Etes-vous un bourreau de travail ?

Etes-vous un bourreau de travail ? Le surinvestissement dans son travail est de plus en plus répandu. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas un gage de productivité ni d'efficacité.

Etes-vous plus excité par votre travail que par n'importe quelle autre chose, y compris votre famille ?

Si vous répondez "oui", vous faites peut-être partie des bourreaux de travail. Et il n'y a pas de quoi être fier. Il est important de reconnaître cette addiction et de se faire aider car les conséquences peuvent être graves.

Michele S, la coordinatrice des Workaholics Anonymous, une "communauté d'individus qui partagent leur expérience, leurs forces et leur espoir de guérir de l'addiction au travail", affirme que le surinvestissement au travail peut mener au divorce, au suicide, à un AVC ou à une attaque cardiaque, au manque de sommeil, à la dégradation des relations avec les amis et la famille, etc. "La liste est longue," a-t-elle précisé à Business Insider.

Pour savoir si vous êtes un bourreau de travail, Workaholics Anonymous propose de répondre à ces 20 questions. Trois réponses positives indiquent que vous avez peut-être un problème d'addiction au travail :

  1. Etes-vous plus excité par votre travail que par n'importe quoi d'autre ?
  2. Etes-vous plus productif à certains moments qu'à d'autres ?
  3. Emportez-vous du travail chez vous le soir ? Le week-end ? Pendant vos congés ?
  4. Votre travail constitue-t-il votre activité préférée ? Est-ce celle dont vous parlez le plus ?
  5. Travaillez-vous plus de 40 heures par semaine ?
  6. Un hobby est-t-il pour vous un moyen de gagner de l'argent ?
  7. Prenez-vous l'entière responsabilité des résultats de vos efforts au travail ?
  8. Votre famille et vos amis ont-ils abandonné l'idée de vous voir arriver à l'heure ?
  9. Faites-vous des heures supplémentaires car vous craignez que le travail ne soit pas fait ?
  10. Vous arrive-t-il de sous-estimer la durée d'un projet, et de devoir mettre les bouchées doubles pour le terminer ?
  11. Pensez-vous que travailler beaucoup est une bonne chose du moment que vous aimez ce que vous faites ?
  12. Les personnes qui ont d'autres priorités en dehors du travail vous agacent-elles ?
  13. Craignez-vous d'échouer ou de perdre votre emploi si vous ne travaillez pas assez dur ?
  14. L'avenir est-il une inquiétude permanente pour vous, même quand tout se passe bien ?
  15. Mettez-vous toute votre énergie dans ce que vous faites et considérez-vous un simple jeu comme une compétition ?
  16. Vous énervez-vous quand une personne vous demande d'arrêter de travailler pour faire autre chose ?
  17. Vos journées de travail à rallonge ont-elles un impact sur votre famille et sur vos autres relations ?
  18. Pensez-vous au travail en conduisant, en vous endormant ou quand les autres vous parlent ?
  19. Travaillez-vous ou lisez-vous pendant les repas ?
  20. Pensez-vous que l'argent résoudra tous vos problèmes ?

Selon un article rédigé en 2012 par Ray Williams, auteur de "Breaking Bad Habits", le nombre d'heures de travail en Amérique du Nord a augmenté régulièrement ces 20 dernières années. Un sondage réalisé en 2014 par Gallup a montré que 25% des salariés américains enregistraient en moyenne plus de 60 heures de travail par semaine. 50% d'entre eux travaillaient même plus de 50 heures par semaine.

Williams rapporte qu'au Japon on estime que l'addiction au travail connu sous le nom de "karōshi" causerait 1 000 morts par an et serait à l'origine de 5% du total des AVC et des attaques cardiaques chez les employés de moins de 60 ans. Aux Pays-Bas, elle a conduit à la définition d'une nouvelle maladie professionnelle appelée "leisure illness" qui toucherait 3% de la population nationale selon une étude.

Williams indique que "la croyance prédominante selon laquelle le travail acharné mène au succès, et plus précisément à la richesse" est un des facteurs qui aggravent l'addiction au travail. Il cite Bryan Robinson, doctorant, chercheur spécialisé dans ce trouble et auteur de "Chained to the Desk" qui affirme que "oui, être un bourreau de travail relève de l'addiction, d'un trouble obsessionnel compulsif, et qu'il faut bien faire la différence entre une personne qui travaille dur ou qui fait de longues journées et celle qui présente une addiction au travail."

Pour Williams, l'ironie de la situation tient au fait que, en dépit des journées folles et du sacrifice de leur vie personnelle et de leur santé, "les bourreaux de travail sont fréquemment des employés improductifs".

"Les bourreaux de travail ont tendance à être moins efficaces que les autres employés car, pour eux, il est difficile de travailler en équipe. Ils ont des difficultés à déléguer ou à faire confiance à leurs collègues, et ils acceptent des charges de travail si lourdes qu'ils ne peuvent pas être aussi organisés que les autres", écrit-il.

Article de Jacquelyn Smith. Traduction par Manon Franconville, JDN.

Voir l'article original : Answer these 20 questions to find out if you're a workaholic