Cinq défauts qui minent votre réussite

Nos talents peuvent être divers et nos destinées variées mais nous partons tous avec quelque chose de fort pouvant se traduire en performance exceptionnelle lorsque nous savons y travailler. La question est de savoir pourquoi à la fin de la journée, les résultats sont mitigés…

Si vous voulez exceller à votre plein potentiel, peut-être qu’il faut ériger des barricades contre les cinq "bandits" suivants :

1. Le mensonge ou le report de la réalité

Je me souviens de cette question piège que mon professeur de management stratégique nous a posée alors que j’étais encore à l’Université. « Quel est le point de départ de tout succès ? ». Nous avions donné toutes les réponses possibles allant de la détermination au talent en passant par la chance, les valeurs, la disponibilité des moyens, l’origine et tout le reste. « Rien de tout cela mes amis, nous fit-il.
Si vous voulez réussir, vous devez commencer par comprendre et reconnaitre votre réalité, assumer votre responsabilité et vous engager à prendre les décisions qui vous fassent performer à nouveau. La plupart des gens qui échouent se mentent et mentent sur ce qu’ils ont, sont et font. Ils se trompent sur la source de leurs problèmes. Revenons à notre cours puisqu’il doit démarrer. L’efficacité en gestion commence avec le diagnostic objectif », finit-il avant de m’attaquer : « Monsieur CAKPO, c’est cela ? Connaissez-vous votre réalité ? ». J’étais vraiment confus.
Quelques sept années plus tard, je me retrouvais en difficultés dans la gestion de mon entreprise. J’imaginais toutes les décisions que je devrais prendre, les blocages, les solutions possibles…J’avais également la pire des imaginations : « Je suis fini ! ». Alors que j’allais commencer  à me morfondre, je voyais subitement que l’environnement, les collaborateurs, la jalousie et tout sauf moi était à la base de la difficulté dans laquelle je me suis retrouvé. Je poursuivais mon argumentation quand la question de mon professeur de management stratégique me revint à l’esprit : « Monsieur CAKPO, c’est cela ? Connaissez-vous votre réalité ? ». Oui je connaissais ma réalité et pour commencer je reconnus que je me mentais sur la source de mon problème.>
Comme le disait mon professeur, c’est seulement lorsque nous savons que nous avons un défi que nous savons que nous devons faire quelque chose. Si vous pouvez vous dire : « Je suis un bon leader mais il y a des domaines du leadership dans lesquels j’ai des insuffisances et c’est pour cela que je n’obtiens pas encore les résultats que j’espère obtenir avec mon équipe », que se passera-t-il ? Vous prendrez les dispositions pour renforcer votre leadership personnel afin de mieux influencer et gagner votre équipe ? Sauf que lorsque la réalité est aussi claire, nous nous laissons attaquer par un autre bandit (le déport de la responsabilité). « Oui, c’est vrai que je dois m’améliorer mais j’ai des gens qui n’ont aucune envie de progresser et je ne crois pas qu’ils changeront. Si je pouvais avoir de meilleurs employés, j’aurai de meilleurs résultats ».

2. Le blâme de tiers ou le report de la responsabilité

Au lieu de trouver la meilleure manière de communiquer pour transformer son audience et devenir par la même occasion un communicateur performant et excellent, cet orateur se demande : « Pourquoi ils ne comprennent malgré tout ce que je leur dis ? C’est quand même simple ? ». La réponse lui vient très rapidement : « Ils doivent être tarés » ou encore « Ils ne changeront pas. Je passe à ceux qui veulent changer ». Les meilleurs communicateurs ne déportent pas aussi facilement la responsabilité de leurs résultats. Ils fixent bien leur audience et surtout ceux qui sont les plus sceptiques ou moins atteints par leur message. Ils leur regardent dans les yeux, pénètrent leur univers et se posent la question suivante : « Quelle est la meilleure manière dont je devrais communiquer pour que lui et moi parlions le même langage de sorte que nous nous comprenions parfaitement ?». Leur cerveau se met au travail et leur inspire des questions et des gestes dans lesquels les sceptiques se retrouvent.

