La formation continue, impératif pour le secteur des technologies et levier de transformation digitale

La possibilité de se former tout au long de sa vie professionnelle, sur les heures de travail, est un droit ancré dans le droit français, ayant fait son entrée dans le code du travail dans les années 1970 et désormais incarné par le compte personnel de formation depuis 2013.

Mais au-delà d’un droit, la formation est devenue un impératif pour certains secteurs au premier rang desquels le numérique. L’obsolescence des savoir-faire et la connaissance des technologies, qui progressent inévitablement, se fait plus vivement ressentir et doit être combattue avec d’autant plus d’énergie.

Plus que jamais dans le numérique, il faut s’adapter aux nouveaux logiciels, aux innovations mais aussi aux nouveaux usages et réflexes qu’elles induisent. À cet égard, la crise de la Covid-19 a accéléré le rythme de la transformation digitale, en quelques mois, nous aurions gagné cinq ans sur la cadence normale de transition.

Cet enjeu est plus spécifiquement hexagonal, la France étant l’un des pays occidentaux où on bénéficie le moins de la formation continue : 32 % des Français suivent une formation chaque année vs. 41 % dans l’OCDE. Il faudrait donc lever les obstacles qui font que la formation n’est toujours pas appréciée à sa juste valeur en France.

Dégager du temps et de l’énergie pour les collaborateurs

L’enjeu du suivi des innovations et de la formation continue requiert du temps qu’il s’agit de dégager, notamment pour les collaborateurs qui sont très pris par leurs activités quotidiennes. La question centrale est de les libérer des tâches les plus chronophages, les plus répétitives et les moins stratégiques pour se recentrer sur les compétences qu’il reste à acquérir et anticiper l’avenir.

Effectivement, les marges de progression sont conséquentes quand on sait que 80 % des demandes adressées aux services de support d’entreprise, notamment les services IT ou RH à destination des collaborateurs, ne concernent qu’un panel de 20 % des problèmes rencontrés. On tombe donc dans la très grande majorité des cas sur le même type de demandes basiques.

Or, la gestion de ce type de demandes pourtant simples représente un coût temporel pour tous, mais aussi un coût financier pour l’entreprise, alors que ce montant pourrait être utilisé à meilleur escient pour financer davantage des formations. Effectivement, selon la loi, les entreprises de moins de 10 salariés doivent consacrer 0,55 % de la masse salariale pour financer la formation et ce taux se porte à 1 % pour les entreprises de plus de 10 employés. Mais il ne s’agit là que de planchers, l’entreprise peut choisir d’investir plus.

Les entreprises peuvent bénéficier d’approches concrètes pour gagner en efficacité. La gestion automatisée des services support est une option à disposition des entreprises pour faire en sorte que les demandes basiques soient traitées par la technologie, en ne faisant intervenir les agents humains de support que lorsque cela est réellement nécessaire. Non seulement le personnel des services support a à y gagner, mais aussi les collaborateurs dans leur ensemble. Car la technologie permet de garder en mémoire chacune des requêtes, l’historique des échanges et le cheminement vers la solution : ainsi les demandes des collaborateurs peuvent être traitées plus rapidement sans repartir de zéro à chaque fois, des synergies et donc du temps peuvent être dégagés.

Pourquoi la transformation digitale n’est rien sans la formation continue

L’enjeu de la formation continue ne s’apprécie pas seulement à l’aune du bon respect de la loi, c’est aussi un enjeu stratégique. On ne peut pas compter que sur les digital natives pour maîtriser les technologies et être acculturés à celles-ci, ni attendre 10 ans qu’ils grandissent et occupent les postes de direction. Certes, les plus jeunes ne sont pas forcément tous technophiles et les plus seniors moins friands sur ces questions, mais une tendance générale se dessine tout de même. Or, un monde uniformisé n’est pas du tout souhaitable. Le concours et la collaboration entre les générations sont essentiels à l’économie : il faut éduquer à la technologie les publics qui y sont le moins habitués.

D’autre part, sans formation continue, nos sociétés seraient bien démunies face aux avancées de l’intelligence artificielle, du Big Data, du Machine Learning, du traitement du langage naturel… le risque est de se retrouver dépendants des individus ou entreprises qui créent les logiciels. Cela créerait une situation peu désirable voire potentiellement dangereuse où la connaissance technologique ne serait que l’apanage de quelques-uns.

Encore une fois ceci renforce le message selon lequel la digitalisation ne peut passer que par l’humain, et sa bonne acception et compréhension du numérique. Cette dernière est trop importante pour être réservée à une élite, on ne peut pas se permettre d’exclure certains publics. A cet égard, la gestion automatisée des services d’entreprise apporte une contribution intéressante à ce débat.