Lettre ouverte à mes chers confrères recruteurs

Aujourd’hui, je prends mon clavier et je monte à mon étage Persévérant (profil PCM) car il est de mon devoir de vous faire part de certaines réalités. Je grimpe aussi jusqu’à mon étage Rebelle (profil PCM) car j’ai envie de pousser un coup de gueule !

Bonjour à tous,
Vous pourrez me dire que je défends mes intérêts, certes, et en même temps, j’ai vraiment envie de dénoncer certaines pratiques abusives sur le secteur du recrutement. Des pratiques qui affluent et mettent mal à l’aise nombre de mes confrères et clients.
Dans ce secteur, dont la réglementation est floue, comme dans celui du coaching, je suis désabusée quand je réalise les comportements de certains qui dénaturent l’essence même du métier de cabinet de recrutement.

En effet, je me suis souvent confrontée à des cabinets qui, de mon point de vue, ne sont que des boites aux lettres. Leur mode de fonctionnement est sans équivoque. Ils contactent des profils sur les réseaux sociaux, les appellent et envoient des CV à leurs clients sans même avoir obtenu un accord préalable du candidat !
Plus saugrenu encore, certains poussent des dossiers de candidats qui n’ont même pas été contactés, risquant ainsi de les mettre en porte à faux face à leur employeur actuel. N’oublions pas que le monde est petit !
Je m‘interroge sur la valeur ajoutée d’un tel processus versus les risques encourus pour les candidats ! Je ne vois rien d’autre, à part de se faire de l’argent facilement au risque de nuire à un métier qui doit au quotidien défendre sa légitimité.
La source et la raison d’être de ces pratiques ne m’importent que peu.

En revanche, je suis outrée par la dévalorisation du métier de recruteur et par le manque de considération apportée au candidat et à son projet professionnel. Face à de telles pratiques, l’image du métier de cabinet de recrutement souffre énormément.
Échaudés par certains recrutements de mauvaises qualités, les clients finaux cherchent à se protéger et à se rassurer. De ce fait,  les conditions d’exercice du métier de recruteur deviennent presque impossibles :
  • Certains clients sont convaincus que c’est en mettant en concurrence plusieurs cabinets sur le même poste qu’ils auront plus de dossiers candidats. Faux.
  • Le principe du « success fee » devient la règle. Cependant, il est nécessaire de rémunérer le cabinet pour son expertise, son savoir-faire et sa capacité à mettre en œuvre des stratégies de recrutement pérennes et efficaces pour son client. La course à la prime entraîne des pratiques expéditives dénuées de réflexion.
  • Enfin, d’autres proposent maintenant de rémunérer le travail du cabinet une fois la période d’essai du candidat recruté terminée ! Le cabinet ne peut assumer la désaffection d’un candidat pour sa nouvelle entreprise ou prendre la responsabilité d’un accompagnement inadapté de la recrue dans ses nouvelles fonctions sauf à ce que le cabinet soit réellement impliqué dans une démarche d’accompagnement post-recrutement. La notion de Talent Management est un véritable enjeu.
Je ne suis pas la seule à remarquer cette dévalorisation du métier de recruteur, nous sommes nombreux. Il faut donc se fédérer pour dénoncer les pratiques malhonnêtes et restaurer une bonne image du métier. Nous avons besoin de créer et d’adhérer à un code des bonnes pratiques, un Label Recruteur pour nous permettre de travailler sereinement avec les entreprises et dont le seul dessein  est d’apporter de la valeur et de la confiance avec les entreprises et les candidats.