Recruter avec l'IA : l'humain reste au cœur du sujet

L'IA générative révolutionne les entreprises : outil déjà encouragé par 34% des employeurs, elle booste la productivité sans remplacer l'humain, clé du relationnel et du conseil, si bien maîtrisée.

L’implantation croissante de l’IA générative dans les entreprises est inévitable : selon l’enquête du cabinet de recrutement Robert Half pour le Guide des Salaires 2025, 34% des employeurs encouragent déjà activement l’utilisation d'outils d'IA générative auprès de leurs collaborateurs pour améliorer la productivité. Allons-nous pour autant remplacer certains postes par l’IA ? Pour Albane Armand, Directrice Régionale de Robert Half, il s’agit davantage d’un outil à disposition des professionnels. L’humain reste au cœur du sujet : l’IA est un outil destiné à apporter une plus forte valeur ajoutée dans de nombreux métiers, tout en laissant davantage de temps au relationnel et au conseil. Seule condition : que son usage soit challengé, contrôlé, maîtrisé.

L’IA, une aide précieuse pour un meilleur recrutement

L'IA a le potentiel de libérer un temps précieux pour les consultants en RH et recrutement, notamment dans des tâches répétitives et chronophages telles que la présélection des CV, la gestion des candidatures ou encore l'analyse des profils. En automatisant ces processus, elle permet aux recruteurs de recentrer leurs efforts sur des missions plus stratégiques : optimiser les processus d’embauche, développer la compréhension des aspirations et des besoins des entreprises et des candidats, ou encore la mise en place de stratégies de développement des talents à long terme. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de toujours mieux accompagner les dirigeants dans leurs recrutements et professionnels dans leurs parcours.

Un usage contrôlé et maîtrisé

Il est essentiel de comprendre que l’IA, pour être réellement bénéfique, doit être utilisée de manière contrôlée et maîtrisée. Les biais algorithmiques existent, et sans vigilance, ils peuvent reproduire voire amplifier des discriminations. Les algorithmes, aussi sophistiqués soient-ils, ne remplaceront jamais une véritable compréhension humaine des parcours et des aspirations.

C’est ici que nous, professionnels du recrutement, avons une responsabilité majeure. Encadrer l’utilisation de l’IA, assurer une transparence totale sur ses critères de décision, et veiller à ce qu’elle respecte les principes d’équité et de diversité. Cette vigilance est d’autant plus cruciale dans un contexte où les réglementations européennes, comme l’AI Act ou le RGPD, imposent une intervention humaine dans les décisions automatisées. Ethique et transparence sont au cœur de cette transformation.

Faire de l’IA une alliée, non une rivale

Heureusement, les salariés eux-mêmes ne perçoivent pas l’IA comme une menace insurmontable. D’après l’enquête Robert Half, 43 % estiment qu’elle aura un impact positif sur leur travail, et 53 % se disent prêts à suivre des formations pour évoluer. Ce souhait d’être formé et de travailler constamment son employabilité démontre que, bien que l’automatisation puisse transformer le travail, elle représente avant tout une chance d’acquérir de nouvelles compétences.

Une opportunité certes, mais à condition que les entreprises accompagnent cette transition avec des parcours adaptés. Pour cela, les Ressources Humaines doivent également jouer un rôle central. Former, accompagner, rassurer, mais aussi définir une stratégie d’intégration de l’IA qui soit alignée avec des valeurs éthiques. Embarquer les équipes dans la vague IA est un voyage au long cours !

Le secteur du recrutement est avant tout une affaire de relations humaines. Il est du devoir des professionnels des RH et du recrutement d’utiliser l’IA de manière stratégique, en l’intégrant de façon éthique, transparente et contrôlée. L’IA est un outil, mais c’est l’humain qui donne du sens à son usage.