Auto-diagnostic automobile : une technologie pleine de promesses mais aussi de défis !
Les outils d'auto-diagnostic automobile connaissent une popularité inédite depuis plusieurs années.
Un succès dû en grande partie aux progrès techniques réalisés pour les rendre plus accessibles mais aussi à l’inflation massive qui touche les prestations d’entretien et de réparation. Cette pratique peut être vue comme un progrès décisif tant sur le plan individuel que collectif du fait de ses nombreuses promesses écologiques et économiques. Mais pour se démocratiser réellement, cette technologie doit encore relever quelques défis majeurs.
Autonomie, économies et confiance
La promesse initiale des solutions d’autodiagnostic est simple : redonner de l’autonomie aux conducteurs en matière d’entretien et de réparation. En leur fournissant des données clés sur l'état, ils leur permettent ainsi d’identifier et de résoudre des problèmes techniques avant que ceux-ci ne deviennent dangereux ou trop coûteux à réparer. Chacun peut ainsi acquérir une meilleure compréhension du fonctionnement des voitures actuelles, que l’électronique rend trop souvent difficiles à appréhender pour les mécaniciens du dimanche. En prenant des décisions plus éclairées, ceux-ci peuvent ainsi assurer leur sécurité à moindre coût et renouer avec le plaisir de prendre soin soi-même de leur véhicule.
Une promesse écologique majeure
Au-delà de ces avantages individuels, l’autodiagnostic est également porteur d’une promesse écologique majeure. En rendant la maintenance préventive accessible à tous, cette technologie peut en effet améliorer considérablement le niveau d’entretien du parc automobile et ainsi contribuer à diminuer son impact environnemental de deux façons. Parce que des voitures bien entretenues émettent moins de particules fines et de gaz à effet de serre, leur impact écologique immédiat est d’abord plus bas. Par ailleurs, ces voitures en bonne santé voient leur durée de vie s’allonger significativement. Leur taux de remplacement et leur impact à long terme sont ainsi eux aussi diminués.
Des défis à relever pour se démocratiser
Si ces promesses peuvent à elles seules constituer d’importants incitatifs pour voir la pratique de l’autodiagnostic se développer, cette technologie émergente devra cependant relever d’importants défis pour se démocratiser réellement et séduire le plus grand nombre. Le premier est relatif au manque de standardisation des véhicules et en particulier de leurs systèmes électroniques. Les offres des constructeurs se sont en effet considérablement diversifiées et les fournisseurs de solutions d’autodiagnostic doivent assurer une compatibilité de leurs boîtiers avec une grande diversité de marques, de gammes et de modèles de voitures y compris les plus anciennes et les plus rares. Pour chacun de ces modèles, il est également nécessaire de mettre au point des processus de mise à jour réguliers afin de leur faire bénéficier des dernières versions des logiciels mais aussi assurer un apprentissage continu sur la base des données techniques relevées sur des véhicules comparables.
L’informatisation de l’automobile, une évolution à double tranchant
La complexité croissante des systèmes informatiques embarqués constitue à ce titre une évolution à double tranchant. La présence d’ordinateurs impliqués dans un nombre de processus toujours plus grand permet de diagnostiquer toujours plus de pannes mais multiplie également les risques de faux positif et exige des capacités d’analyse de données inédites pour ce type de dispositifs. Par ailleurs, les véhicules anciens faiblement équipés en informatique, qui constitueront encore une part significative du parc automobile au cours de la prochaine décennie, posent de nombreux problèmes à ce type de dispositifs du fait du faible nombre de données qui peuvent y être collectées et analysées.
Faire de la sécurité des données une priorité
Comme tout dispositif électronique collectant des données personnelles, les dispositifs d’auto-diagnostic posent également d’importants défis en matière de protection de la vie privée et de sécurisation. C’est pourquoi il est particulièrement important que chaque donnée traitée fasse l’objet de protocoles de sécurité robustes mais aussi que leur usage fasse l’objet d’une totale transparence. Les utilisateurs doivent systématiquement être informés de la collecte de leurs données et donner leur consentement pour chacun de leurs usages. Bien que la législation soit contraignante en la matière, il pourrait être pertinent pour les acteurs de cette industrie d’aller au-delà de leurs obligations réglementaires chaque fois que cela est possible en assurant un suivi de chaque donnée aussi rigoureux qu’il est techniquement possible.
Face à tous ces défis techniques, stratégiques et réglementaires, les solutions d’auto-diagnostic devront faire l’objet d’un effort d’innovation continu. C’est seulement à ce prix qu’ils pourront tenir toutes leurs promesses pour le pouvoir d’achat des conducteurs comme pour la préservation de l’environnement.