Si vous êtes un communicateur, votre audience reste avoir la responsabilité de la réceptivité mais vous conserverez à chaque fois la responsabilité de l’adaptabilité ou de l’accessibilité de votre message. Nous pouvons toujours évoquer la difficulté d’une situation ou la complexité d’un environnement pour expliquer nos résultats mais nous restons à chaque fois détenteur de la responsabilité de l’adaptation de nos solutions à la situation. Comme me le rappelait un ami, il semble que nous oublions trop souvent que « l’intelligence (pratique), c’est la capacité d’adaptation aux situations nouvelles ».
Ceux qui savent qu’ils doivent devenir exceptionnels et remarquables conservent à chaque fois la responsabilité de l’amélioration de la situation même si les autres ont également leurs parts. Mieux, ils savent que c’est celui qui se sent responsable qui travaille en général à améliorer la situation et comme ils sont les premiers à désirer ardemment réaliser les améliorations, ils préfèrent prendre la responsabilité pour avancer. Vous n’avancez pas si vous ne vous dîtes pas la vérité sur qui vous êtes, si vous ne voulez assumer aucune responsabilité dans ce qui vous déplait. Sans vérité et sans responsabilité, pas d’action. Pas d’action, pas d’amélioration et pas d’excellence.

3. La colère ou le déport de l’énergie performante

Nous avons tous le droit de dire haut et fort si possible ce qui ne va pas. Personne ne peut nous enlever ce droit. On demanda à un maître de la non-violence comment on réclame ses droits à ses oppresseurs sans se mettre en colère. Il répondit : « En commençant par vous dire que c’est parce que vous savez qu’ils ne sont pas les seuls responsables que vous agissez ; ensuite que c’est parce qu’ils ne savent pas à quel point vous n’êtes pas d’accord qu’ils continuent de vous opprimer et pour finir vous transmettez l’énergie de la frustration à la passion pour l’arrangement de la situation. Si vous êtes un passionné de résultat, vous n’aurez pas besoin de la colère pour faire changer les autres, vous mettez votre énergie dans la résolution du problème. Si vous voulez juste démontrer qui a tort, vous mettez votre énergie dans la recherche et l’accusation du fautif (éventuel)… C’est ainsi que la colère et la violence deviennent vos alliés ».
C’est la même énergie que nous utilisons pour être inquiet que nous avons la possibilité d’utiliser pour rechercher et déployer les solutions et nous sortir d’affaire. C’est la même énergie que nous utilisons pour nous mettre en colère que nous aurions pu utiliser rapidement pour nous mettre en situation d’exprimer notre génie. La clé est dans ce que nous voulons utiliser notre énergie à faire. En effet, l’excellence consiste à utiliser son énergie à performer et non à s’énerver.

4. La paresse ou le report de la douleur

Quand on me dit qu’il n’est pas possible de produire du résultat alors qu’on n’a pas la tranquillité, je donne toujours la même réponse. « Si vous ne voulez pas souffrir, vous irez de mal en pire. Mais si vous pouvez accepter la douleur maintenant, vous vous égayerez juste après. La règle est très simple : soit vous vous égayez maintenant et vous payez plus tard ou vous payez maintenant et vous vous égayez plus tard ». Tout n’a pas besoin d’aller bien pour que nous produisions du résultat mais lorsque nous produisons du résultat, tout va toujours bien. Sinon, observons ceux qui réussissent et comparons-les à ceux qui ne réussissent pas. A la fin de la journée quand il s’agit de faire un kilomètre supplémentaire pour finir le boulot et obtenir le résultat, l’homme au résultat passable et l’homme au résultat excellent ont toujours le même défi : ils sont tous deux fatigués. La différence survient en ce que le premier abandonne et se contente de sa performance parce qu’il est fatigué alors que le dernier se retrousse les manches, excelle et dépasse sa performance malgré la fatigue.

