Changer les mentalités

Changez la donne et vous changez l’univers des possibles. Laissez la telle quelle et le changement n’est même plus une option.

Le leadership s’accompagne toujours d’un mot

 Un mot qui agit comme un cadre prompt à capter la quintessence même du leadership. Qui sert d’épreuve à même de définir le succès. Un mot tant et si bien utilisé qu’il en devient pesant. Pour certains, il n’est rien d’autre qu’un concept stéréotypé, et pourtant, si vous êtes un leader, c’est exactement ce que vous faites chaque jour. Source d’abondance, ce mot vous définit en tant que dirigeant. Et ce mot est...Changement !
Les organisations sont pleines d’« aspirants » leaders. La plupart sont sincères. Nombreux sont ceux qui essaient d’engager des premières étapes. Certains, même, du moins pendant un moment, savent donner une illusion de changement. Et puis il y a ceux qui font irruption toutes voiles dehors avant de très vite retomber dans leur rectitude domestique. Les leaders, eux, persévèrent. Ils tiennent la corde. Ils concrétisent. Ils apportent des changements significatifs.
La plupart des initiatives de changement en matière de culture ne tiennent pas leur promesse initiale. Dans un monde de gagnants et de perdants, le moindre fléchissement donne aux concurrents le temps d’aiguiser leurs crocs. Il incite les prédateurs impromptus à surgir du bois.

Pourquoi la plupart des initiatives en matière de changement échouent-elles ?

Prenons le temps de la réflexion et analysons ce qu’impliquent réellement le changement.
Le changement, c’est avant tout un voyage réussi, il s’articule autour de quatre volets précis :
  1. Une décision attrayante, car le monde entier concourt pour attirer l’attention émotionnelle de ceux que vous emmèneriez avec vous.
  2. Vous devez savoir ou vous vous situez exactement, et non pas simplement où vous pensez que vous vous situez.
  3. Vous avez besoin d’un plan qui va guider votre organisation (ainsi que votre équipe) de l’endroit ou vous êtes vers l’endroit ou vous devez être.
  4. Vous devez emmener des gens avec vous.
Si vous observez les organisations qui concrétisent le changement, elle maitrisent invariablement les trois premiers volets. Elles disposent d’une vision. Elles savent ce qui ne va pas et comment se situent par rapport à leurs concurrents.
« Les leaders persévèrent. Ils tiennent la corde. Ils concrétisent. »
Le plan d’action est respecté, du moins par ceux qui sont responsable de la mise en place du changement. Les courbes de progrès sont en bonne place, visibles de tous. Les panneaux de motivation de la cantine sont superbes. Les différentes réunions au sein de l’organisation définissent la nature  de la tache. Et pourtant, l’échec pointe le bout de son nez. Après un démarrage prometteur, très vite, l’énergie s’évapore, tout simplement. Il n’est cependant pas nécessaire de créer un nouveau programme « décisif » pour y remédier.
Les leaders qui ne travaillent pas sur l’état d’esprit, ceux qui ne savent pas comment changer non seulement ce que font les gens mais également ce qu’ils pensent, se bornent à détruire de la valeur.
Le meilleur rang auquel ils peuvent prétendre, quels que soient leur envie, leur engagement, leur charisme, leur pouvoir et /ou leur passion, est celui d’éternel deuxième.
Dans leur ouvrage l’univers de la possibilité, Rosamund Stone Zander et Benjamin Zander rapportent une jolie histoire sur le jeune Pablo Picasso. Alors qu’il voyage en train, l’artiste est abordé par un homme qui lui demande pourquoi il évite de peindre les gens « tels qu’ils sont vraiment ».
Picasso lui demande ce qu’il veut dire précisément. L’homme fouille dans sa poche, en sort une photographie de son épouse et lui déclare solennellement : « c’est ma femme ». Picasso observe la photo un petit moment et finit par lui dire : « elle n’est pas un peu petite et plate ?
Chacun de nous se forge sa propre réalité, opère à partir d’une donne unique, qui détermine ce que nous ne voyons pas. Celle-ci établit ce que nous pensons pouvoir ou ne pas pouvoir faire. C’est une fenêtre sur le monde qui jette une passerelle vers ce que nous supposons qu’il y de l’autre cote. Changez la donne et vous changez l’univers des possibles.
Laissez la telle quelle et le changement n’est même plus une option.
« Chacun de nous se forge sa propre réalité, opère à partir d’une donne unique »