Recrutement : face à la crise, ces nouveaux profils qui changent la donne

Alors que la crise boursière secoue les places du monde entier, nombreuses sont les entreprises qui choisissent de mettre un coup de frein aux recrutements, voire de réduire leur masse salariale.

C’est ainsi le cas de Tesla qui a gelé les embauches et dont le CEO Elon Musk a annoncé une réduction de 10% des effectifs. Dans ce contexte morose, comment les entreprises françaises peuvent-elles faire d’une crise une opportunité ? A la recherche de couteaux suisses proactifs et performants, elles peuvent désormais compter sur une nouvelle génération de cadres internationaux pour les épauler dans l’Hexagone ou ailleurs.

Un climat économique nouveau

Pour toutes les entreprises et en particulier pour celles œuvrant dans le secteur technologique, le même constat s’impose : elles ne peuvent plus recruter de la même façon qu’au premier trimestre 2022. La crise boursière a d’abord sonné la fin d’un âge d’or pour les candidats. Avec un chômage au plus bas dans de nombreux pays industrialisés et une course acharnée aux talents, le climat était à une inflation continue des salaires, nourrie par des levées de fonds massives. Les candidats qualifiés étaient alors en position d’imposer de nombreuses conditions, du télétravail total au temps partiel en passant par des statuts extrêmement avantageux, tous les désirs de cette génération marquée par les conséquences de la pandémie de COVID étaient alors réalisables. En quelques semaines, l’effondrement des cours a entièrement rebattu les cartes et inversé le rapport de force en faveur des recruteurs.

Alors que le krach boursier se poursuit, les levées de fonds se tarissent progressivement et mettent un coup d’arrêt brutal aux recrutements de nombreuses sociétés dont le développement reposait sur cette manne financière aujourd’hui raréfiée. La fonte des valorisations boursières pousse quant à elle les acteurs technologiques les mieux établis à se concentrer sur les fondamentaux et à générer rapidement du chiffre d’affaires. Ceux-ci concentrent alors logiquement leurs recrutements sur les postes les plus générateurs de revenus à court terme (sales, business development ou encore lead gen) au détriment de rôles moins qualifiés. De janvier à juin 2022, ce sont ainsi 21 000 salariés de grandes entreprises technologiques américaines qui ont été licenciés économiquement. Les géants Microsoft et Meta ont quant à eux annoncé un ralentissement de leurs embauches et une attention plus forte aux profils recrutés. Dans ce contexte peu favorable à la mobilité des candidats, ces derniers font face à des processus de recrutement plus longs, exigeants et incertains, valorisant ainsi la stabilité. Conséquence : les talents les plus recherchés deviennent toujours plus rares.

Innover par le recrutement

Face à ce climat nouveau et à ses défis, les recruteurs ont un rôle décisif à jouer. Ils doivent avant tout innover en identifiant des profils polyvalents et proactifs, aptes à faire passer leur entreprise à une étape nouvelle de leur développement tout en composant avec un environnement moins favorable qu’auparavant. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur les possibilités nouvelles de recrutement cross-border ouvertes par le full remote et les conditions d’obtention de visa particulièrement favorables mises en place aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ils doivent également pousser les décideurs à s’ouvrir à des profils atypiques et à sortir du schéma classique consistant à chercher exclusivement des candidats ayant déjà exercé ailleurs les mêmes fonctions que celles associées au poste à pourvoir.

Une nouvelle génération de candidats internationaux

Dans cette quête de la perle rare, les recruteurs bénéficient aujourd’hui d’un facteur nouveau et porteur d’opportunités : l’apparition d’une nouvelle génération de cadres français forts d’une importante expérience internationale. Binationaux ou simplement expatriés de longue durée, ces cadres ont le potentiel d’insuffler une ambition et une culture nouvelles au sein des entreprises françaises. Couteaux suisses hyper-expérimentés, ils ont souvent fait leurs armes dans la Silicon Valley et en Asie où ils ont développé un savoir-faire unique en matière de montée en échelle et un réseau précieux qui font d’eux une véritable manne stratégique.

Dans un contexte de crise structurelle, les start-ups comme les grands groupes peuvent être tentés de réduire leurs ambitions en matière d’acquisition de compétences pour se concentrer sur leurs savoir-faire historiques et faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Cette nouvelle génération de candidats montre au contraire que ces temps difficiles peuvent être conçus comme une opportunité. En ciblant leurs efforts de recrutement sur ces cadres internationaux, les entreprises françaises gagneront des capacités de résilience nouvelles qui leur permettront de sortir renforcées de cette période pleine de défis.