Comment les tablettes numériques vont-elles révolutionner l'éducation de nos enfants ?

Les enfants de l'ère du numérique deviennent de vrais petits geeks en puissance. Pour mieux apprendre. Pour mieux grandir.

Aujourd'hui, les jeux sur tablettes numériques se multiplient. Plus de 350 000 applications sur l'Appstore pour l'iPad et déjà 150 000 sur l'Android Market. Le cap des 10 milliards d'applications téléchargés sur l'App Store (iPad, iPhone, iPod confondus) a été franchi fin janvier 2011.

Et en particulier les jeux pour enfants. C'est une véritable niche avec une double cible bien dédiée : plaire aux parents et instruire les enfants.

Mais il ne s'agit pas seulement des jeux vidéo. Les jeux d'éducation aussi se font la part belle du gâteau ! A l'instar, de la Wii ou de la DS, vous pouvez trouver toute sortes de jeux; à télécharger sur l'Android Market et /ou sur Appstore : histoires racontées, jeux de puzzle côté ludique ou coté logique, création musicale, audition d'instruments, coloriage de dessin, prise de connaissance des tablettes de peintures... Les possibilités sont infinies.
De la même manière qu'aujourd'hui la télé s'initie à l'éducation avec des programmes comme « Dora l'exploratrice » ou « Word World, le monde des mots », les tablettes et surtout vous l'aurez compris les contenus des supports ne sont plus destinés à divertir mais à éduquer.

De nombreuses applications se sont développées en ce sens :

* Avec les jeux puzzle sur iPad  « mes premiers puzzles : les serpents », un enfant de trois ans arrive à distinguer la logique des formes  à imbriquer et commence à reconnaitre distinctement les couleurs des pièces à encastrer. Plus évoluée, la version chiffrée permet de mettre les morceaux de puzzles dans le bon ordre numérique : il est aidé par la machine qui dicte le chiffre et qui le sur brille pour que l'enfant puisse apprendre à compter de 1 à 9.

* Grâce à la société soouat.com, les enfants s'émerveillent aujourd'hui avec les histoires racontées tout en apprenant à lire : d'un côté d'une page le texte dicté et surligné pour suivre l'histoire, de l'autre une image animée illustrant le texte ; les plus petits regardent l'animation, les plus grands regardent le texte et apprennent l'orthographe. Son titre phare : « Les Trois Petits Cochons » fait un carton : le conte s'est classé dans le top 10 des applications iPad les plus vendues en France pendant plus de 15 jours * (les échos janvier 2011). Grâce à ce nombre de téléchargements élevés, soouat.com a attiré l'attention d'Apple qui a décidé de mettre l'application sur l'Appstore, faisant par ce biais de la publicité dans sa sélection éditoriale du jeudi. Ce qui engendré une visibilité internationale, jusque-là réservée à l'Hexagone, pour la société.

D'ailleurs, vous serez surpris de voir que votre enfant peut passer plus de temps à jouer qu'à regarder passivement les vidéos.  Le même phénomène qu'internet et la télé où le temps passé des enfants sur le net dépasse celui du petit écran.
L'autre avantage
c'est également la possibilité de substituer les livres papiers, lourds et encombrants à transporter sur un seul support numérique. Jusqu'à présent pas de révolution. Mais connecté à un réseau internet, chaque mot inconnu dans un livre peut être recherché sur le dictionnaire ou sur Wikipédia pour en connaitre l'étymologie. C'est l'éditeur de livres numériques éducatifs kno.com, qui s'est penché sur la question ; leur étude a révélé que 71% des étudiants américains souhaitaient adopter les livres scolaires au format numérique pour des raisons de praticité.

Mais c'est une chose d'apprendre et une autre de comprendre. Plus que l'apprentissage c'est la compréhension intuitive qui fait de la tablette numérique son véritable plus.
Mettez un enfant de 20 mois devant un iPad, laissez le 20 minutes, montrez lui deux - trois astuces et admirez avec quelle facilité il apprend, mieux il comprend, à se servir intuitivement d'un outil ludique, et à sa portée (Clémentine, 20 mois découvre l'iPad sur You tube).
Mais pourquoi tant d'engouement ?

