Bonne nouvelle, l'on peut glander au travail

Oui c’est une nouvelle importante, car grâce aux outils modernes, et grâce à ces métiers nouveaux de support ou d’ingénierie de l’immatériel, je peux tranquillement consulter, chater, facebooker, tweeter, faires mes opérations bancaires, réserver mes voyages, etc.. Sans que cela n’attire vraiment l’attention.

 Et quand il faut se détendre, je peux passer du temps avec mes petits camarades pour assurer la cohésion en parlant de foot, de musique, ou autre.

L’on parle du « time wasters » ou de « glandouille » en traduction littérale. Pour ceux qui arrivent à mesurer ce temps gaspillé, l’on aboutit à 20 à 40 % du temps théorique de travail. C’est beaucoup ! 


Mais il y a aussi le temps que nous passons à rechercher l’information dont nous avons besoin pour assurer nos missions : La réflexion et Recherche (RR). Ce temps est consommé en utilisations pertinentes du Web pour des recherches, des échanges avec d’autres personnes au travers de discussions structurées (réunions) ou non, et une pure réflexion individuelle préliminaire à l’action. Suivant les métiers et les domaines d’activité le pourcentage de temps consommé « RR » est mesuré entre 20 et 40% lui aussi.

 

Alors que reste-t-il pour vraiment faire avancer ma ou mes missions ? C’est simple : entre 20 et 60% de mon temps de travail.

 

Vos équipes sont-elles dans cette  tendance ? Et sont-elles plutôt du côté 20% ou du coté 60% ?

Voilà deux bonnes vraies questions à se poser, mais pour lesquelles les réponses ne sont pas si simples.

 

Les études montrent ces pertes de temps sans nécessairement les expliquer (Cf. biblio). Pour trouver un début d’explication :

 

·   La « glandouille » est souvent liée à la démotivation professionnelle (je ne suis pas augmenté, considéré, reconnu), avec des activités inintéressantes (le désintérêt vient souvent du non changement d’affectation, d’activité).

L’absence totale d’initiative doit être surveillée. Certains collaborateurs attendent de leur hiérarchie la définition du travail à réaliser au jour le jour. Lorsque le travail est terminé ils passent en mode « glandouille » sans signaler leur disponibilité.

Repérage : Entretiens, observation des comportements (passage au Sudoku, ou lecture de « l’Equipe »…), bouchons à la machine à café, …

Actions : considération, explications, réaffectation, exfiltration

 

·       La RR (Recherche et réflexion) peut faire l’objet d’une analyse par individu. Les plus consommateurs sont ceux qui passent du temps à apporter des réponses à des questions qu’on ne leur a pas posées (Les « cueilleurs de pâquerettes »), capable de consommer des jours et des jours, sans faire avancer réellement les missions qu’ils ont en charge.

Repérage : Lorsque le collaborateur vous présente des hypothèses que vous ne lui avez pas demandé d’étudier.

Actions : Pour toute suspicion de « cueilleur de pâquerettes » il faut mettre en place une surveillance étroite et rappel à l’ordre régulier. Les méthodes agiles sont un bon moyen de marquage et de maîtrise.

 

Quand ces deux démarches sont conduites vous pouvez espérer augmenter le pourcentage du temps passé sur la réalisation de la mission ou des missions attribuées à chacun.

 

Tout l’art du management, et du leadership, est de motiver vos équipes en s’assurant de leur efficacité. Les bonnes pratiques consistent à mettre en place des métriques et de se comparer, pour savoir si votre productivité est au moins dans la moyenne.

 

Au-delà c’est de faire en sorte que vos collaborateurs aient plaisir à travailler dans vos équipes, par l’attention (sincère) que vous leur portez, l’accomplissement personnel en termes d’objectifs, et une bonne ambiance de travail.

 

La « glandouille » traduit l’ennui, alors faites bouger nos générations X, Y et bientôt Z. Certaines personnes risquent le 'bore-out', l’épuisement à ne rien faire, l'opposé du 'burn-out'.

 

La vie est faite d’expériences, dans des environnements différents. L’herbe est plus verte ailleurs, c’est possible, et pour cela « il faut aller voir ».


Pour approfondir :

Roland Paulsen (Sociologue suédois) publie une étude sur les causes et les symptômes du "travail inoccupé".

Corinne Maier  a écrit Bonjour paresse. De l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise (Michalon).

Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard, auteure d'Absolument débordée, avait dénoncé le peu d'appétence au travail de certains de ses collègues du Conseil régional d’Aquitaine.