Jérôme Gonzalez (Lica) "Avec Echos.Life, une entreprise peut facilement cartographier ses compétences dans une blockchain"

Attribuer des compétences et les valoriser selon le contexte où elles s'expriment, tout cela certifié par la blockchain, voilà l'issue d'un projet de trois ans mené par le Lica et qui aboutit fin avril.

JDN. Vous avez présenté à l'occasion du Paris Blockchain Week Summit le projet Echos.Life, issu du partenariat entre le Laboratoire d'Intelligence Collective et Artificielle (Lica) et l'éditeur de logiciels myDid. En quoi consiste-t-il ?

Jérôme Gonzalez est le fondateur du Laboratoire d'Intelligence Collective et Artificielle (Lica). © Lica

Jérôme Gonzalez. L'objectif premier d'Echos.Life est de permettre à des organisations ou à un écosystème de donner de la valeur à des compétences acquises ou à des expériences vécues. Celles-ci sont caractérisées par des badges qui peuvent être stockés dans un portefeuille numérique. Ces badges vont non seulement permettre de faciliter le recrutement, mais aussi donner accès à des associations, des logiciels et autres ressources propres à chaque écosystème.

Dans un second temps, Echos.life doit permettre de donner de la valeur à des compétences qui n'en ont pas forcément. On travaille par exemple sur un projet à Marseille dans lequel on offre une sortie en mer aux personnes qui ont obtenu le badge de protection du littoral.

Le but n'est pas de tomber dans un modèle de notation à la chinoise, mais de valoriser des comportements citoyens. Le processus d'obtention des badges fait encore l'objet d'une discussion entre le Lica et une équipe de chercheurs.  

D'où vient ce projet ?

Le Lica, dont je suis fondateur, existe depuis quatre ans et travaille sur deux thématiques majeures :  la transformation sociétale des organisations et individus et le développement de solutions systémiques à travers le numérique. Nous sommes une SCOP (Société Coopérative et Participative, ndlr) et nous nous sommes associé avec myDid, spécialisé dans la création d'identités numériques, pour développer une plateforme basée sur la contribution/rétribution.

Comment se structure ce modèle de contribution/rétribution, et quels en sont les intérêts ?

Dans la pratique, le fait d'avoir une expérience ou une formation constitue une forme de contribution qui donne droit à un badge. Et celui-ci n'a comme valeur que celle que l'écosystème lui attribue. Il y aura donc un référentiel de badges qui vont être mis en place par chaque écosystème, avec l'accompagnement du Lica. La rétribution quant à elle prend la forme de droit de formation ou d'accès à certaines ressources et outils.

Quels sont les secteurs qui pourraient bénéficier de cette offre ?

On vise tous les types de communautés, et pour cela on confronte les entreprises et les universités aux enjeux de la blockchain et on leur propose des outils technologiques qui correspondent à leurs besoins. L'idée c'est aussi de mettre en avant des profils sans diplôme mais qui pour autant ont des expériences et des compétences. C'est également valable pour tous les types d'organisations qui ont vocation à planifier le développement de compétences futures, dans une logique de gestion d'emplois par les compétences (GEPC, ndlr). C'est la raison pour laquelle ce projet a d'abord été bâti pour des grandes entreprises telles que SNCF ou Orange.

Quel est l'intérêt pour une entreprise d'intégrer Echos.Life ?

Il s'agit pour l'entreprise de bénéficier d'un modèle technique facile à déployer, basé sur du gagnant -gagnant. De son côté, l'entreprise va facilement pouvoir cartographier ses compétences. En face, le salarié, lui, va disposer de son propre portefeuille de compétences décentralisé. Pour cela, l'entreprise doit contacter le Lica, qui la certifiera et créera son identité numérique sur la blockchain Binance. Ensuite, nous travaillerons sur le référentiel de badges, en fonction des compétences établies, avec des graphismes et des critères propres à chaque écosystème.