Partager la valeur en pleine inflation : vers quels outils se tourner ?

Face à l'inflation, quels leviers les dirigeants peuvent-ils activer pour préserver le pouvoir d'achat de leurs salariés ? Les lois encourageant le partage de la valeur sont-elles suffisantes ?

Alors que l'inflation continue de peser sur l'économie française, les dirigeants se trouvent confrontés à un dilemme : maintenir leur compétitivité et fidéliser leurs talents tout en préservant leur trésorerie. Face à l’inflation croissante, de nombreux employeurs cherchent des solutions pour limiter la casse. Et ce n’est pas ce qu’il manque ! Il existe en effet une multitude de leviers à enclencher pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés. Certains cherchent à consolider les mécanismes déjà en place, d’autres innovent. Quelles sont les stratégies les plus plébiscitées par les salariés ? Quelles sont leurs attentes ? Les nouvelles lois encourageant le partage de la valeur sont-elles suffisantes ? N’est-il pas l’heure de creuser de nouvelles pistes ? 

Une hausse des salaires qui ne suffit pas à contrecarrer l’augmentation du coût de la vie

Face à la flambée des prix, les entreprises ont, il est vrai, consenti à d'importantes augmentations de salaires l'an passé et en 2023. D'après une enquête publiée mi septembre par le cabinet de recrutement PageGroup, les hausses de salaires sont attendues à 4,5% en moyenne en 2023. Une autre étude du cabinet de ressources humaines LHH indique que 93% des entreprises "ont prévu des mesures salariales" en 2024. Enfin, selon le baromètre trimestriel Challenges-Banque Palatine-Meti, la hausse des salaires est devenue le premier sujet des dirigeants des ETI.

Conscientes des forts enjeux, les entreprises jouent donc le jeu et augmentent les salaires. Mais cela ne suffit pas : cette hausse ne compense qu’en partie l'inflation 6% selon l’INSEE et 15% ressentis par les Français) 

Les mesures pour favoriser le pouvoir d’achat se heurtent aux exigences élevées des salariés

Si les dirigeants ne détiennent pas toutes les solutions pour renverser la vapeur, ils peuvent toutefois montrer leur soutien à leurs employés en préservant leur niveau de vie. Sans nécessairement augmenter les salaires, des mesures concrètes favorisent le pouvoir d’achat.

Titres restaurants, chèques cadeaux, bons d’achat, chèques vacances, allocation télétravail (prise en charge de certaines dépenses liées à l’aménagement de l’espace de travail, à l’électricité, au chauffage et à la box Internet par exemple), mutuelle, prévoyance, forfait ” mobilité durable” pour les collaborateurs utilisant des modes de transport alternatifs : les moyens pour soutenir le pouvoir d'achat sont nombreux.  

A ceci, s’ajoute la multiplication des primes totalement ou partiellement exonérées de charges sociales. A titre d’exemple, depuis 2023, la prise en charge obligatoire de 50 % du coût de l’abonnement aux transports publics bénéficie d’une exonération. 

Mais encore une fois, cela ne suffit pas. “53% des salariés estiment que les montants des avantages salariaux qu’ils perçoivent ne sont pas suffisamment élevés*”. Un chiffre qui monte à 67% dans les TPE où les budgets pour ces dépenses sont évidemment plus faibles. 

PPV, intéressement, participation, Futurz : quid des leviers pour partager la valeur 

Les entreprises doivent donc actionner d'autres leviers. L’inflation affecte le pouvoir d’achat des citoyens français à long terme. Cette évolution nécessite donc une adaptation des méthodes de travail et de la culture d’entreprise. C’est en ce sens que le gouvernement a récemment fait adopter des lois favorisant le partage de la valeur au sein des entreprises

  • La prime de partage de la valeur (PPV) : elle remplace depuis juillet 2022 la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat. Annuelle, elle peut s'élever jusqu'à 6 000 euros par salarié.
  • Le supplément d’intéressement et de participation
  • La mise en place d’un système de participation aux bénéfices ou bien d’intéressement : cette mesure s’inscrit dans une démarche plus redistributive et gagnant-gagnant avec les équipes.
  • L’allégement des conditions de déblocage anticipé des fonds du Plan Épargne d’Entreprise.

En complément de ces initiatives et face aux limites des plans d'actionnariat classique, les dirigeants d’entreprises doivent se tourner vers d’autres leviers pour engager les collaborateurs et aligner leurs intérêts sur ceux de l’entreprise. Certaines alternatives aux mécanismes d’actionnariat salariés classiques méritent d’être mises en lumière. C’est notamment le cas de la startup Futurz qui développe un service SaaS pour intéresser l’ensemble des collaborateurs (employés, freelances, advisors, partenaires) à la prise de valeur de l’entreprise. Ce nouvel outil d’intéressement à long terme permet aux dirigeants de piloter sur une plateforme web le partage de la valeur au sein de leur entreprise, pour accroître l’attractivité et la rétention des collaborateurs. 

Attirer, engager et soutenir les talents : une démarche stratégique pour le dirigeant

À l’heure de la “Grande démission”, la réduction du pouvoir d’achat compromet la productivité des entreprises. La baisse des salaires fragilise l’engagement des collaborateurs et aggrave les problèmes de recrutement. Le soutien offert aux salariés dépasse la dimension financière. Certes, l’entreprise ne compense pas à elle seule les variations économiques ; cependant, elle se doit de renforcer son contrat social avec ses équipes. En optant pour des outils d’intéressement à la prise de valeur de la société, le dirigeant encourage la fidélité de ses collaborateurs et stimule un environnement propice à l’engagement. Le défi pour chaque société se trouve dans la recherche d’un équilibre entre ses obligations sociales et sa situation économique. Et puis quoi de plus protecteur pour un individu d’investir dans son propre outil de travail, il détient alors une partie des clés dans ses mains lui permettant de lutter contre la diminution de valeur de son investissement. 

Preuve que ces compléments de salaires sont stratégiques, 85% des salariés du privé déclarent qu’ils seraient attentifs aux avantages salariaux proposés s’ils devaient changer d’entreprise dans le futur(z) *. 

*Étude menée par Opinionway du 5 au 17 juillet 2023.