Renier Lemmens (Viadeo) "Nous souhaitons devenir une pépinière pour start-up de l'e-RH"

Nommé en janvier 2016 à la tête d'un Viadeo malade, Renier Lemmens souhaite ouvrir la plateforme à tous les profils et se placer au cœur de l'écosystème e-RH en France.

JDN. Comment définiriez-vous Viadeo aujourd'hui ?

Renier Lemmens est le PDG de Viadeo. © Viadeo

Renier Lemmens. Viadeo est une entreprise qui s'apprête avec optimisme à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Ces dernières années nous nous étions trop dispersés à l'international, notamment en Chine. Notre stratégie était devenue peu audible pour les utilisateurs et pour le marché. D'où notre nouvelle stratégie.

Quel est le nouveau positionnement de Viadeo ?

Notre but est d'être centré sur la France et sur tous les salariés. Nous avons vocation à être l'acteur incontournable du recrutement dans l'Hexagone. Pour cela, nous voulons parler à tout le monde et pas uniquement aux cadres franciliens.

Les personnes au chômage et les étudiants pourront bénéficier d'un contenu premium et gratuit. Cette gratuité s'appliquera également aux professionnels de l'éducation car ils éprouvent souvent des difficultés à se reconvertir professionnellement. En outre, les offres de stage seront gratuites pour toutes les entreprises.

Viadeo a également pour objectif de devenir l'interlocuteur principal des TPE grâce à une offre spéciale de 49,5 euros par mois qui comprend la création d'une page ad hoc pour la compagnie et la possibilité de poster des offres à volonté. Précisons également que cette stratégie vient en complément de notre offre à destination des cadres que nous ne souhaitons pas délaisser.

"L'objectif est de devenir l'interlocuteur principal des TPE"

Notre nouveau positionnement passe aussi par une volonté de proximité. Désormais, il sera possible de mettre sur le site ce qui nous passionne, ce que nous aimons, notamment grâce au format vidéo. Cela nous semble important car nos passions et nos qualités humaines font partie intégrante de la personnalité professionnelle.

Votre objectif est également de devenir un acteur central de l'e-RH. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Dans notre plan de développement 2016-2018, nous voulons nous focaliser sur l'innovation. Nous souhaitons faire de nos locaux une pépinière pour les start-up de l'e-RH nommée "pépinière Vialab". Nous annoncerons d'ici peu les premières start-up qui nous rejoindrons. Pour mieux comprendre les besoins de digitalisation des RH, nous avons également noué un partenariat avec le LabRH qui est un regroupement d'acteurs innovants dans les ressources humaines.

Vous vous recentrez sur la France et avez cédé vos activités en Chine. Quid des autres pays ?

"Nous nous donnons entre 12 et 15 mois pour redevenir rentable"

Effectivement, nous avons cédé nos activités en Chine à la fin de l'année dernière. En février nous avons pris la décision de nous séparer de toutes nos activités internationales en Afrique et en Russie. C'est désormais chose faite. Nous nous centrons sur la France où nous avons de bons atouts : 11 millions de membres, soit autant que LinkedIn, une image de proximité et une ferme volonté d'innover.

Votre filiale américaine APVO qui gère un centre serveur informatique en Californie est sous le coup d'un redressement fiscal. Où en est l'affaire ? Si Viadeo est amené à payer, quel sera l'impact sur la société ?

Concernant notre filiale américaine, Bercy nous a demandé de payer 8,5 millions d'euros de TVA et 3 millions d'euros d'impôts sur les sociétés. Nous estimons que nous ne sommes pas redevables de cette somme pour de nombreuses raisons qui ont été étayées dans un rapport de 150 pages. Celui-ci est actuellement examiné par le ministère des Finances. Cela ne menace pas Viadeo dans l'immédiat car nos arguments sont fondés et les procédures de recours durent plusieurs années.

D'après vos projections, quand Viadeo sera-il rentable ?

Nous nous donnons entre 12 et 15 mois pour redevenir rentable.