Voilà pourquoi la génération Z est (vraiment) à part

Ce n'est pas un invention de consultants. La génération Z est vraiment différente des précédentes. C'est aux employeurs de prendre en compte ces changements, notamment en repensant en profondeur les méthodes de travail et de management

La relation à la technologie

C'est la rupture la plus fréquemment évoquée car elle devient dans l'usage quotidien un mode de vie et un levier d'accès à la culture et à l'information. L'hyperconnexion est une caractéristique clé de cette nouvelle génération. La génération Z utilise en moyenne leur Smartphone 4 heures par jour. C'est à la fois un couteau suisse multi usages puisqu'il permet de s'informer mais surtout d’interagir avec un réseau élargi. L'usage des usages digitaux est intuitif et permanent. Un enjeu est bien de savoir si nous serons utiliser les aspects positifs de cette hyperconnexion en sachant en accepter les contraintes.

La relation à la culture

Les jeunes disposent d'une maîtrise des langues et notamment de l'anglais qui font que l'accès à la culture ne se limite plus aux frontières du pays d'appartenance. Les échanges entre pays se sont développés de manière exponentielle. La mondialisation est pour ces nouvelles générations une réalité quotidienne. A travers la planète, les jeunes regardent les mêmes séries ou écoutent la même musique.  Il est intéressant de noter que plus que les acteurs les jeunes s'attachent d'abord à l'univers proposé et aux personnages. Ils affirment apprendre beaucoup des séries. La culture est pour eux aussi un produit périssable. Pas de fidélité particulière. En la matière, ce sont des influenceurs et des consomm'acteurs. Ils ne subissent pas la culture mais participent à son développement à travers sa diffusion et la co-création.   

La relation au travail

Le travail n'est plus perçu par cette nouvelle génération comme une finalité et a globalement moins d'importance qu'il ne pouvait en avoir, au même âge, pour nos parents et grands parents. Ce constat est une transformation majeure de notre société et il est essentiel d'intégrer que le travail salarié n'est plus la base de l'édifice et l'élément central d'une existence.
Toutefois, cela ne veut pas dire que les jeunes n'y prêtent pas d'intérêt. Bien au contraire, il est considéré comme un moyen d'épanouissement et il n'y a pas de fatalité à devoir subir toute sa vie l'aliénation ou la souffrance. C'est le plaisir et l'envie de se réaliser qui guident sa démarche, pas le devoir ou l'obéissance à une norme sociétale. S'il faut créer son propre emploi, ces jeunes sont prêts à entreprendre.

La relation à l’autorité

La pratique de l'autorité connaît depuis plusieurs décennies des évolutions notoires au sein de la famille et de l'école et il serait utopique d'imaginer que dans l'entreprise les nouvelles générations acceptent de se soumettre à l'ordre établi sans revendiquer un partage du pouvoir. Ils veulent être traités d'égal à égal. Ce sont des partenaires et pas des subordonnés. Le manager ne construit pas sa légitimité sur ses connaissances techniques et son aptitude à organiser. Il doit être capable de donner du sens, stimuler, accompagner et fédérer. Nous vivons une métamorphose du leadership qui n'est pas un phénomène nouveau mais avec les jeunes Z il n'y aura pas de demi-mesure et de compromis acceptable. L'entreprise est transversale et pas pyramidale et les contributions sont plus essentielles que les statuts (statut cadre ou statut Etam, type de contrat de travail comme par exemple le fameux CDI).

La relation au temps

Ces jeunes sont dans l'immédiateté et ce phénomène s'accentue encore avec cette nouvelle génération. Avec eux, tout doit aller vite et l'anticipation n'est pas un registre dans lequel ils excellent. Ils sont à l'aise dans ce monde qui va vite et sont capables d'une grande réactivité. Sans oublier leur côté multi-tâches et cette culture du zapping dans lequel ils font plusieurs choses en même temps. Notre vieille sagesse populaire nous amène à considérer qu'il ne faut pas mélanger vitesse et précipitation. Les études réalisées font apparaître un autre inconvénient : la vitesse génère une approche plus superficielle mais aussi et surtout plus affective. Un risque supplémentaire de voir s'accroître les tensions et les conflits dans un environnement professionnel où la collaboration devient une clé de la performance.

La relation à l’information

Ces jeunes n'ont pas la même vision de l'information que les générations précédentes. En premier lieu, pour eux  l'information ne se soustrait pas mais elle se multiplie. A ce titre, ils prônent le partage et pas la rétention. Nous voyons bien ici la rupture avec les générations des baby boomers et des X soucieux de rentabiliser les connaissances acquises. Ces jeunes sont pleinement conscients de l'obsolescence de l'information. Ce qui compte pour eux ce n'est pas de détenir l'information mais de savoir où la trouver. Autre différence notoire : ils prennent l'initiative d'aller chercher l'information et ils n'attendent pas que celles ci leur soit livrer par leur hiérarchie. De la même manière, ils auront souvent le souci de vérifier  l'information transmise et de l'enrichir. 

La relation au réseau

Les jeunes Z sont présentés comme individualistes voire narcissiques. Ils préfèrent évoquer pour leur part un besoin de personnalisation. Prendre soin de soin même ou vouloir valoriser sa propre image n'est pas contradictoire du besoin d'être acteur au sein d'une collectif. Bien au contraire, l'individu renforce le groupe mais il n'est rien sans les autres. A la question de savoir quel est le principal vecteur de leur engagement dans l'entreprise, il plébiscite l'équipe devant les autres critères qui sont la mission, les clients, le manager ou eux même. Plus que les autres générations, les Z ont besoin des autres pour exister et c'est une bonne nouvelle pour l'entreprise et la société.A nous de savoir prendre en compte ces ruptures et d'être capable de construire un environnement convivial et confiant capable de favoriser une telle expression collective. C'est le défi du système de management et pas seulement celui de nos managers. Ce grand défi c'est celui du management intergénérationnel.