Welcome to the Jungle lève 20 millions d'euros pour s'attaquer à l'Europe

Welcome to the Jungle lève 20 millions d'euros pour s'attaquer à l'Europe La plateforme de communication RH compte ouvrir des bureaux au Royaume-Uni et en Allemagne en 2020.

La plateforme de recrutement Welcome to the Jungle lève 20 millions d'euros auprès du fonds Gaia Capital Partners et de ses actionnaires historiques : BPI France, XAnge et Jean-Paul Guisset. "Cela doit nous donner les moyens d'accélérer dans notre déploiement européen", se félicite l'un de ses co-fondateurs, Jérémy Clédat. Un sujet récent pour Welcome to the Jungle, qui propose aux entreprises de communiquer sur leur marque employeur et leurs besoins en recrutement, moyennant un abonnement annuel de plusieurs milliers d'euros. La société ne s'est lancée sur son premier marché international, l'Espagne, qu'en avril 2019 avec l'ouverture d'un bureau d'une dizaine de personnes à Barcelone. "Nous travaillons déjà avec 250 partenaires", précise Jérémy Clédat. Welcome to the Jungle a également mis la main sur un concurrent, Proudly, basé en République tchèque. "La société, qui compte une vingtaine de personnes, va nous permettre de nous implanter en Slovaquie et Pologne", ajoute Jérémy Clédat.

"Nous voulons que l'international, hors France, pèse à terme 50% de nos revenus"

Insuffisant, pour l'instant, pour faire de l'international autre chose qu'une ligne de revenus marginale dans l'activité de Welcome to the Jungle. Hors c'est par l'Europe que la croissance de la société, désormais bien installée en France, passera. "Nous voulons que l'international, hors France, pèse à terme 50% de nos revenus", déclare Jérémy Clédat. Il faudra pour cela réussir son implantation en Allemagne et au Royaume-Uni, les deux des plus gros marchés. "Nous allons y ouvrir des bureaux en 2020", annonce Jérémy Clédat. Si la start-up a la chance d'opérer au sein d'un paysage concurrentiel plutôt dégagé, elle devra relever un défi de taille : internationaliser une activité pas évidente à scaler, du fait des particularismes locaux. "Le droit du travail et la vie de bureau sont des sujets dont le traitement varie fortement d'un pays à l'autre", reconnait Jérémy Clédat. D'où la nécessité de pouvoir s'appuyer sur des équipes locales d'une vingtaine de personnes pour y chapeauter le développement commercial et la production de contenus. Une opération qui pèsera lourd dans les finances de Welcome to the Jungle et la raison de ce nouveau tour de table (la société s'était jusque-là contentée de deux levées de fonds de 2 et 7 millions d'euros).

L'entreprise a quasiment doublé ses effectifs en l'espace d'un an, passant de 70 à 130 collaborateurs, et prévoit d'en recruter 60 de plus. Alors que Welcome to the Jungle n'est toujours pas rentable, son co-fondateur espère l'être sur le marché français en 2020. Côté produit, la start-up continue d'investir dans de nouveaux services dont Welcome Home, un réseau social professionnel visant à améliorer le processus d'onboarding et de collaboration au sein des organisations. "On s'est rendu compte que certains de nos clients avaient également de vrais besoins sur ce sujet", justifie Jérémy Clédat.

L'entreprise est passée de 70 à 130 collaborateurs en l'espace d'un an

Pas question pour autant de venir concurrencer les services de messagerie interne type Slack ou Workplace de Facebook. "Nous serons complémentaires de ces outils. Le but c'est de mettre sur pied un intranet au sein duquel tout nouveau collaborateur retrouvera les informations importantes sur le fonctionnement de son entreprise." Bien qu'approché fréquemment par de grands groupes pour les aider à communiquer en marque blanche, Welcome to the Jungle écarte pour l'instant cette opportunité business. "Nous ne sommes pas encore à l'aise avec cette approche purement conseil", explique Jérémy Clédat.

Enfin, Welcome to the Jungle veut garder son positionnement de marque média sur la thématique du travail. "C'est dans notre ADN", explique Jérémy Clédat. Pour faire rayonner un peu plus sa marque auprès du grand public, Welcome to the Jungle peut également s'appuyer sur le magazine papier lancé en début d'année. Ce dernier prend la forme d'un trimestriel qui traite de la vie en entreprise et le rapport au travail avec un angle sociétal. Le magazine, dont le quatrième numéro est prévu pour la fin de l'année, est tiré à 40 000 exemplaires. Il n'est toutefois pas encore rentable. "Nous venons de l'ouvrir à la publicité", précise Jérémy Clédat.