Misez sur un leadership fondé sur l'empathie

Les nouvelles découvertes en neurosciences nous permettent d'enrichir nos connaissances sur le cerveau (gauche et droit )pour développer un leadership plus efficace parce que fondé sur un nouveau type d'empathie.

Une empathie fondée sur les neurosciences

Tout le monde connait l’approche cerveau gauche/cerveau droit. Mais elle est souvent mal connue et les fausses interprétations sont trop fréquentes. Surtout, d’autres découvertes ont permis d’aller plus loin. Le grand savant américain V.S.  Ramachandran, directeur du « Center for Brain and Cognition » à San Diego nous l’affirme : « un siècle de neurologie clinique a clairement démontré que les deux hémisphères gauche et droit du cerveau sont spécialisées dans diverses capacités et ont des stratégies fondamentalement différentes » [1]. Mais il ajoute aussi (en étant lui-même une grande figure des neurosciences) que les nouveaux apports des neurosciences ont permis d’enrichir considérablement cette approche, en particulier grâce aux nouvelles techniques des imageries médicales (IRMf).

Les neurosciences nous aident à développer notre empathie, donc notre leadership par les découvertes sur l’extraordinaire plasticité neuronale, sur les rôles fondamentaux que peuvent jouer certains neurones, en particulier les neurones-miroir appelés « neurones empathiques” selon l’expression de Boris Cyrulnick :  « Ces cellules sont vraiment à la source de la compréhension de ce qui se passe chez les autres personnes » ou certains transmetteurs « qui jouent un rôle déterminant dans notre capacité à être empathique » pour ne citer que quelques exemples.

Mais qu’est-ce donc une empathie source de leadership ?

Il existe trois types d’empathie : l’empathie sensitive, l’empathie cognitive et, hélas, la pseudo empathie, trop fréquente à notre époque.

L’empathie sensitive

C’est savoir se mettre dans la peau de l’autre pour ressentir ses émotions, ses états d’âme, sa sensibilité certaines situations, vivre ses sentiments de peur, d’humiliation, de mépris, mais aussi de désir de considération, de sécurité, d’équité, d’être mieux compris…..  c’est partager, être en résonance affective, tout en gardant une saine distance et en évitant toute confusion avec sa propre affectivité : être un manager tout à la fois humain et efficace.

L’empathie cognitive

Au moins aussi importante et souvent oubliée, c’est comprendre l’autre : ses façons de réfléchir, d’imaginer, de raisonner, de préférer l’approche logique à l’intuitive (ou vice versa). C’est faire preuve de flexibilité mentale pour s’adapter au point de vue subjectif de l’autre, source de tolérance et d’ouverture d’esprit. Son absence est source d’incompréhension, de perte de temps, de malentendu ou même de conflits préjudiciables à l’efficacité professionnelle.

Mais il existe aussi une pseudo-empathie de plus en plus répandue et source de mal être, pire que l’absence d’empathie positive : la compréhension devient l’excuse de tout, la compassion devient la contagion émotionnelle, se mettre à la place de l’autre consiste à l’étouffer de ses bons sentiments, partager devient l’absence de respect de l’identité de l’autre, tolérer devient « tout accepter »,par peur d’intolérance on nie toutes différences ou tous défauts… S’adapter n’est pas se soumettre à l’autre, étouffer les désaccords et conflits utiles, perdre sa propre identité, trahir ses propres convictions et valeurs, en un mot devenir caméléon !

Il existe ainsi une tolérance négative.
Cette pseudo-empathie là
est dangereuse : elle ne motive pas la personne à agir pour se prendre en change et agir pour mieux vivre. Elle prive l’autre de l’enrichissement heureux et efficace des différences et de l’exemplarité d’être ce que l’on est pour le plus grand bien de la communauté de travail.
Cette approche permet au manager  de développer une empathie réaliste, mêlée de tolérance lucide mais aussi d’intolérance justifiée pour ce qui n’est pas tolérable.C’est cette empathie-là qui devient sa source décisive de leadership .

Comment développer cette empathie source de leadership ?

Nous sommes nombreux à désirer développer des relations d’empathie efficace, mais ce n’est pas toujours facile, malgré notre bonne volonté et les bonnes recommandations que l’on nous fait. D’autant qu’il nous arrive de mettre en pratique ces bons comportements recommandés et les résultats espérés ne sont pas au rendez-vous ! Que faire ?
Tout simplement, retrouver la façon de faire que nous utilisons quand nous réussissons à être empathique, avec les résultats attendus, sans suivre une méthode particulière, mais en étant nous-mêmes, naturel et ça marche… mais nous ne savons pas bien pourquoi… et nous ne pouvons pas réutiliser cette astuce !
Quand vous n’arrivez pas à être empathique, de façon naturelle, comment retrouver cette façon naturelle ? Nous vous proposons d’utiliser Sachez qu’il existe une méthode qui va vous permettre d’y arriver plus souvent : d’abord être lucide sur ses capacités d’empathie, ensuite devenir l’autre pour comprendre comment il fonctionne et ainsi savoir s’adapter à lui. Nous avons dans notre cerveau des possibilités de comportement, comme des cartes à notre disposition pour mieux nous adapter aux autres. Prenez le temps d’y réfléchir et vous allez les trouver.

De temps en temps, dites-vous ...“STOP !...RÉFLÉCHIS” : quelles cartes je peux jouer avec cette personne ? Quelles cartes seront mieux reçues ? Quelles cartes j’ai déjà joué et cela a bien marché…

Cette méthode s’inspire des dernières découvertes en neurosciences, c’est-à-dire les sciences qui expliquent comment fonctionne  notre cerveau, l’organisme que nous utilisons pour vivre comme nous vivons.

Ces découvertes sont partielles, (car il reste encore beaucoup de mystère) mais suffisantes pour avoir des retombées pratiques sur notre façon de fonctionner dans la vie, tant au plan cognitif (la pensée) qu’affectif, et donc nos façons d’établir des relations avec les autres et en particulier d’être empathique, source de développement d’un leadership efficace.

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[1] V.S. Ramachandran, Le cerveau fait de l’esprit. Dunod, 2011.