* Les tablettes numériques utilisent des pictos très facilement reconnaissables par les enfants qui « doigtent » dessus automatiquement. Le défilement des pages ou le passage d'un jeu à un autre en passant son doigt sur la tablette devient rapidement le réflexe de base pour choisir le jeu voulu. D'ailleurs un enfant apprend plus vite à se servir d'une tablette car n'a pas encore d'a priori alors qu'un adulte voire un senior peut se mettre des barrières psychologiques d'utilisation à la technologie.
* Outre la tablette en soi, c'est aussi la gestion des contenus qui permet l'appropriation rapide du jeu. Plus ludique qu'un cahier de vacances, l'enfant écoute, visionne, construit par lui-même avec ou sans l'aide de ses parents. Mieux une fois qu'il a appris à se servir de l'application qu'il soit scolaire ou ludique, il veut désormais s'exécuter seul et montrer fièrement sa réalisation. Voilà toute la force des applications qu'elles soient sur Android ou sur iOs : la réalisation, en somme redonner sens à la créativité.

Les spécialistes en contenu numérique l'ont d'ailleurs parfaitement compris : pour captiver l'enfant il faut lui donner le gout de l'application. Ils mettent en avant des teasers de jeux simples et pour passer à la réalisation supérieure, le parent doit acheter le contenu supplémentaire. L'équivalent des testeurs de crèmes dans vos magazines féminins : l'essayer c'est l'adopter. Vous achetez gratuitement une mini appli, et si vous en voulez plus, vous achetez l'intégralité du jeu.

Le business model est rodé : l'application gratuite peut être rentable avec la mise en avant de publicité payante par les autres annonceurs, que l'éditeur de jeux pour enfants doit pouvoir contrôler pour éviter les dérives, et si vous désirez l'application définitive vous payez le produit. Fair play. La boucle est bouclée.

Et l'enfant a bien compris : intuitivement, il pousse à la consommation ; il en veut toujours plus.
Mais l'apprentissage ne peut s'arrêter là. Le plus étonnant à mon sens c'est que 60% des utilisateurs d'iPad ne sortent jamais leur tablette de la maison. Or voilà le véritable fer de lance de ce support : la maniabilité.

Les tablettes numériques, c'est apprendre où vous voulez, quand vous voulez. Il sera loin le temps où seulement 5% des propriétaires de tablettes utilisent l'outil en mobilité.

Remémorez-vous juste un instant enfant, lorsque vous faisiez vos dix heures de trajet de voiture pour partir en vacances. Un simple mot : l'ennui. À compter les camions jaunes, les vaches noires ou à entendre votre petite soeur se lamenter du fameux « quand est ce qu'on arrive ? ». Avec les tablettes numériques fini la galère des parents: les enfants apprennent en s'amusant même dans les situations les plus angoissantes.
Et si encore seul 50% des usages se réalisent sur les applications (versus  50% sur du connecté pour l'usage d'internet et de la messagerie), l'avenir est dans les applications. Pour preuve, le nombre de téléchargement d'applications payantes sur iPad est en augmentation constante de +10 % /mois.

Pourquoi ?

Parce que les applications téléchargées ne nécessitent aucune connexion et donc de fil à la patte. Vous pouvez jouer n'importe où, n'importe comment : même au restaurant avec votre bambin qui s'ennuie. Et même si elles utilisent de la mémoire, elles n'usent pas votre batterie via votre connexion permanente. Alors un conseil pour optimiser votre achat, acheter de la mémoire, stockez-y vos vidéos, et autres applications et partez où vous voulez.

Autre atout non négligeable : elles coutent peu chères. En moyenne une application sur iPad coute 1,44 euros et un utilisateur iPad dépense 15 € /mois en moyenne sur l'Appstore. Comparez désormais avec un journal Mickey club chez un buraliste ou tout simplement un livre CD raconté chez votre libraire préféré ?

Alors tablettes oui, mais accompagné et avec modération

Aujourd'hui, certains constructeurs vont même jusqu'à créer des tablettes uniquement pour enfant. Et les pédopsychiatres s'inquiètent déjà des effets pervers de l'isolement du jeu. Alors attention danger : la tablette doit au contraire favoriser le lien entre parents, amis et enfants. Mais en tout logique, vous ne laisseriez pas votre enfant faire seul la cuisine de peur qu'il ne se brule, ni regarder des heures la télé de peur qu'il ne s'abrutisse ?

Pour résumer : parents, abusez de votre parentalité !