Cyril Armange (Finance Innovation) "L'ADN de Finance Innovation est de construire des ponts entre finance traditionnelle et DeFi"

Pôle de compétitivité installé au Palais Brongniart, Finance Innovation présente une saison riche en événements dédiés aux Web3, cryptos et blockchain. Son directeur général adjoint Cyril Armange la dévoile au JDN.

Cyril Armange, directeur général adjoint de Finance Innovation. © Finance Innovation

JDN. Quelles sont les missions de Finance Innovation en tant que pôle de compétitivité ?

Cyril Armange. Finance Innovation n'est pas un pôle de compétitivité traditionnel : nous sommes sur un secteur immatériel qui est la finance, une thématique en support de l'ensemble de l'activité économique. Au-delà des mises en relation traditionnelles de réseau à but lucratif, l'idée est de réconcilier la France avec la finance, de remettre un peu l'église au centre du village et d'adopter une approche pédagogique : vulgariser pour présenter les tenants et aboutissants d'un secteur en pleine évolution et au cœur d'une transformation importante avec des technologies disruptives comme l'IA ou la blockchain. Nous sommes à la croisée des chemins et pour nous, il était important d'avoir une approche verticalisée où l'on rassemble autour de la table des spécialistes, des experts pour démocratiser un certain nombre de sujets et le web.

Tout au long de cette année, vous organisez des matinales de la Defi au Palais Brongniart. Quel est le principe ?

L'idée est de connecter les systèmes traditionnels avec ce qui se met en place autour de la blockchain avec des matinales de la DeFi où l'on va aborder des sujets techniques tout en les vulgarisant afin d'éduquer. C'est un lieu de rencontres où deux mondes (la finance traditionnelle et l'open finance) sont amenés à cohabiter, où l'on parle en français car les sujets sont déjà techniques et nous ne voulions pas ajouter la barrière de la langue.

Parmi les autres événements de Finance Innovation, on retrouve le Crypto Day dont une seconde édition est à nouveau prévue cette année. Comment se démarque-t-il dans un paysage événementiel Web3 déjà bien rempli à Paris ?

Le paysage est bien rempli mais je pense que notre avantage comparatif est qu'il se déroule en français et qu'il se situe vraiment sur le secteur financier. Je crois qu'on est l'un des rares événements à avoir cette approche globale sur la DeFi, sur les NFT, sur le Web3, à porter un focus sur des sujets structurants comme la réglementation, sur l'actualité et surtout qui mêle en fait l'ensemble des acteurs de l'écosystème, que ce soit des grands comptes, des fintech, des pouvoirs publics et même des centres d'excellence académiques aussi. Il y aura par exemple des entreprises de l'écosystème suisse et ce sera notamment l'occasion de voir comment les cryptoactifs sont perçus en Suisse et ainsi créer des discussions. On retrouve l'ADN du pôle de compétitivité, qui est de construire des passerelles.

La finance traditionnelle et celle que l'on qualifie de décentralisée sont sur le papier difficilement conciliables. On comprend que votre souhait est d'ouvrir les débats dans un cadre apaisé.

C'est vraiment ça, je peux parfois parler de Meetic de la finance. Finance Innovation œuvre pour l'intérêt général. C'est dans l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes d'un écosystème financier de discuter entre elles, d'ouvrir le champ des leçons des horizons possibles, le champ cognitif. Nous permettons à tous d'avoir une voix. On ne prend pas partie mais on crée les conditions du débat.