L'automatisation, meilleure alliée des DRH de demain

A l'ère de la digitalisation et de l'automatisation des processus RH, quel rôle et quelle place pour le DRH de demain ?

La transformation digitale des entreprises permet, depuis quelques années, d’introduire plus d’agilité et d’efficacité au sein des entreprises. Grandissante au cours de ces derniers mois, la maturité digitale des entreprises transforme aujourd’hui l’organisation même du travail : selon une étude menée par l’ANDRH, la crise sanitaire a conduit 58 % des organisations à adopter de nouveaux outils d’échange à distance, et 85 % des DRH interrogés considèrent désormais souhaitable de développer de manière pérenne le télétravail dans leur organisation.

Au-delà de cette transition vers une plus grande flexibilité des organisations, l’utilisation des technologies digitales permet également d’augmenter la productivité de nombreux métiers. En charge de nombreuses tâches administratives complexes et de certains processus d’échanges externes à l’entreprise, la fonction RH ne fait pas exception. A l’ère de la digitalisation et de l’automatisation des processus RH, quel rôle et quelle place pour le DRH de demain ?

L’automatisation et l’interconnexion des systèmes d’information RH au service d’une plus grande flexibilité et qualité de service

La technologie a permis de révolutionner la manière dont les systèmes RH des entreprises sont reliés aux organismes de protection sociale et aux administrations de l’État. En témoigne la généralisation de la DSN (Déclaration Sociale Nominative) pour les entreprises du secteur privé, ainsi que pour les administrations et organismes publics. Directement reliée aux systèmes de paie des entreprises, la DSN permet un échange de données dématérialisé, mensuel et événementiel, bidirectionnel et automatique entre les systèmes de paie et ceux de l’Etat au sens large.

Cette généralisation de la DSN permet, d’une part de soulager les gestionnaires de paie de tâches administratives lourdes, nombreuses et répétitives, d’autre part à l’Etat d’envisager une prise en compte plus rapide des réformes sociales et fiscales par les entreprises, et enfin de répondre aux attentes des citoyens en matière de transparence, en leur apportant davantage de visibilité sur leurs droits sociaux et leur imposition.

La DSN permet en effet l’enregistrement en continu des droits acquis par les salariés de l’entreprise, depuis l’embauche jusqu’au départ de l’entreprise, en passant par les événements de gestion de type arrêt maladie ou accident de travail, acquisition de droit formation, points de retraite, etc....

Dans le cadre de la réforme du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, le salarié peut consulter en permanence ses prélèvements et même moduler si besoin son taux de prélèvement, celui-ci étant automatiquement pris en compte dans le système de paie de son employeur.

Si l’on reprend l’exemple de l’égalité femmes-hommes, c’est la DSN qui rendra bientôt possible la publication annuelle de l’index égalité du Gouvernement, permettant ainsi de mieux répondre au besoin de transparence des citoyens.

Crise Covid-19 : l’impact positif de l’automatisation des processus RH

L’interconnexion des systèmes, ainsi que le déploiement de mécanismes automatiques ont permis d’alléger la charge des DRH pendant la crise sanitaire. En effet, en France, l’évolution du réglementaire de paie et du déclaratif a été particulièrement rapide et complexe pour répondre au  contexte de l’épidémie de Covid-19 et les DRH ont pu s’aligner immédiatement aux changements réglementaires demandés par l’État, notamment concernant la mise en place de l’activité partielle ou des heures supplémentaires.

Déchargés de certains processus administratifs complexes, les DRH ont ainsi pu consacrer davantage de temps aux enjeux RH prioritaires liés à la mise en place d’une nouvelle organisation de travail en réponse à la crise sanitaire et à l’accompagnement des collaborateurs tout au long de cette période difficile.

Les crises agissent généralement comme des révélateurs ou accélérateurs et celle-ci ne fait pas exception. L’enjeu pour les DRH aujourd’hui est de s’approprier la digitalisation de leurs processus métier, notamment l’automatisation, la transparence et la maîtrise des algorithmes, ou encore la mise en ligne de bots ou chatbots RH – leur gestion étant plutôt déléguée aux DSI jusqu’à présent.

L’accélération du déploiement de technologies de RPA (Robotic Process Automation) dans la fonction RH s’est révélée positive, tant pour les professionnels des ressources humaines que pour les collaborateurs. L’approche machine to machine et l’automatisation des processus ont en effet permis de répondre à trois enjeux majeurs : renforcer l’interconnexion entre les systèmes de paie des entreprises et les organismes de l’État ; répondre aux attentes des collaborateurs en matière de transparence et enfin, renforcer la productivité et l’efficience de la fonction RH.

Face à la rapidité de ces innovations technologiques, il incombe aujourd’hui aux DRH de prendre pleinement possession de ces nouveaux modèles. Il est nécessaire pour les DRH d’évoluer vers une plus grande supervision de l’automatisation des systèmes RH, ne plus déléguer entièrement ces tâches aux DSI, et se positionner en tant que garant de leur cohérence fonctionnelle et de la qualité des données échangées au sein d’un écosystème RH élargi.