Formons les futures générations au monde numérique de demain

Quels que soient l'âge, le niveau de formation ou le secteur d'activité, nous sommes toutes et tous amenés à cohabiter avec la technologie. Nous devons être acteurs de cette transformation.

Chaque année avant l’été, plusieurs centaines de milliers d’élèves français prennent place derrière des bureaux séparés, angoissés, le sac-à-dos rempli de fiches de révision froissées, le stylo à la main, l’effaceur à côté de la trousse, la montre au poignet, en attendant le "top départ" de l’épreuve de philosophie, examen historique marquant le début d’une nouvelle édition du baccalauréat. En 2018, avec 753 148 candidats, un chiffre en hausse de 5,07% par rapport à 2017, l’épreuve vient marquer un record de participation. Si cette jeunesse de plus en plus nombreuse représente le futur de la France, de nombreux experts questionnent la pertinence de notre système éducatif national actuel : est-il en accord avec les enjeux du monde du travail de demain ? Quelle sera la place de l’Homme dans un environnement automatisé ? Les nouvelles générations sont-elles prêtes à surfer sur les prochaines vagues d’innovation qui s’approchent à grands pas ?

Pour développer une économie forte et stable, nous devons embrasser ces évolutions. Et pour cela, nous avons besoin de compter sur une jeunesse formée, ouverte sur le monde et complètement familiarisée avec les enjeux de l’essor des nouvelles technologies dans nos sociétés ultra-digitalisées. Dans ce contexte, ne nous trompons pas de combat, la mission des futurs professionnels ne consiste pas uniquement à apprendre à manipuler les avancées technologiques disponibles aujourd’hui mais à penser et à développer celles des années à venir. Dans cette course à l’innovation, un fil rouge ne doit cependant jamais être rompu : les robots doivent aider les humains à réaliser plus vite et avec plus de justesse les tâches à faible valeur ajoutée afin que les hommes puissent se concentrer davantage sur ce que ces machines ne savent et ne sauront jamais faire. L’homme doit contrôler la technologie pour se libérer et non l’inverse. 

D’ici 2030, entre 20% et 40% des emplois seront menacés par l’automatisation. Nous devons en être conscients et nous y préparer en conséquence. Peu importe l’âge, le niveau de formation ou le secteur d’activité concerné, nous serons tous confrontés à trois vagues du numériques qui modifieront dans son intégralité notre façon de penser, de nous organiser en entreprise et de travailler en société :

La vague des algorithmes, déjà avancée, qui repose sur l’automatisation de l’analyse de données structurées et de tâches numériques simples. La vague d’augmentation, elle aussi déjà en cours, qui implique l’automatisation de tâches répétitives, l’échange d’informations et la poursuite du développement des drones, robots pour entrepôts et véhicules semi-autonomes. La vague de l’autonomie, où l’intelligence artificielle sera de plus en plus capable d’analyser les données, de faire des choix et d’engager des actions physiques avec peu ou pas d’intervention humaine.

Nous entrons dans une 4ème révolution industrielle, c’est un fait. Que nous le voulions ou non les hommes doivent apprendre à cohabiter avec la technologie. Plus que jamais, les collaborateurs de toutes les organisations publiques ou privées sont acteurs de cette transformation. Aux entreprises de recruter les meilleurs talents afin de disposer de nouvelles compétences dans des domaines innovants mais aussi de former les collaborateurs afin qu’ils puissent jouer ce rôle central.

Problème : selon l’étude Global Digital Operations 2017 récemment réalisée par nos soins, seulement 27% des entreprises interrogées dans le monde estiment que leurs collaborateurs sont suffisamment formés pour maîtriser l'avenir digital. L’étude montre ainsi que les entreprises les plus avancées sont celles qui investissent massivement dans la formation des collaborateurs et mettent en place une organisation adaptée et des équipes multidisciplinaires afin de diffuser au mieux l'innovation au sein de leur entité.

Un basculement capital s’opère à travers un paradigme économique inédit qui associe, partout et pour la première fois dans l’histoire, les ressources humaines et les ressources technologiques. Jusqu’où chaque métier sera-t-il impacté? Jusqu’où doit s’opérer la refonte du système éducatif français pour former les nouvelles générations aux défis 4.0 de demain ? Quels investissements sommes-nous prêts à réaliser, acteurs publics et privés, pour donner aux plus jeunes les moyens d’innover, protéger leurs idées, valoriser leur travail accompli, les retenir sur notre territoire et, à plus grande échelle, les aider à positionner la France comme une économie numérique sur la scène internationale ? La technologie est un moyen. L’humain est un moteur.

Formons-nous ! Adaptons-nous à notre nouvel environnement ! Dépoussiérons notre système éducatif pour bénéficier de ce nouveau monde digital à l’heure où nous devrions déjà être en train de penser à comment le réinventer !