Mobilité électrique, solution unique : quels dangers ?

Même si nous savons mesurer la qualité de l'air depuis 1891, il a fallu attendre les années 1980 pour que soient prises des mesures contraignantes pour limiter réellement la pollution de l'air par les oxydes d'azote et mettre fin, en Europe, aux pluies acides.

Aujourd’hui une vraie prise de conscience a eu lieu chez les politiques et également dans l’opinion publique à propos de la pollution due aux véhicules thermiques. Des lois ont vu le jour afin d’obliger les constructeurs automobiles à proposer des véhicules propres. Des manifestations ainsi que des procès ont fait la une des médias afin de dénoncer les désastres écologiques causés…

Une influence politique

La poussée des véhicules électriques n’est pas seulement le fait des constructeurs, mais découle de décisions politiques, notamment européennes, qui poussent les constructeurs dans cette voie, à marche forcée. Dans la perspective d’une neutralité́ carbone à l’horizon 2050, les gouvernements européens souhaitent que les véhicules thermiques ne soient plus produits en 2040. Selon l’Association des Constructeurs Automobiles Européens (ACEA) cela s’appliquera également aux véhicules hybrides.

Il faut également noter que les aides financières lors de l’achat d’un véhicule électrique sont importantes, en effet le maintien des aides financières actuelles reste nécessaire tant que le coût du véhicule électrique sera supérieur à celui du véhicule thermique ; même si cette différence tend à se réduire.

L’inconvénient d’une solution unique

Le problème n’est pas le véhicule électrique lui-même, mais le fait qu’il soit la solution unique pour tous les usages. Le diesel à l’époque précédente a présenté lui aussi cet inconvénient. Proposer une solution unique présente des risques :

  • Refus d’une partie de l’opinion publique d’adhérer à cette nouvelle solution unique.
  • Épuisement des ressources pour la fabrication de certaines matériaux indispensables aux véhicules électriques.
  • Marché monopolisé par un seul acteur, qui va bloquer la dynamisation et l’innovation dans le secteur.
  • Conflits politiques avec des pays leaders sur ce secteur qui vont imposer leurs produits, leurs prix, leurs conditions et leurs visions uniques.

Nous avons presque épuisé l’entièreté des puits de pétrole sur Terre, certains pays leaders comme les USA sont devenus des puissances mondiales incontrôlables dans d’autres pays cela a creusé un écart riches / pauvres au sein de la population (Côte d’Ivoire, Gabon, République du Congo…) et favorisé certaines dictatures.

 Les alternatives à l’alternative

Plusieurs alternatives s’ouvrent à notre société :

Véhicules hydrogènes : Plutôt adaptés à des véhicules lourds et pour des engins où la capacité à ravitailler le plus vite possible et à couvrir de grandes distances est primordiale, l'hydrogène possède même un avantage logistique sur le 100% électrique : il évite d’embarquer des batteries à la taille et au poids démesurés. Il n’y aurait également pas besoin de prévoir des recharges à la puissance colossale. Il suffirait d'ajouter des stations à hydrogène à des endroits stratégiques. D’ailleurs nous pouvons noter que des bus et des camions-poubelles fonctionnent déjà dans certaines villes. Cette solution pourrait également s’adapter aux avions et aux bateaux.

Batterie au sodium : Les recherches sur les batteries sodium-ion ont avancé, en effet celles-ci commencent à être présentées comme une alternative prometteuse aux batteries lithium-ion utilisées dans la plupart des appareils électroniques. En plus d'être plus abondant, et donc moins cher, le sodium (Na) a un impact environnemental largement réduit par rapport au lithium. Toutefois, il faut encore faire quelques innovations sur la durée de celles-ci, qui présentent généralement une capacité et une durée de vie plus limitée que les batteries au lithium-ion.

Batterie au zinc : Le premier avantage des batteries au zinc leur bas coût ainsi que l’abondance du zinc. En comparaison avec la technologie de batterie au lithium, l’efficacité est moins bonne. Les expériences menées par les chimistes du Naval Research Laboratory (à Washington) leur ont notamment permis de savoir que le cycle charge-décharge est relativement long. Selon eux, cette étape demande en moyenne 20 heures. Malgré cet inconvénient, les batteries zinc rechargeables pourraient être utilisées dans un contexte où la rapidité du cycle charge/décharge ne constitue pas une priorité. Les scientifiques suggèrent à cet effet une utilisation au sein d’une unité de distribution électrique qui accorde davantage d’importance au coût qu’aux questions d’ordre technique.

Ces différentes solutions ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Au lieu de généraliser une seule solution pour tous les types de véhicules il vaudrait mieux adapter l’énergie au véhicule. Par exemple, pour un vélo qui a besoin d’une recharge rapide et d’une batterie légère les batteries au lithium seraient plus adaptées en revanche pour un poids lourd comme un bus l’hydrogène serait plus judicieux.

La mobilité est un élément incontournable de notre quotidien, l’ère de l’électrique est très prometteuse et la diminution de la pollution est primordiale, mais nous devons proposer des solutions diversifiées et avec la technologie d’aujourd’hui notre société est tout à fait à la hauteur de ce challenge.