Comment l'innovation peut alimenter le recrutement pour qu'il fasse sa mue

Sur un marché du recrutement des profils technologiques toujours aussi tendu, les responsables du recrutement doivent embrasser de nouveaux processus et technologies sans quoi leurs entreprises pourraient se retrouver en manque de talent pour innover.

Le recrutement est aujourd’hui tiraillé entre conservatisme et innovation rapide, notamment quand il s’agit de recruter des profils IT. Pourtant les responsables du recrutement et des ressources humaines n’ont plus le choix, tant face à l’émergence de nouveaux outils qu’aux attentes des demandeurs d’emploi. Les processus de recrutements « à la papa », basés sur de multiples entretiens avec des personnes ayant des connaissances limitées sur le poste à pourvoir et des techniques de chasse peu personnalisées, ne conviennent plus en effet aux attentes des candidats, qui ne place plus forcément la rémunération au sommet de leurs préoccupations. D’autres parts, la technologie, notamment le machine learning, apporte de nouvelles expériences de recrutements aux candidats qui s’attendent à les voir devenir standards. Le recrutement doit embrasser ces nouveaux processus et technologies sans quoi l’entreprise pourrait se retrouver en manque de talent pour innover.

La première chose à comprendre quand il s’agit de recruter des talents tech, c’est que le salaire, les avantages et le nom de l’entreprise ne sont pas leur première préoccupation. D’après une étude que nous avons réalisée l’été dernier, la première chose qui les pousse à rejoindre une entreprise, c’est le défi que représente le poste qui leur est proposé ainsi que l’opportunité qu’ils auront d’y apprendre de nouvelles compétences. Face à cette demande, c’est toute une partie du processus de recrutement qui doit être revue. En effet, les recruteurs et les responsables des ressources humaines ne sont pas forcément les mieux placés pour répondre à ces questions. Il est aujourd’hui devenu primordial pour une entreprise qui souhaite recruter efficacement des profils technologiques d’impliquer le plus rapidement possible ses équipes techniques au processus de recrutement. Ce seront eux qui seront le plus à même de convaincre un talent de les rejoindre. Pour preuve, il a été démontré que les entreprises qui investissent leurs équipes techniques dans le processus de recrutement de profils technologiques ont, en moyenne, besoin de deux fois moins d’entretiens que celles qui ne le font pas. Au rang des autres bonnes pratiques, les développeurs et les ingénieurs logiciels s’attendent en outre à avoir de plus en plus de personnalisation dans les prises de contact. 77 % des profils technologiques parisiens assurent que c’est un des premiers facteurs qui les poussera à accepter une offre de recrutement. Et c’est dans ce domaine que l’usage de data science et des technologies de pointe peut aider les entreprises.

Au-delà des bonnes pratiques que les entreprises ont besoin d’adopter vis-à-vis des candidats, ce sont aussi les processus internes qui doivent évoluer pour maximiser les recrutements des profils technologiques. Les solutions de machine learning sont appelées à se développer massivement dans le monde du recrutement. En s’appuyant dessus, les entreprises ont la possibilité de mieux filtrer et choisir les candidats, tant en fonction de leurs critères que des leurs. Elles s’évitent ainsi de contacter de mauvaises personnes ou l’envoient d’offres inappropriées susceptibles de vexer les candidats. Elles économisent ainsi du temps et des ressources, non seulement dans la phase de recherche, mais aussi dans la transformation de la prise de contact en embauche, le machine learning permettant de détecter les candidats les plus amènes de les rejoindre. Quand il est dit que toute l’entreprise doit faire sa transformation numérique, les divisions en charge du recrutement ne doivent pas en être exclues. Et l’usage de l’analytique, du big data et du machine learning doit s’y imposer, comme dans le reste de l’entreprise. 

S’ils refusent d’embrasser ces technologies et de revoir leurs processus, les chargés du recrutement et des ressources humaines risquent de se retrouver dans la même situation que les DSI il y a quelques années : à savoir perçu comme des dinosaures ralentissant les élans d’innovation de l’entreprise à cause de processus historiques longs et fastidieux. Ils ont aujourd’hui les clés en main pour permettre à leur entreprise de mieux recruter les talents dont elle a besoin. Les DSI ont aujourd’hui réussi leur mue en centrale d’innovation des entreprises. Aux chargés du recrutement d’en faire de même pour alimenter cette centrale.