Projet de loi de finances et projet de loi de financement de la sécurité sociale 2026 : ça ne va pas, il faut d'urgence revoir la copie

Le contexte social, économique et politique est aujourd'hui préoccupant !

Chaque automne, deux textes structurants dessinent le visage social et économique de notre pays : le Projet de Loi de Finances (PLF) et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Au-delà de la technicité budgétaire, ils révèlent une réalité politique : les moyens mis en œuvre pour répondre aux besoins des citoyens et soutenir notre modèle social.

En 2026, cette réalité est implacable : le désengagement progressif de l’État dans plusieurs domaines stratégiques se confirme, alors même que les besoins explosent. Les choix politiques se font à contrecourant des besoins et des expressions des Français ainsi que de leur territoire.

Des finances publiques sous tension… et des arbitrages qui interrogent. Le PLF 2026 repose sur une maîtrise stricte de la dépense publique, avec une baisse nette de plusieurs postes budgétaires jugés “non prioritaires” :

  • Baisse de 10 % des crédits logement, passant de 262 à 236 millions d’euros en aides à la pierre.
  • Gel ou baisse des dotations sur plusieurs dispositifs d’insertion et d’accompagnement social, sur des domaines qui sont de mon point de vue prioritaire, à savoir : le handicap, la santé et le logement.
  • Réduction progressive de la dépense publique à hauteur de 20 milliards d’euros sur trois ans, principalement portée par la non-indexation de certaines prestations sociales et la rationalisation des politiques sectorielles.

Cette stratégie budgétaire, présentée comme “de responsabilité”, risque de fragiliser les services publics et sociaux, déjà mis à mal et qui assurent la cohésion nationale. Elle s’inscrit dans une trajectoire de déficit public visant 4,4 % du PIB en 2026, avec une dette stabilisée autour de 112 % du PIB.

PLFSS : des annonces sans moyens suffisants !

Le PLFSS 2026 confirme une tendance déjà visible ces dernières années : les ambitions nécessaires sont affichées, mais les moyens et la méthode ne suivent pas.

Les dépenses de santé progresseront de 3,2 %, soit en deçà des besoins réels estimés à 4,5 % par la Cour des comptes et les acteurs hospitaliers. Cela équivaut à un manque de près de 5 milliards d’euros sur l’année pour répondre aux tensions dans les hôpitaux et aux déserts médicaux.

Les politiques handicap stagnent, alors que le nombre de bénéficiaires augmente de 6 % par an. Les aides aux familles et aux aidants restent sous-dotées, sans réponse structurante à la montée en puissance de la dépendance et du vieillissement. En réponse que prévoit le projet (PLFSS) :

  • Une taxation de 8% des avantages sociaux, chèques restaurant, chèques vacances, CESU…
  • Une contribution patronale unique de 40% sur les indemnités de rupture conventionnelle
  • Fin de l’exonération salariales pour les apprentis
  • La limitation des arrêts maladie
  • La limitation de l’indemnisation à la suite d’un accident de travail ou à une maladie professionnelle
  • Gel des prestations sociales et des pensions de retraite
  • Suppression des règles d'indemnisation dérogatoires pour les affections longues durées "ALD non exonérantes"
  • Etc…

Ces choix révèlent une contradiction majeure

On affiche des priorités sociales — santé, inclusion, logement, transition démographique — mais on ne les finance pas à la hauteur des besoins. Pire, ils décident de s’attaquer toujours plus, aux salariés et aux agents des 3 versants de ma fonction publique déjà pressurisés.

Des conséquences directes pour les salariés et les agents des 3 versants de ma fonction publique. Derrière les lignes budgétaires, ce sont des millions de salariés et leurs familles qui subissent les effets concrets de ces arbitrages :

  • Accès aux soins dégradé, délais d’attente qui explosent.
  • Marché du logement sous tension, avec une production en chute libre.
  • Manque de places dans les établissements médico-sociaux et insuffisance des dispositifs de maintien à domicile.
  • Pression accrue sur les salariés et les retraités pour trouver de nouvelles taxes ou fragiliser leurs protections.
  • Impacte important sur le paritarisme pour compenser les désengagements de l’État.
  • Pour une politique budgétaire de responsabilité sociale

Je n’ignore pas les contraintes financières qui pèsent sur les finances publiques. Mais responsabilité ne doit pas rimer avec renoncement. Il y a d’autres solutions. Il est urgent de relancer la croissance par :

  1. Un réinvestissement massif dans la santé et le logement, leviers majeurs de cohésion sociale, de compétitivité économique, de création de valeurs et d’emplois.
  2. Une politique de l’emploi et du handicap ambitieuse et lisible, assortie de moyens pérennes.
  3. Une meilleure articulation entre les politiques publiques et le dialogue social, pour construire des solutions concrètes sur les territoires.
  4. Une trajectoire budgétaire sincère, qui ne repose pas sur des économies aveugles mais sur des choix politiques assumés.

En conclusion : ne pas subir, mais construire !

Face aux défis économiques, sociaux et démographiques, la France a besoin d’un État stratège, capable d’investir dans l’avenir, capable de prendre les bonnes décisions et de sécuriser les parcours de vie. L’avenir ne se gère pas sereinement en continuant à taxer de plus en plus le fruit du travail. Les coups de rabots budgétaires annoncés ne se font pas aux bons endroits. Le futur doit se construire avec une vision, une ambition sans oublier la solidarité qui doit être nécessaire pour les français confrontés aux « accidents de la vie ».

Une autre gestion est possible : Prenons exemple sur les organisations qui marchent. Lorsque les syndicats de salariés et les syndicats patronaux sont à la gestion des organismes paritaires : cela fonctionne. Nous arrivons à délivrer des prestations de qualité avec des gestions budgétaires équilibrées et maitrisées. Je continuerai, en équipe, à porter cette exigence de justice sociale, de responsabilité et d’efficacité en n’oubliant jamais la valeur du travail et sa reconnaissance.