L'angoisse du silence : l'impact de la non-expression des émotions sur la santé mentale

Ne pas pouvoir exprimer ses émotions enferme et isole. La Communication Alternative et Améliorée (CAA) redonne à chacun le droit fondamental de communiquer et de préserver sa santé mentale.

La journée mondiale de la santé mentale est essentielle pour aborder des sujets qui nous touchent profondément. Imaginons un instant être privé de notre parole, que ce soit à cause d'une maladie ou d'un handicap. On part souvent du principe qu'un simple hochement de tête ou un regard suffit pour comprendre ce que l'autre ressent. Mais si nous étions à cette place, aimerions-nous que l'on se contente d'un geste pour nous comprendre ? Ne préférerions-nous pas pouvoir exprimer nos émotions de manière précise et complète ? C'est bel et bien absolument essentiel pour soulager la personne concernée et son entourage mais aussi pour éviter sa dépendance à une seule et unique personne par exemple.

Le piège du silence intérieur

Ne pas pouvoir se faire comprendre est une souffrance psychologique intense. La personne se sent progressivement enfermée en elle-même. Elle peut même se laisser dépérir, perdant peu à peu son énergie sociale et son envie d'interagir. Son moral plonge profondément, car elle perd le contact avec sa propre vie intérieure. Ses pensées, ses désirs, ses peurs les plus intimes restent inexprimés, créant un vide. La frustration monte, devenant parfois insupportable. La colère aussi peut apparaître, souvent dirigée contre soi-même, menant à un sentiment de dénigrement. L'isolement s'installe alors, transformant le silence en une véritable prison. Cette incapacité à partager ses émotions conduit à une solitude extrême, coupant la personne du monde extérieur et même d'elle-même.

L’impact sur les aidants et soignants : un fardeau partagé

Ce fardeau émotionnel ne pèse pas uniquement sur la personne malade ou en situation de handicap. Il pèse également très lourdement sur les aidants et les soignants qui l'accompagnent au quotidien. Ils sont en première ligne face à cette souffrance et ne peuvent pas toujours la soulager comme ils le souhaiteraient. Ils ne peuvent pas communiquer pleinement, ni comprendre toutes les nuances des besoins et des émotions. C'est une charge mentale considérable pour eux aussi. Ils peuvent se sentir impuissants, voire coupables, et cela peut mener à un épuisement profond. Le manque de communication crée des malentendus, génère un stress constant et affecte la qualité de la relation. Le bien-être de toutes les personnes impliquées est impacté, car le silence de l'un résonne douloureusement chez l'autre.

Heureusement, des solutions concrètes existent pour briser ce silence. Parmi elles figure la Communication Alternative et Améliorée (CAA). Dans ce contexte, les psychologues jouent par exemple un rôle crucial en participant à des ateliers de sensibilisation. Ceux-ci deviennent même progressivement obligatoires dans les établissements médico-sociaux pour informer et former. La technologie représente en effet un complément précieux à ces approches humaines. Il est fondamental de faire comprendre à chacun que, même si l'on pense comprendre quelqu'un par intuition, la technologie n'est absolument pas un gadget. Elle est bel et bien une nécessité vitale pour que chacun puisse retrouver son droit fondamental à la communication, sa dignité et sa force intérieure.