Motiver ses collaborateurs sans les augmenter Améliorer leurs compétences

progresser alimente la motivation.
Progresser alimente la motivation. © Yuri Arcurs - Fotolia

L'implication dans son job dépend de l'intérêt que l'on en retire, qui découle lui-même de la maîtrise que l'on a de son travail. "C'est une idée novatrice, explique Frédéric Rey-Millet, la récompense peut provenir de l'activité elle-même et plus seulement des résultats." En clair : les collaborateurs s'investissent davantage dans une mission passionnante que dans une tâche avec une prime à la clef. Cela rejoint les observations de Régis Duchamp sur la génération Y : "s'ils travaillent sur un projet qui leur tient à cœur, ils se transforment en bourreau de travail." L'intérêt intellectuel se substitue alors  à l'intérêt financier.

Evidemment, un manager ne peut décider de changer l'activité de son entreprise pour intéresser ses troupes. Mais il doit tout tenter pour impliquer ses collaborateurs en fonctions des compétences de chacun. Surtout, il a le devoir de les faire progresser. "Aller se former et développer ses compétences constitue un puissant levier de motivation", estime Robert Ollivier. Plus un salarié aura la maîtrise de son travail, plus il se montrera motivé.

"Quand des jeunes travaillent sur un projet qui leur tient à cœur, ils se transforment en bourreau de travail"

Certaines entreprises poussent cette logique à son paroxysme. Chez elles, les objectifs quantitatifs sont remplacés par des objectifs qualitatifs. "Un vendeur qui devait réaliser un certain chiffre d'affaires doit par exemple désormais rencontrer ses clients régulièrement", illustre Régis Duchamp. "Chez Ericsson, collaborateurs et managers se retrouvent 10 fois par an pour parler progrès  et implication mais pas résultats", raconte Frédéric Rey-Milet. Ce type d'initiative permet de promouvoir l'amélioration permanente des compétences plutôt que la réalisation ponctuelle des résultats. Or, l'apprentissage est un formidable vecteur de motivation.