Apple : les 8 exemples les plus extrêmes de la culture du secret

Apple : les 8 exemples les plus extrêmes de la culture du secret La marque à la pomme entretient un véritable voile de mystère autour de l'élaboration de ses produits... mais à quel prix ?

Apple est mondialement connue pour être l'une des entreprises les plus secrètes et "muettes" du secteur technologique.

Sa notoriété repose notamment sur son extrême discrétion en ce qui concerne les annonces et lancements de ses nouveaux produits.

La marque arrive à maintenir cette aura de mystère en surveillant très attentivement ses espaces de travail, en forçant les développeurs à enchaîner les produits à leur bureau et en demandant aux employés de dissimuler les appareils sous des voiles noirs pendant qu'ils travaillent dessus.

L'information n'est communiquée qu'aux personnes qui en ont besoin et les employés soupçonnés de dévoiler des informations confidentielles ont de grandes chances de faire l'objet d'une enquête poussée.

La femme d'un employé d'Apple soutient qu'on lui a ordonné de "tout oublier".

Kim Scheinberg a récemment écrit un post sur Quora concernant les secrets bien gardés d'Apple.

"Moi, peur ? Cela fait très longtemps que je veux raconter cette histoire," écrit-elle.

On l'a priée d'oublier tout ce qu'elle savait sur le projet de son mari, qui consistait à faire marcher Mac OS sur des PC. Leur maison a même été totalement réaménagée pour correspondre aux normes de sécurité d'Apple.

Apple ne communiquait que très peu de détails sur la santé de Steve Jobs.

Steve Jobs, co-fondateur de l'entreprise, se battait contre un cancer du pancréas et a subi une greffe de foie, sous couvert d'un arrêt de travail.

Les représentants d'Apple ont refusé pendant très longtemps de commenter l'état de santé de Steve Jobs. Bien évidemment, il s'agissait d'informations très sensibles, mais qui méritaient d'être connues des actionnaires de l'entreprise.

A l'époque, le New York Times affirmait que la façon dont la marque à la pomme avait traité les problèmes de santé de son cofondateur était sans précédent.

Afin de garder l'iPad secret, Apple obligeait les développeurs à enchaîner l'appareil à leurs bureaux.

"Les conditions de travail ? Une pièce sans fenêtres," raconte un développeur ayant travaillé sur l'iPad en 2010.

"Ils ont même changé les serrures. Trois autres développeurs et moi étions les seules personnes autorisées à entrer dans la pièce. Apple notait minutieusement les noms et numéros de sécurité sociale des personnes qui y avaient accès.

"Je ne pouvais pas parler de ce que je faisais à ma femme"

Les bureaux étaient percés d'un trou pour que les appareils puissent y être enchaînés, à l'aide de câbles antivol pour vélo. Ils avaient fait fabriquer des cadres sur mesure pour que nous ne puissions pas voir à quoi ressemblaient les iPads. Nous pouvions nous brancher dessus pour entrer du code et toucher l'écran, mais impossible de distinguer la forme de l'appareil. Les responsables d'Apple ont ensuite pris des photos du grain de bois de chaque bureau. Ainsi, si une photo de l'iPad fuitait, ils pouvaient trouver à qui appartenait le bureau où la photo avait été prise.

Je n'avais pas le droit d'en parler à mon patron. Je n'avais le droit de ne rien dire à personne sur ce que nous faisions. Je ne pouvais même pas en parler à ma femme. D'ailleurs, elle me disait "Tu te feras virer si tu fais une bêtise". Je n'y avais pas pensé sur le moment mais elle avait probablement raison."

Apple a accru la sécurité sur son site de fabrication de Longhua dans le sud de la Chine.

En 2010, Reuters qualifiait Foxconn, l'unité de production chinoise d'Apple, de forteresse industrielle.

Afin de pouvoir accéder au complexe, les employés étaient obligés de scanner leurs badges et les agents de sécurité devaient utiliser un scanner d'empreintes digitales pour confirmer l'identité de chaque individu.

"Ils utilisent des détecteurs de métaux et nous fouillent à l'entrée et à la sortie. Si vous avez des objets métalliques sur vous lorsque vous quittez le site, ils appellent la police", raconte un employé.

Un journaliste de Reuters aurait été attaqué par deux agents de sécurité alors qu'il essayait de visiter une autre usine Foxconn qui fabrique également des pièces pour Apple.

Apple a recours à de multiples sous-traitants pour mieux traquer les fuites.

Selon Reuters, afin de s'assurer qu'elle est la seule à tout savoir, Apple sollicite plusieurs sous-traitants pour la réalisation de différentes pièces d'un produit.

Chaque sous-traitant est chargé de la fabrication d'un produit différent : ainsi, il est très facile de définir qui est responsable en cas de fuite d'information.

Les équipes de travail sont séparées les unes des autres.

"Pour parler d'un sujet particulier lors d'une réunion, il faut s'assurer que toutes les personnes présentes dans la pièce soient au fait des secrets qui entourent le sujet en question," raconte un extrait de l'ouvrage "Inside Apple: How America's Most Admired – And Secretive – Company Really Works".

"Vous ne pouvez pas évoquer une information à caractère secret à moins d'être sûr et certain que toutes les personnes présentes sont au courant," explique un ancien employé. En fait, les employés d'Apple et leurs projets sont un peu comme les pièces d'un puzzle. L'image du puzzle complet n'est connue qu'au plus haut niveau de l'organisation."

Parfois, Apple va jusqu'à construire des barrières physiques pour protéger ses projets.

Selon le livre "Inside Apple", "les employés savent que quelque chose d'important est sur le point de se passer lorsqu'ils aperçoivent des charpentiers entrer dans leurs bureaux".

"Le verre des fenêtres, qui était transparent, est remplacé par du verre dépoli. Certaines pièces n'ont même plus de fenêtres"

"Ils érigent de nouveaux murs, ajoutent des portes et mettent en place des protocoles de sécurité stricts. Le verre des fenêtres, qui était transparent, est remplacé par du verre dépoli. Certaines pièces n'ont même plus de fenêtres. On les appelle des pièces de confinement. Aucune information n'y entre ou n'en sort sans une raison valable."

Apple dispose d'un système de suivi très perfectionné pour ses produits.

Un employé anonyme témoigne sur Quora : "des numéros de série sont gravés au laser sur tous les prototypes, qui sont suivis à la trace grâce à un système de suivi centralisé appelé iTrack. L'accent est également mis sur la sécurité physique : les prototypes doivent être verrouillés lorsqu'ils ne sont pas utilisés. L'accès aux appareils est limité et on part du principe que nos collègues ne doivent pas savoir sur quoi nous travaillons.

L'accès à certaines services (design produit, design industriel, fiabilité) est extrêmement contrôlé avec un accès par badge. Les zones les plus sensibles, telles que l'Industrial Design Studio, disposent de réceptionnistes et de caméras pour passer au crible les visiteurs extérieurs, qui doivent être escortés partout où ils vont. Au sein même de ces zones et ces groupes de travail, la connaissance des projets est complète, mais elle n'en sort jamais.

Article de Megan Rose Dickey. Traduction par Joséphine Dennery, JDN.

Voir l'article original : The Most Extreme Examples Of Secrecy At Apple