Faut-il se soucier du métaverse ?

Les organisations s'interrogent sur la façon de tirer le meilleur des forces de travail. Le métaverse, propulsé par Facebook, fait partie de ces expérimentations. Ne s'agit-il pas d'une fausse promesse?

Le métaverse, une fausse promesse ? 

Quand nous parlons du métaverse, nous ne faisons pas référence à un procédé voulu par un industriel ou un sociologue des organisations. Le métaverse ne semble reposer sur rien, sinon la promesse d’un monde hors sol, refuge, virtuel…  

Entre le chaos qui a régné chez Twitter et l’effondrement du marché des crypto-monnaies (avec FTX), voilà à présent une vague de licenciements chez Meta.  
11 000 personnes, soit 13% des collaborateurs ont été licenciés. Ce bouleversement intervient un peu plus d'un an après le changement de nom de Facebook, qui a annoncé l'engagement de son avenir dans le "métaverse". Plusieurs interrogations : les revers de Meta sont-elles dues à des défis plus larges ou doit-on tenir le métaverse responsable de tous les maux de Meta. Là encore, pour le patron de Meta ces licenciements sont liés à de mauvaises lectures ou à des prévisions trop optimistes des dépenses de consommation, et aux investissements R&D dans les métaverse.

 D’autres symptômes viennent, bien sûr, expliquer les vagues de licenciements opérés par plusieurs entreprises technologiques majeurs.  Mais, si nous en restons au sujet Meta, devant ce démarrage poussif, les entreprises doivent-elles faire confiance à Meta pour réussir et ouvrir une nouvelle ère pour le contenu et l'engagement des consommateurs. Ou, au contraire, doivent-elles considérer que le métaverse n'est qu'une chimère ? 

Il ne s'agit évidemment pas d'une question conceptuelle. La réponse à cette question aura des implications réelles sur la stratégie et les investissements des entreprises au cours des prochaines années. Faire le bon choix maintenant pourrait permettre une nouvelle génération de stratégies marketing.   

L’existence du métaverse n’est pas inhérente aux décisions et actions de Mark Zuckerberg, patron de Meta. En réalité, le métaverse se définit mieux comme le but ultime de toute une série de propositions de réalité virtuelle (RV) et réalité augmentée (RA) qui changeront la façon dont nous interagissons online. Si le métaverse de Meta se concrétise, il est très peu probable qu'il soit le seul. Ainsi, plutôt que de considérer le métaverse comme un ensemble d’avatars réalistes discutant entre eux dans des mondes virtuels, nous devrions plutôt envisager des cas d'utilisation tels que des magasins en ligne totalement immersifs. 

Quel usage possible ? 

De ce point de vue, le métaverse est constitué de toute une série de nouveaux réseaux dans lesquels les entreprises peuvent développer des contenus de RV et de RA afin d'engager et de convertir les consommateurs. Dans ce cas, la direction à prendre est beaucoup plus claire. L'investissement et le nombre d'entreprises engagées dans le développement de la technologie qui sous-tend ces expériences signifient que la RA et la RV sont en passe de devenir un canal majeur à l'avenir. Que ce soit sous la forme d'un "métaverse" tel que nous le concevons aujourd'hui n'a aucune importance, car l'approche que les entreprises doivent adopter sera la même. L'essentiel est de commencer à réfléchir à l'infrastructure technologique dont votre entreprise aura besoin pour créer, diffuser, gérer et analyser du contenu sur des plateformes virtuelles. 

La technologie CMS est actuellement axée sur un monde en 2D composé d'e-mails, de sites Web, d'applications et de tableaux. Et, les meilleures nouvelles technologies permettent aux spécialistes du marketing de créer, gérer et mettre à jour des campagnes sur plusieurs réseaux avec une interaction minimale des développeurs ou des services informatiques. Ces dernières années, ces solutions ont été étendues pour prendre en compte la personnalisation basée sur les données et des réseaux plus “extravagants” comme les dispositifs IoT. Cependant, quel que soit le support, les concepts fondamentaux de diffusion de textes et d'images restent essentiellement les mêmes. Le métaverse est un tout nouveau défi. Il nécessitera la création d'une nouvelle génération de solutions martech qui permettra aux marques d'interagir avec les consommateurs de manière totalement différente.  

L'objectif de ces solutions martech sera de permettre la création, la maintenance et la modification de contenus virtuels, augmentés et autres contenus immersifs. Les spécialistes du marketing seront en mesure d'apporter des modifications instantanées sur n'importe quel réseau/support - IoT, social, courrier électronique, magasin virtuel - sans devoir mettre en place de longs projets de développement. Ceci rendra le virtuel aussi adaptable et gérable que n'importe quelle autre forme de communication.   

Selon notre propre enquête auprès de plus de 200 professionnels du retail et du e-commerce qui gèrent des systèmes CMS, 20 % d'entre eux étendent déjà leur CMS pour afficher du contenu dans des environnements métaverse ; afin de mettre en valeur leur marque. Cette expérimentation précoce est cruciale, car elle permet de mieux comprendre les limites des systèmes existants et de savoir où investir.   

Prendre le train en marche 

Dans le climat économique actuel, il peut être difficile de se projeter trop loin et même d'envisager comment votre entreprise peut réaliser des investissements. Cependant, l'option la plus prudente et la plus rentable consiste à examiner le fonctionnement de votre infrastructure CMS et marketing. Si elle est déjà dépassée ou encombrante, il est probable que votre entreprise prenne rapidement du retard avec l'avènement de la RA et de la RV et que le coût du rattrapage augmentera considérablement. En investissant aujourd'hui, vous augmenterez l'efficacité de votre marketing et vous pourrez commencer à expérimenter de nouvelles techniques d'engagement de pointe. Lorsque nous sortirons de cette récession, les organisations seront en bien meilleure position pour entrer dans le métaverse.