Il suffit de voir un homme ou une femme aux résultats médiocres fait son commentaire sur celui qu’on finit par prendre pour un génie : « Il a dû avoir de la chance » - ou il relativise son succès « Il paraitrait que sa femme l’a quitté juste il y a un mois ». Ceux qui n’ont jamais fait partie d’une équipe de tournage ne savent pas que les hommes et les femmes de l’ombre que l’animateur ou l’animatrice remercient à la fin de l’émission ont dû travailler 100 fois la durée de l’émission. J’ai l’habitude de passer sur des plateaux de télévisions et de préparer des émissions, et je puis vous dire que l’émission dans sa durée est toujours injuste par rapport à tous les efforts qu’on fait avant d’en arriver à son rendu.
Le problème est que celui qui paresse et veut rester scotché à son poste téléviseur ne veut pas subir la douleur d’aller préparer son émission (vitale), ses performances et ses exploits de demain. Il n’est pas difficile de voir le résultat plus tard. Il n’est pas l’acteur, il reste le spectateur des performances et des exploits et fait des commentaires de type : « Tu sais - Usain Bolt - il parait qu’ils ont fait tout un tas d’opérations sur lui au labo pour qu’il en vienne à gagner sept titres olympiques. Tout ça n’est pas du hasard ». Justement, ce n’est pas du hasard, ça vient avec le travail.

5. L’excuse ou  le report de l’engagement en vue du résultat

Imaginez un instant que vous devez passer un de ces coups de fil inconfortables. Par exemple vous devez appeler votre patron pour lui dire que la mission qu’il vous a confiée s’est soldée par un échec ou que vous vous devez annoncer à un créancier que vous n’allez pas pouvoir honorer votre engagement. Vous prenez votre appareil. Vous lancez l’appel. Son téléphone sonne trois ou quatre fois et vous coupez rapidement l’appel. Vous ne réessayez pas. Vous ne lui avez pas laissé un message sur son répondeur, vous ne lui avez pas envoyé un sms ni un email. Vous vous convainquez : « Voilà qu’il ne décroche pas. Quand il me demandera, je lui dirai que je l’ai appelé mais il n’y a pas décroché. Je pourrai lui montrer l’historique des appels sur mon téléphone. Il ne dira pas que j’ai menti ».

C’est ce que j’appelle : « la préférence pour l’excuse au détriment de l’engagement en vue du résultat ». Comme nous le savons, lorsque nous sommes déterminés à obtenir un résultat, nous savons faire de tout bois pour toucher tous ceux que nous devons toucher pour obtenir le résultat à obtenir. Avez-vous déjà formulé une phrase semblable à celle-ci ? : « Eric, comment tu vas ? Tu as des nouvelles de Christine ? Tu voudras bien lui dire que j’appelle sur son téléphone mais elle ne décroche pas. Je lui ai laissé un message sur son répondeur et je suis passé chez elle mais elle n’y était pas. Tu voudras bien lui dire de me contacter de toute urgence ». 
Quand Eric verra Christine, que lui dira-t-il ? « Christine, il y a ton frère qui te cherche. Ça doit être urgent. Il t’a appelée tu ne décroches pas. Il est passé chez toi et puis il doit avoir laissé des messages sur ton répondeur ». Dans certains cas, Christine dira : « Zut, j’ai oublié mon téléphone en partant » et contactera son frère « en vue du résultat ». La plupart du temps, nous n’arrivons pas à obtenir du résultat parce que nous ne sommes vraiment engagés pour le résultat et nous contentons trop vite des blocages. Les gens excellents vont bien au-delà des premières excuses parce qu’ils ne savent pas s’en contenter. Ils les ignorent et se demandent ce qu’ils doivent faire pour obtenir le résultat. Ils le font jusqu’à ce qu’ils finissent par obtenir le résultat et nous nous demandons : « Mais je croyais que ce truc était… ? ».

Et leur grand-mère s’appelle : la préférence pour la jouissance immédiate (« Je veux me sentir bien dans ma peau »)

Si vous avez à chaque fois la préférence pour la jouissance immédiate au détriment de la jouissance future, vous reporterez la résolution de tous vos problèmes pour être à l’aise, pour être tranquille, pour ne pas avoir à vous déranger, à vous engager, à vous lancer et à agir jusqu’à ce que vous obteniez du résultat.  Ceux qui tiennent à déployer à fond leur potentiel ne profitent pas des facilités ou du moins ne s’en contentent pas. Ils créent et s’offrent surtout les facilités futures en excellant chaque jour. Ils acceptent la peine et la douleur lorsqu’elles constituent la condition parce qu’ils savent que le vrai confort est toujours derrière l’inconfort. Travaillons à rejoindre leur ligue !