Le taux de syndicalisation augmente dans le secteur bancaire

Le taux de syndicalisation en France est de l'ordre de 8% dans le secteur privé. Pourtant le milieu bancaire qui compte environ 370.000 salariés connaît un taux de syndicalisation de plus de 25%.

Alors que le brouillard s'épaissit sur l'avenir du secteur bancaire, les employés de banque adhérent de plus en plus à un syndicat. Le taux de syndicalisation en France est de l'ordre de 8% dans le secteur privé. Pourtant le milieu bancaire qui compte environ 370.000 salariés connaît un taux de syndicalisation de plus de 25%. Dans certaines banques il dépasse même les 50% et dans certains réseaux il avoisine les 75%.

Malgré un turn over important dans le secteur, ces taux sont en hausse. Les syndicats des banques sont pour la majorité d'entre eux réformistes. Les révolutionnaires ayant disparu au fil des réformes sociales. Les salariés vont surtout chercher de l'information, du conseil, voir du coaching. Alors que l'on dit la nouvelle génération de plus en plus individualiste, celle ci comme leurs aînés cherchent à appartenir à un groupe, à un réseau. Ils cherchent la protection d'une équipe pour ne pas rester seul sans réponse. Ils ont besoin d'accompagnement pour mener leur carrière et faire les bons choix. 

Plus le syndicat a d'adhérents plus il est puissant et arrive à s'imposer. Plus il tient ce rôle et plus il a d'adhérents. C'est donc un cercle vertueux qui se met en action et qui pousse ceux qui ne l'ont pas encore fait à adhérer. 

En période d'incertitude et de manque de visibilité sur l'avenir cela est d'autant plus vrai. Les partenaires sociaux, notamment lorsqu'ils sont réformistes sont positionnés dans un dialogue permanent avec la Direction voir quelques fois de cogestion. Les Directions mettant en place des organisations afin de pérenniser les bilans financiers des entreprises et les syndicats proposant des solutions pour que chaque salarié y trouve sa place tout en récoltant une partie du fruit de leur labeur. 

Et c'est bien la que se situe l'intelligence du "travailler ensemble". En alliant la vision économique des dirigeants avec la vision sociale des syndicats, les Banques avancent dans le temps en étant toujours un des premiers recruteurs en France. Alors que la sidérurgie n'a pas réussi à se maintenir, le secteur bancaire que l'on predit en déclin depuis 50 ans maintient en grande partie ses emplois. 

Ce système ne peut fonctionner que si les deux parties essayent et arrivent à se comprendre. Ainsi le syndicat ne doit pas camper sur des positions intenables financièrement et qui pourraient fragiliser la pérennité de l'entreprise. Au bout du bout, une entreprise incapable de maintenir le niveau de vie de ses salariés ou étant obligée de se séparer de certains est un échec cuisant pour les deux. Trop souvent des syndicats irresponsables ont tué des entreprises. Et une entreprise morte n'emploie plus donc ne sert plus à rien. 

De même les Directions doivent écouter et tenir compte des remontées de terrain des syndicats. Elles doivent analyser toutes les propositions pour voir leur faisabilité. Un salarié qui se sent bien sur son poste est beaucoup plus productif. 

Les salariés du secteur bancaire trouvent donc tout cela auprès de leur syndicat. Ils ne se cachent plus lorsqu'ils sont syndiqués et en parlent librement. Le tabou d'il y a quelques décennies n'existent plus. Ils sont fiers d'appartenir à un groupe et le font savoir. Ils en parlent eux mêmes aux jeunes entrants qui adhérent à leur tour souvent dès leur première année en poste. 

Le monde syndical pourrait alors se nourrir de ses expériences car en France la majorité des salariés des autres secteurs d'activité sont à l'opposé des banques et tournent petit à petit le dos aux syndicats ni trouvant plus d'intérêt. Le monde évolue, les syndicats s'ils n'évoluent pas pour s'adapter à ce nouveau monde, disparaîtront. Ceux du secteur bancaire l'ont bien compris.