Où en est l'adoption du SEPA par le secteur bancaire ?

Les instances européennes veulent accélérer la mise en place effective du projet Single Euro Payments Area.

Il y a quelques mois, la Commission de l'UE s'est résolue à l'inévitable en lançant une consultation sur une date butoir pour la migration depuis les anciens systèmes de paiement (virements et débits directs) vers les nouveaux produits SEPA.

En septembre, la Banque Centrale Européenne a été instamment priée de définir des règles métier et des normes techniques. C'est une bonne nouvelle, mais il est dommage qu'il ait fallu si longtemps pour arriver à ce point. Ces développements sont le résultat du manque de progrès réalisés dans le cadre du projet SEPA (ndlr, Single Euro Payments Area - Espace unique de paiement en euros). En l'absence d'une demande élevée de la part des clients, il était difficile de faire aboutir le projet SEPA par simple autorégulation. C'est pourquoi un cadre réglementaire approprié aiderait à faire avancer la mise en oeuvre de SEPA et à clarifier la situation auprès du secteur des services financiers et de ses clients professionnels.
 
Le secteur a tenté la méthode du consensus, mais elle n'a guère été bien loin. La date d'effet des SEPA Direct Debit (SDD) est le 2 novembre dernier, il est temps de définir clairement la date limite de passage depuis les anciens systèmes de paiement vers les nouveaux, afin d'accélérer l'adoption des instruments SEPA. Ce dont nous ne souhaitons pas, c'est une zone Euro en ordre dispersé, avec des dates butoir qui varient d'un pays à l'autre.

Les raisons de ce retard et du taux d'adoption SEPA inférieur aux attentes
Avec l'entrée en vigueur le 2 novembre dernier de la Directive sur les services de paiement (PSD), et le lancement imminent des SDD, la confusion reste élevée sur le marché. Les banques, et même les pays, ne sont pas tous au même stade de préparation face à la mise en oeuvre de la PSD et des SDD. Ce manque de préparation résulte en outre du fait que les SDD sont lancés sur un marché où les anciens instruments de débit direct sont encore en place, et ce jusqu'à une date encore inconnue, ce qui favorise évidemment la réticence des banques comme de leurs clients professionnels. 

Et parallèlement au fait qu'aucune date n'a encore été définie pour le passage des anciens systèmes de paiement aux nouveaux, l'introduction de la PSD et des SDD aura des ramifications financières pour les banques. Pourtant, il n'existe aucune véritable analyse de rentabilité pour l'introduction de l'une comme des autres. 
 
Les avantages ou les opportunités que le secteur peut attendre de le SEPA.
Le fait est que le SEPA a été lancée dans le but de bénéficier aux entreprises et aux particuliers, mais qu'elle est devenue un cadre interbancaire principalement façonné par les banques. Il n'est donc par surprenant que la migration vers le SEPA ait été jusqu'ici considérée comme décevante.
 
Pour les entreprises, l'avantage sera qu'elles pourront préparer toutes les instructions de paiement dans un format unique au lieu d'un format différent par pays. Elles n'auront besoin que d'un seul compte en euros pour l'ensemble des paiements et des recouvrements, et l'augmentation de la concurrence devrait diminuer le coût général des transactions. En outre, le SEPA devrait permettre de rendre les processus de gestion des liquidités plus rationnels et plus efficaces.
 
Pour les banques, le SEPA permet de réduire le nombre de processus de paiement en service, et d'utiliser plus efficacement leur informatique en consolidant leurs opérations. Elles disposeront alors d'une plate-forme sur laquelle baser leurs services complémentaires (Additional Optional Services) qui pourraient contribuer largement à convaincre les clients des mérites des instruments SEPA.