations technologiques émergentes qui façonnent déjà le monde virtuel dont demain sera fait. Passage obligatoire pour toute entreprise, les données restent au cœur de ces innovations, quel que soit le secteur d’activité, y compris pour ceux où l’humain demeure fortement ancré.

Face à ce marché innovant toujours plus digitalisé, la compétitivité s’accélère et engendre une forte demande des entreprises à la recherche de talents qui associent maîtrise du code et créativité. La capacité de ces talents à savoir déployer leurs innovations à grande échelle et à bousculer les habitudes est une denrée rare et fortement recherchée.

Les infrastructures du futur au centre de l’attention

La dynamique de développement et la complexification des technologies qui touchent tous les secteurs d’activités constituent les principaux enjeux du moment. Parmi les besoins fondamentaux des entreprises, définir de nouvelles priorités stratégiques apparaît en tête de liste. Le cas du « time-to market » est la parfaite illustration de ces nouvelles priorités à considérer. C’est une toute une série de paramètres qu’il faut garder à l’esprit pour rester compétitifs ; que ce soit la rapidité à laquelle les produits sont conçus et commercialisés, l’innovation, créatrice de richesse et de compétitivité, ou encore l’agilité, soit la capacité des entreprises à diffuser, en très peu de temps, un nouveau produit ou service auprès d’un grand nombre de personnes. Enfin il faut faire preuve de souplesse pour pouvoir ajuster la production aisément selon la demande.

TikTok est à ce titre un bon exemple de réussite, car grâce à l’essor global des nouveaux moyens de communication, ce réseau social a su prospérer en partageant du contenu à des millions d’utilisateurs instantanément et avec une rapidité inégalable.

La diversification des technologies intervient alors comme une réponse adaptée aux besoins croissants des entreprises, qui les consomment de toutes parts. Elles peuvent prendre la forme de microservices, de conteneurs et d’infrastructures Kubernetes, qui facilitent le développement de nouvelles applications et accélèrent leur mise en œuvre. Revers de la médaille, elles augmentent de manière considérable le volume des données et la consommation cloud.

Une pénurie de talents qui freine l’innovation technologique

Faciliter la collaboration des équipes et la compréhension des enjeux nouveaux requiert des compétences transversales. Selon le Forum Économique Mondial, d’ici 10 ans, 9 emplois sur 10 nécessiteront des compétences numériques. L’émergence de ces nouveaux marchés entraîne un besoin d’experts ayant la capacité de développer des systèmes et de créer de l’intelligence artificielle. Data scientists ou data analysts sont d’ores et déjà de plus en plus recherchés pour apporter une réponse concrète aux enjeux futurs du monde numérique.

Actuellement, le manque de ressources IT est une préoccupation de premier ordre puisque seules les entreprises ayant de réels moyens financiers peuvent se permettre de recruter ces jeunes talents tandis que les autres restent sur la touche. Sursollicitées, ces derniers n’ont que l’embarras du choix pour déployer leurs compétences. De plus, le nombre de talents IT disponibles n’est pas près d’augmenter dans l’immédiat, car il ne suffit pas de le souhaiter pour que data scientists, data engineers et autres spécialistes tout aussi pointus se multiplient. L’accélération de la vitesse d’innovation ne fait que rallonger les délais, sachant qu’aujourd’hui, il faut au minimum cinq ans pour créer de nouveaux talents.

Les lacunes des parcours d’orientation et de formation des étudiants actuels sont l’un des facteurs qui permettraient d’expliquer cet écueil. À cela s’ajoute également le manque de communication en amont sur le potentiel que présentent ces nouveaux métiers. Il en résulte un réel décalage entre les besoins pressants du marché et l’état des ressources humaines à disposition.

Face à la rareté des talents, les attirer et les fidéliser reste l’un des principaux défis des entreprises. Par ailleurs le contexte pandémique a également créé de nouvelles attentes chez ces profils qui ont tendance à se tourner majoritairement vers les géants du numérique où les salaires et les conditions de travails sont plus attractifs. Les entreprises doivent se repenser et aller vers un renouvellement de leur culture. Elles doivent proposer de nouvelles perspectives, mais aussi des conditions de travail plus flexibles et des formations permanentes. À terme, un tout nouveau genre d’autoentrepreneurs qui viendraient vendre leurs services sur des plateformes logicielles, similaires à un « Trip Advisor » de l’emploi risque d’émerger. Les modèles de travail actuels sont en passe d’être intégralement transformés.