Comment la vérification d'identité peut-elle aider à lutter contre la désinformation en ligne et les fake news ?

Depuis quelques années, nous assistons à une très forte augmentation de fake news. Alors, comment lutter efficacement contre la désinformation et les contenus extrémistes en ligne ?

Depuis quelques années, nous assistons à une très forte augmentation de fake news sans précédent en France et dans le monde. Selon une enquête réalisée dans le cadre des Assises du journalisme, 88% des Français pensent qu'il y a de plus en plus de fake news sur Internet et les réseaux sociaux. Aussi, les contenus extrémistes, xénophobes et racistes continuent d’inonder les plateformes de médias sociaux. Et rien n’est plus facile pour les internautes ou les acteurs gouvernementaux que de créer des faux comptes de manière totalement anonyme et y répandre des informations malveillantes. Seuls une adresse non vérifiée, un mot de passe et un nom suffisent. 

Alors, comment lutter efficacement contre la désinformation et les contenus extrémistes en ligne ? 

Les mesures prises pour arrêter la propagation de la désinformation 

A l’heure de l’omniprésence du digital, les français se tournent vers les médias sociaux pour obtenir des informations. Mais bien souvent, il est compliqué de s’assurer de la fiabilité de ces informations. Le président Emmanuel Macron s’est plusieurs fois exprimé sur ce sujet d’intérêt général et a affirmé que les plateformes en ligne sont les principaux moteurs de la désinformation. 

La France a déjà pris des mesures pour tenter d’empêcher les contenus extrémistes sur les réseaux sociaux, notamment l’adoption en 2020 de la loi Avia obligeant les opérateurs de plateforme en ligne à retirer dans un délai de 24 heures tout contenu manifestement illicites tels que les incitations à la haine ou injures racistes et anti-religieuses. Les entreprises qui gèrent ces plateformes digitales subissent en effet une pression pour protéger les utilisateurs des contenus mensongers ou extrémistes. Selon l'Institute for Strategic Dialogue, le groupe Meta (ex Facebook) a reconnu avoir des difficultés à arrêter les contenus extrémistes sur sa plateforme, mais continue d’investir dans les personnes et la technologie pour éliminer rapidement ce type d’activité. Ce type d’annonce est-il suffisant ? 

La vérification d’identité pour prévenir les abus et la désinformation sur les médias sociaux 

Connaître l’adresse IP d’un ordinateur n’est pas la solution ultime, dans un monde numérique où prolifèrent les logiciels VPN pouvant masquer ces adresses. Une meilleure façon serait de connaître l’identité juridique liée au compte de réseau social, ce qui faciliterait grandement les enquêtes et la responsabilisation des personnes. La vérification biométrique de l’identité en ligne ne ferait qu’élever et améliorer la crédibilité d’une plateforme tout en incitant les internautes à réfléchir à deux fois avant de publier un contenu mensonger ou illégal. 

Par ailleurs, la vérification biométrique d’identité peut prévenir les abus, la désinformation et la diffusion de matériel extrémiste en garantissant la responsabilité du contenu. Toutefois, puisque l'accès à l'anonymat en ligne est essentiel pour protéger les minorités et les utilisateurs vulnérables, ainsi que pour lutter contre la répression et la corruption, les plateformes sociales pourraient offrir aux internautes le choix de vérifier leur compte, par exemple en demandant une photo de leur carte d’identité et un selfie, non stockés une fois la vérification terminée, et ce sans en faire une obligation. La solution n’est pas d’exiger une vérification d’identité, mais de l’encourager. Cela permettrait de réduire l'impact et la portée d'une proportion importante de comptes qui diffusent des informations erronées. 

La vérification d’identité n’est bien sûr qu’une partie de la solution. Chaque outil doit être utilisé simultanément pour s’attaquer à l’hydre de la désinformation.  

Rétablir la confiance entre l’utilisateur et le fournisseur est essentiel 

De nombreuses startups et entreprises se penchent sur la problématique majeure de la désinformation en ligne. L’utilisation de leurs méthodes peut aider à stopper la propagation de la désinformation tout en aidant les entreprises de médias sociaux à créer une base de confiance. Parmi ces méthodes, la vérification d’identité numérique qui prend son envol. La promesse de l’identité électronique conforme au «niveau de garantie substantiel» devient une exigence de part la réglementation européenne eIdas. Pour preuve, de nombreuses sociétés de location de voitures, d’appartements, d’achat et de vente de vêtements, etc… exigent un niveau de sécurité équivalent à une vérification physique.  

Si l’on veut diminuer notamment la désinformation sur les réseaux sociaux et la diffusion de propos haineux sur le web, alors la vérification d’identité, combinée à d’autres méthodes, pourrait jouer un rôle majeur dans cette lutte contre les contenus extrémistes.