La bonne écoute du manager

Être un bon manager c’est dépasser la théorie et faire appel à une caractéristique intérieure : l’écoute. Et comme toute réussite passe aussi par les autres, apprendre à amener un groupe d’individus vers une réussite commune est une clef de vos succès professionnels.

Que vous dirigiez une petite équipe, un grand agrégat d’individus ou une seule personne, votre positionnement implique que vous soyez à l’écoute. De ce qui ce vit dans vos équipes, mais aussi de leurs visions des choses sur le travail, leurs envies futures, leurs projets.  Vous ne pouvez pas simplement ordonner si vous ne connaissez pas ceux qui exécutent car si, à court terme, cela peut marcher, vient toujours le moment ou le désinvestissement et l’abandon arrivent. Être à l’écoute, c’est se donner les vrais capacités de comprendre le dynamisme de l’équipe.
Trois point sont importants à prendre en compte : soyez à l’écoute de ce qui ce vit au cœur de l’équipe, soyez à l’écoute de ce que chacun a comme aspiration professionnelle, soyez à l’écoute des failles et craintes que chacun exprime sans le savoir. De cette manière, vous saurez adapter votre manière de diriger en fonction de ce que vous sentez chez l’autre.

Ce qui se vit au cœur de l’équipe

Souvent lorsque l’on dirige, on observe en dirigeant. Ce qui nous paraît clair ou essentiel, l’est parce que l’on pense nos objectifs en ayant en tête la visée, le profit voulu, les équipes, son rôle. Et plus on monte dans la hiérarchie, plus on est tenté de prendre comme point central le profit et le gain…
On pense plus en terme d’économie que de social… En dirigeant plutôt qu’en leader… On ne mise pas sur l’individu, mais sur les objectifs à atteindre.
Or l’individu est, et sera toujours, au centre de toute entreprise. Miser sur lui et insuffler sa réussite pour aboutir à la vôtre ou à celle de l’entreprise est certainement le meilleur pari. Donc, où que vous vous situiez sur l’échelle hiérarchique, n’oubliez pas où vous vous situiez hier et où vous en êtes aujourd’hui. Cela vous servira toujours à comprendre vos terrains professionnels et la dynamique de groupe qui s’y construit.
Être à l’écoute des dynamiques de groupe, cela passe par l’observation de ceux qui constituent votre équipe. Comment travaillent-ils ensemble, le contexte concret :
  • interdépendance du travail ?
  • Open Office ?
  • Type de compétition ?
  • Type de cohésion ?
Entendre et répondre à son équipe ne signifie pas écouter tous les petits problèmes internes au relationnel, ou être la bonne oreille des problèmes personnels. Non. Être à l’écoute, c’est comprendre ce qui s’y vit et montrer que vous réceptionnez les données, que vous comprenez ce qui s’y passe.
La pression monte dans votre équipe et vous sentez que certains sont envahis par le stress qui inhibe ? Tandis que d’autres, du à leur stress, véhiculent une atmosphère lourde ? Et soudain le travail devient moins optimum ? Si vous avez été à l’écoute, vous saurez repérer qu’il s’agit de la pression et vous pourrez alors mettre en place une stratégie.
Réunion d’équipe pour transformer « la pression » en « challenge », « brainstorming » pour améliorer la collaboration ? Le choix est grand lorsque l’on reconnaît le terrain que l’on traverse. Un bon manager, c’est celui qui se rappelle ce qu’il a traversé lui-même et qui continue à être observateur de son terrain actuel.

Les aspirations de chacun

Ne perdez pas de vue que, dans vos équipes, vous avez des individualités différentes avec des aspirations tout aussi différentes. Certains auront comme objectif la stabilité, d’autres l’évolution, d’autres entrepreneuriat, ou d’autres encore la poursuite d’études… Or, pour rendre une équipe soudée, vous devez créer des objectifs et aspirations communes qui ne sont pas pris uniquement dans le désir de l’entreprise. Plus ceux que vous dirigez se sentiront comme des pions sur un échiquier, plus ils se conduiront comme tels ou fuiront ce jeu qui n’a aucun intérêt pour eux.
Si, justement, vous savez créer l’intérêt et rendre commun un cheminement d’entreprise, chaque membre de vos équipes auront à cœur de vous suivre. Car ils auront l’impression, et à juste titre, qu’il s’agit aussi de leur chemin. Donc cessez de parler uniquement d’objectifs d’entreprise, mais cherchez à connaître ce que chacun recherche en terme d’ambition professionnelle et faites des liens.
A celui qui souhaite la stabilité, orientez ses missions et objectifs du côté de la formation. A celui qui s’ambitionne plus haut, qui veut de l’évolution, faites le lien entre ce qu’il fait aujourd’hui et ce qu’il en tirera plus tard. Lorsque, dans une équipe, les individus restent par choix, vous saurez que vous avez su leader, inspirer et créer du lien entre la réussite professionnelle et la réussite individuelle de chacun.

Les failles de chacun

Les failles ne se disent pas, elles s’expriment. Repérez-les. Car si un individu au fort potentiel créatif ne se révèle pas alors que vous misiez sur lui, savoir qu’il s’agit en fait d’une difficulté d’intégration plutôt que d’une histoire de manque de capacité vous évitera des erreurs de management. Si vous repérez ce qui mène à l’échec individuel d’objectifs, vous pourrez influer sur le mouvement, la suite du parcours et le succès commun donc.
Si, par exemple, vous sentez l’une de vos assistantes très peu à l’aise au téléphone dans son activité de démarchage et que vous assimilez cela à une forme de timidité vous pourriez être tenté de lui faire répéter cette exercice indéfiniment sans jamais voir de progrès… pour qu’elle progresse justement.
Or, si vous percevez qu’il s’agit en réalité d’un manque de confiance en soi, vous saurez, dans votre manière de lui soumettre ses objectifs, induire que vous croyez en elle, ou que vous sentez que d’ici quelques temps « elle sera de plus en plus à l’aise au téléphone ». Manager c’est comme pour tout, plus vous serez précis, plus ce que vous allez construire sera solide. Et la précision passe par la compréhension de ceux que vous avez en face de vous.
Autre exemple, un individu de votre équipe est toujours dans une mauvaise forme de compétition avec une autre équipe du service auquel vous appartenez. Cette compétition ne le pousse pas être bon mais à chercher à être « meilleur que », donc dans la comparaison.
Cela n’est pas efficient, car ce qui se construit alors est toujours en rapport à l’autre et crée de la rivalité entre deux équipes qui travaillent dans le même but. Un management efficace serait de prendre le côté positif de cet individu : à l’aise dans la compétition, et de la transformer en force, en coupant toutes les comparaisons liées à l’autre équipe et en la resituant face à de vrais concurrents extérieurs à l’entreprise etc.….
Ne faites jamais l’impasse sur l’écoute de vos équipes car c’est par là que passent la compréhension et l’atteinte de vos objectifs. Savoir leader c’est être leader. Et lorsque l’on sait insuffler à l’autre le chemin de la réussite, on ne cesse alors soi- même de l’emprunter.