Langues et marché de la formation : le B2C gamifié face au B2B premium

Le marché des formations linguistiques se scinde : B2C ludique, basé sur le volume et l'addiction, versus B2B premium, personnalisé, certifiant et axé sur l'impact et le ROI.

Le marché des formations linguistiques est en train de se scinder en deux dynamiques clairement identifiables : d’un côté, un B2C grand public basé sur la gamification, le volume et l’addiction douce ; de l’autre, un B2B premium centré sur la valeur d’usage, la personnalisation et la mesure d’impact. Cette polarisation n’est pas conjoncturelle. Elle est structurelle. Et elle va s’amplifier.

Le B2C : le règne du volume… mais pas forcément de l’efficacité

Le grand public est massivement séduit par des applications aux interfaces séduisantes et aux parcours “plaisir”. Le modèle économique repose sur le volume d’utilisateurs et sur la capacité à les faire revenir chaque jour. La performance est ici mesurée en minutes d’utilisation, en séries quotidiennes, en abonnements Premium.

Mais ce modèle atteint vite ses limites : il fonctionne pour l’exposition, pas pour l’usage professionnel. Il crée un lien émotionnel avec la langue, mais rarement un transfert de compétence réel. Ce n’est pas son objectif. Ce n’est pas son terrain.

Le B2B : une montée en gamme vers la performance réelle

Les entreprises et les institutions, elles, n’attendent pas qu’un salarié aime l’anglais. Elles veulent qu’il puisse animer une réunion, rédiger un mail, gérer une situation critique. Le critère n’est pas le temps passé sur l’outil, mais la capacité à opérer en situation de travail.

C’est pourquoi le B2B évolue vers un modèle premium, centré sur quatre exigences :

  • la personnalisation des parcours, en fonction du niveau, du métier, du secteur, des objectifs,
  • l’hybridation technologique, où l’IA permet l’adaptabilité sans remplacer le formateur,
  • la reconnaissance officielle, via des certifications opérationnelles comme le LILATE,
  • la transparence sur les résultats, avec des indicateurs de progrès, d’impact métier et de retour sur investissement formation.

Ce modèle correspond à une attente croissante des DRH, des responsables formation, mais aussi des financeurs publics comme France Travail ou les OPCO. La langue devient un levier de compétitivité, pas une distraction.

L’illusion de la convergence

Il y a eu un temps où l’on pensait que le B2C et le B2B allaient converger : une même appli pour tous, avec des déclinaisons pro. Aujourd’hui, la réalité impose une autre vision. Ces deux marchés n’ont ni les mêmes objectifs, ni les mêmes contraintes, ni les mêmes niveaux d’exigence. Vouloir appliquer les logiques de gamification du grand public à des formations en entreprise est souvent une impasse.

Ce que le B2C vend, c’est un style de vie.

Ce que le B2B exige, c’est un résultat.