CDO : ce qui se cache derrière l'acronyme
Trois métiers se cachent derrière l'acronyme CDO. Ces fonctions liées à la digitalisation deviennent de plus en plus vitales pour les entreprises de toute taille.
En phase avec cette évolution du langage et des préoccupations, nous voyons apparaître trois nouveaux postes de direction : le Chief Digital Officer, le Chief Data Officer et le Chief Disruption Officer. Tous ces titres s’abrègent en CDO mais il est peu probable qu’une entreprise en compte plus d’un. Chaque rôle est différent mais peut également présenter des points communs avec l’un des deux autres. De quoi semer la confusion, non ?
Chief Digital Officer
La compréhension des exigences d’une entreprise numérique a progressé au niveau de la direction, selon Gartner, et le directeur général se tourne vers le DSI pour en définir les critères de succès. Cependant, selon une autre étude, les DSI jugent qu’un déficit de compétences et un manque de structures organisationnelles représentent de véritables obstacles au progrès.
Une chose est claire : le Chief Digital Officer n’atteindra jamais la célébrité car le changement qu’il impulse se situe à un niveau extrêmement confidentiel. En tant que promoteur de la technologie comme facteur stratégique, ce responsable a pour tâche d’éliminer les disparités entre processus au sein de la direction afin de favoriser l’automatisation. Il coordonne la vision à long terme du CEO et les indicateurs clés de performance (KPI), les recommandations d’exécution et l’allocation des ressources fixées par le DSI et le COO (Chief Operating Officer). Il conduit les changements de processus en vue d’automatiser de plus en plus les opérations manuelles.
Le Chief Digital Officer est au cœur du changement et, pour cette raison, il va se trouver confronté à des personnes qui abordent la transformation numérique sous tous les angles possibles. Il lui faut donc comprendre à la fois les besoins du département marketing qui souhaite améliorer sa relation client, du département financier qui doit se conformer à des règles très strictes et ne veut pas de vagues, voire des équipes administratives dont le travail consiste à suivre des processus risquant d’évoluer, voire de disparaître.
Il doit se placer fermement aux commandes de la transformation numérique. Il doit avoir un objectif clair tout en saisissant tous les tenants et aboutissants.
Chief Data Officer
Nous savons tous que de nos jours les données représentent un atout essentiel pour une entreprise. Elles alimentent les prises de décisions en matière de produits, de clients et de stratégies. Leur importance peut être telle que certaines entreprises nomment un Chief Data Officer responsable de la gouvernance et de l’utilisation des données en leur sein.
Il s’agit notamment d’une responsabilité stratégique consistant à orienter l’entreprise dans de nouvelles directions si nécessaire, le tout en s’appuyant sur les données et l’analytique. Ainsi, si votre entreprise cherche à toucher une nouvelle clientèle et à collecter des données exploitables sur un groupe de clients, c’est du ressort du Chief Data Officer. Si vous faites appel à des outils d’analyse de données pour détecter les anomalies en sortie d’usine ou dans les relations des employés, cela entre aussi dans ses responsabilités. En fait, tout ce qui a trait aux données lui incombe, ce qui en fait selon moi une source de référence pour l’entreprise.
Compte tenu de l’importance croissante des données et des compétences dans ce domaine pour une entreprise, nous ne saurions sous-estimer l’impact et la portée potentiels du Chief Data Officer.
Chief Disruption Officer
Le Chief Disruption Officer est le dernier-né de notre trio de dirigeants. Le terme disruptif fait peur à de nombreuses entreprises. Il évoque des images de catastrophe imminente déclenchée par de petits concurrents plus rapides, plus agiles et plus gourmands qui bouleversent des secteurs entiers et inventent de nouveaux modèles économiques (Airbnb et Uber en étant les exemples les plus connus).
Pour y faire face, les entreprises ont tenté de mettre en œuvre des changements structurels, culturels et technologiques de façon à assurer leur pérennité, leur réactivité face aux nouveaux venus ainsi que leur capacité d’innovation produits. Le Chief Disruption Officer a ainsi ces changements sous sa responsabilité, incitant l’entreprise à penser et agir autrement, à cultiver l’innovation et à se préparer dès à présent pour l’avenir.