Bâtir le futur des métiers : 7 propositions pour booster l'employabilité
Tandis que nous entrons dans une période de récession, l'enjeu est plus que jamais d'accompagner chacun à devenir plus employable, afin qu'il se prépare au monde d'après.
En nous basant sur une étude menée auprès d’actifs et d’experts interrogés sur leur vision du futur des métiers, l’Observatoire des Métiers du futur formule aujourd’hui 7 propositions pour booster l’employabilité.
Réaliser une vraie transformation digitale
Il aura fallu une pandémie pour que certaines entreprises prennent réellement conscience de la nécessité de réussir leur transformation digitale. Celle-ci représente un profond changement et doit s’accompagner d’une montée en compétences. En effet, 49% des répondants à notre enquête estiment que leur entreprise ne dispose pas des compétences digitales requises pour l’avenir. Et la France n’exploite que 12% du potentiel digital de son économie[1]. Il faut accélérer les changements induits par cette digitalisation des process et des métiers.
Devenir un DRH du futur
Le DRH dépasse désormais de son rôle de gestionnaire du personnel pour devenir un vrai partenaire business de l’entreprise. En première ligne pour conduire les changements, il doit s’intéresser plus fortement au potentiel d’évolution des collaborateurs. Dans un monde Post-Covid où les recrutements sont freinés, le DRH du futur participe ainsi pleinement à l’adoption d’une culture commune propice à la transformation digitale. Il intègre progressivement une pratique proactive et prospective du Strategic Workforce Planning. La data et son analyse sont ses meilleurs alliés pour gérer plus efficacement et dans la durée les talents stratégiques.
Repenser l’organisation et les nouvelles formes de travail
Les slasheurs, c’est-à-dire les individus qui cumulent plusieurs casquettes, les intrapreneurs ou encore les freelances sont de plus en plus nombreux en France. Et, si la crise du Covid-19 a révélé l’impréparation de certaines entreprises à travailler à distance, elle a aussi converti nombre d’entre elles au télétravail. Demain, l’automatisation grandissante les obligera à réinventer la cohabitation homme-machine pour que chacun puisse donner le meilleur de lui-même. Les entreprises et les RH vont donc devoir composer avec l’ensemble de ces nouvelles formes de travail et les intégrer pleinement dans leur stratégie. Au-delà des enjeux administratifs et légaux que cela induit, il leur faudra parvenir à bâtir des valeurs communes et à adresser le développement des compétences dans un schéma d’organisation réinventé.
Faire des métiers, les contributeurs d’une raison d’être authentique
Le confinement a été l’occasion pour beaucoup de salariés d’une introspection, qui aura nécessairement un impact sur leur souhait que leur travail serve à quelque chose de plus grand. De plus en plus cherchent déjà à donner du sens à leur activité professionnelle et privilégient les entreprises à mission qui développent une raison d’être et engagent leurs collaborateurs dans des actions solidaires. Le recours au mécénat de compétences, qui permet à un salarié de se consacrer à un projet personnel en lien avec l’activité de son organisation, sera également à encourager, car porteur de sens et d’innovation.
Mettre l’emploi, et par conséquent l’humain, au cœur des métiers du futur
80 000 postes restent vacants en France chaque année dans le domaine de la Tech, du fait d’un déficit de compétences. C’est un gisement d’emplois stratégique. La transformation digitale implique une opportunité de changement à grande échelle au service de la reprise de la croissance et donc de l’emploi. L’humain doit être au cœur de cette évolution. L’entreprise va devenir plus attractive pour recruter et fidéliser ses talents stratégiques. Ce qui est certain c’est que toutes les évolutions technologiques créent de nouvelles opportunités de carrière que nous n’avions pas imaginé au départ.
Adresser l’enjeu des soft skills
Les soft skills désignent les compétences comportementales humaines liées aux émotions et à la connaissance de soi. Elles sont désormais aussi importantes que les savoir-faire métiers dans le cadre d’un recrutement. Cela s’explique notamment par l’évolution rapide de certains métiers qui va engendrer automatiquement une obsolescence accélérée des compétences techniques. Plus les collaborateurs développeront leurs soft skills, plus ils seront à même de naviguer sur le marché du travail de demain. L’entreprise doit les y aider. D’autant que ces compétences seront durables et faiblement impactées par l’évolution des métiers et de l’environnement de travail. D’ailleurs, 62% des managers sont prêts à recruter principalement sur les soft skills des candidats [2].
Former à grande échelle et développer l’apprentissage permanent
83% des répondants à notre enquête déclarent que leurs collaborateurs suivent au moins une formation, et dans 80% des cas celle-ci se passe en ligne. Chaque individu est amené à revoir sa manière de travailler. Surtout, il doit acquérir de nouvelles compétences tout au long de sa vie professionnelle. Pour les nouvelles générations, cette logique de l’apprentissage continu sera une nécessité pour rester en cohérence avec des métiers qui mutent très vite. L’échange entre les RH et les collaborateurs sera primordial dans cette situation, afin de définir des objectifs et de trouver des solutions qui participent à la fois à l’épanouissement du collaborateur et au bon développement de l’entreprise. Cette dernière ne doit plus seulement anticiper ses besoins en compétences ou proposer des formations, elle doit aussi compter sur la volonté des salariés de piloter eux-mêmes leur propre évolution.
Nous appelons chacun à faire dès aujourd’hui les choix courageux, éthiques et responsables pour anticiper au mieux le futur de nos métiers. Les collaborateurs de l’entreprise voudront, demain, s’impliquer dans des organisations agiles, qui déploient une raison d’être authentique. Plus autonomes et responsabilisés dans leurs apprentissages permanents, ils créeront de nouveaux métiers et leviers de croissance.
[1] Source McKinsey : 10 enjeux cruciaux pour la France à horizon 2022
[2] Source Cadremploi/Michael Page