Geneviève Petit (Salon Ad:Tech) "Il faut redonner de la valeur au marché de la pub sur Internet"

Le salon ad:tech aura lieu les 7 et 8 avril à Paris. Sa responsable des conférences, Geneviève Petit, également rédactrice en chef de "CB News Web" évoque le salon et les tendances du marché.

JDN. Présentez-nous Adt:ech...

Geneviève Petit. Ad:tech a 12 ans. L'événement est né aux Etats-Unis puis s'est développé en Europe, à Londres et Paris notamment, et se lance cette année au Japon. Ad:tech traite du marketing online en général. Pendant le salon, nous organisons aussi un jeu de conférences. Pour ces conférences, notre mot d'ordre est la clarté. Nous voulons du concret, des chiffres et des retours d'expérience, pas de jargon incompréhensible. Nous voulons aider à la compréhension du marché. L'année dernière, 3 000 personnes étaient venues au Palais des congrès et nous faisons tout pour en recevoir 4 000 cette année.

Quels seront les grands moments d'ad:tech cette année ?

Nous recevrons Tapan Bhat, vice président de Yahoo Monde venu révéler la nouvelle home page de Yahoo, dont le lancement se fera en avant-première sur les sites de Yahoo France et Yahoo Royaume-Uni. Le président d'Havas Media Dominique Delport viendra décrypter la stratégie 2.0 de Barack Obama et expliquer le succès du dispositif Web alors que les dépenses sur Internet du président, à l'époque encore candidat, n'étaient pas si importantes que ça. François Banon, vice-président de Disneyland Paris évoquera les expériences de marques et notamment comment les prolonger du monde virtuel au monde réel.

Quelles grandes tendances de marché allez-vous mettre en avant ?

L'une des grandes questions de cette année est le "social media marketing". Vaut-il mieux pour une marque faire de la publicité ou avoir des concierges qui parlent d'elle partout ? C'est une démarche qui peut entraîner des changements culturels très importants car elle met le client au centre de l'entreprise, comme La Poste l'a fait avec l'agence Human to Human pour créer un dialogue avec ses usagers.

Nous avons aussi un thème "DJ des écrans". Après la TV, le PC et le mobile, un quatrième écran devient lui aussi majeur : l'écran de contrôle. On commence en effet à rentrer dans l'ère du plurimédia. Les annonceurs, les agences et les supports mixent leur présence sur ces écrans, et la tendance est de connaître la rentabilité de ces actions, d'où la nécessité de cet écran de contrôle. Une tendance qui arrive aujourd'hui sur la télévision.

Quels effets de la crise percevez-vous sur le marché ?

La baisse des prix pose la question de la valeur du média. Il faut désormais redonner de la valeur au marché de la pub sur Internet. On ne peut pas vendre au même prix une publicité sur un forum que sur un site média qui apporte des informations de fond. Mais il manque encore d'études sur la publicité sur Internet. C'est pourquoi celle réalisée par Alenty sur la visibilité des bannières (lire le dossier : Les bannières sont plus efficaces sur les sites média, du 27/01/09) est une bonne chose.

Comment voyez-vous le marché évoluer ?

Si l'on reste dans une logique de souk, alors Google va l'emporter sur tout le monde. Mais personne n'a intérêt à ça. Ni les annonceurs qui cherchent à faire vivre de la meilleure des façons l'expérience de leurs marques, ni les agences dont le but est de trouver les supports les plus pertinents pour leurs clients. Si on arrive à traduire la richesse de l'expérience utilisateur sur Internet, il y aura de la place pour tout le monde.