Sécurité routière professionnelle : un nouveau challenge pour les entreprises

Si le nombre d’accidents mortels sur la route au premier semestre 2013 est en diminution (-257 accidents mortels selon l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière) par rapport à la même période de l’année précédente, qu’en est-il de la sécurité routière professionnelle ?

Première cause d’accident mortel au travail, le risque routier est un risque professionnel à part entière. Dans son rapport de gestion 2012, la Direction des Risques Professionnels de la CNAMTS a fait du risque routier un axe prioritaire de son action. Et même si les chiffres de 2012 sont encourageants (-3,9 % d’accidents du travail dû au risque routier par rapport à 2011), le risque routier reste néanmoins la première cause d’accident mortel au travail.
  • Quelles solutions les entreprises pourraient-elles mettre en place afin de diminuer les chiffres ?
  • Comment sensibiliser dirigeants et salariés à ce risque professionnel majeur ?
Tout d’abord, il faut distinguer le « risque trajet » (qui n’est régi par aucune obligation légale de la part de l’entreprise) du « risque mission » (qui s’inscrit dans le cadre réglementaire de l’évaluation des risques professionnels). Anticiper le risque routier, c’est éviter des conséquences dramatiques pour les collaborateurs de l’entreprise et l’entreprise elle-même. D’où l’importance d’une politique de prévention à instaurer en tout premier lieu.
A ce titre,  4 typologies de management doivent être mises en place  afin de réduire le risque routier professionnel.

Le management des déplacements

L’organisation mise en place par l’entreprise est responsable de l’ensemble des déplacements effectués dans le cadre professionnel. Afin de réduire l’exposition au risque, il lui incombe de réduire le nombre et la fréquence de ces derniers. Facile à énoncer mais beaucoup plus difficile à mettre en place !

Le management des véhicules

Le responsable de parcs de flotte automobile possède un rôle à part entière. En effet, les véhicules utilisés dans le cadre professionnel et appartenant aux entreprises ne doivent pas devenir des dangers pour les salariés. Sécurité, entretien et adaptation à l’usage deviennent donc des priorités afin de maximiser la sécurité des utilisateurs. Lorsqu’une entreprise s’en remet à un professionnel externe en ce qui concerne son parc automobiles, c’est au gestionnaire de s’occuper de la révision et du contrôle des véhicules.

Le management des communications mobiles

A l’heure du tous connectés avec les tablettes et smartphones, la communication est devenue indispensable à toute pratique professionnelle. D’où la nécessité d’effectuer une analyse précise et de mettre en place un protocole d’utilisation afin de garantir un usage le plus sûr possible.
Cependant, en plus de l’élaboration de règles et codes de conduites, la sensibilisation des salariés au risque routier est nécessaire. En effet, l’utilisateur va se retrouver seul dans sa voiture; personne ne pourra l’empêcher de consulter ses mails en conduisant. Il doit donc être conscient des risques qu’il encourt en agissant de la sorte. Quant à son supérieur, il se doit de réduire les mails qu’il lui envoie durant le temps de trajet afin que le conducteur ne soit pas tenté de regarder son smartphone.

Le management des compétences

La plupart des travailleurs salariés possèdent le permis de conduire et de surcroît un véhicule. Cependant, conduire dans le cadre professionnel diffère de la conduite personnelle. L’utilisation d’un véhicule au travail requiert des compétences d’une part liées à la conduite et d’autre part liées à l’usage du véhicule.  A ce titre, la prévention du risque routier professionnel passe par la définition de l’aptitude et la vérification des compétences. Un point crucial à ne pas oublier est l’alcool au volant : la sensibilisation de tous les collaborateurs est essentielle.
Quelques chiffres clés : Une trentaine de chartes concernant la sécurité routière professionnelle ont à ce jour été signées avec des entreprises ou des collectivités locales à preuve de l’importance du sujet.
En 2012 :
  • Prise en charge de 76 838 accidents avec arrêt, dont 8 983 avec incapacité permanente,
  • 454 accidents mortels,
  • Plus de 5 millions de journées de travail perdues.