Bien investir en 2016 : les conseils des pros

Bien investir en 2016 : les conseils des pros Sur les marchés financiers et dans l’immobilier, l’année 2015 a été plutôt satisfaisante pour les investisseurs. Mais les bons placements ne seront pas aussi nombreux en 2016.

Vu les faibles rémunérations qu'apportent les livrets d'épargne, notamment le boudé Livret A, les épargnants peuvent être tentés d'aller chercher ailleurs des solutions d'investissements. D'autant que la reprise, timide, de l'immobilier et la bonne année des valeurs boursières – le CAC 40 a frôlé à deux reprises les 5 000 points symboliques – donnent de bons signaux aux investisseurs. La prudence reste toutefois de mise.

Les actions : un placement sûr

"C'est aujourd'hui, l'une des meilleures classes d'actifs", assure Michel Albouy, professeur de finance à Grenoble Ecole de Management, ancien membre du comité scientifique de l'Autorité des marchés financiers (AMF). "Le climat de faibles taux combiné à un retour de la croissance sont propices aux actions", poursuit-il. A condition de faire les bons choix. Car certains cours, comme celui des matières premières, sont sujets à une forte volatilité et donc déconseillés à des investisseurs particuliers. "Pour un placement peu risqué, il faut choisir des entreprises dont l'activité ne dépend pas de facteurs conjoncturels mais structurels, comme la santé et la technologie", préconise Jean Médecin, membre du comité d'investissement de Carmignac, un cabinet spécialisé dans la gestion de patrimoine. Les deux experts s'accordent à dire qu'une approche sectorielle reste la plus pertinente dans le choix d'actions, ainsi que la diversification de son portefeuille.

"Il y a des pépites partout, y compris sur les marchés émergents"

Pour Michel Albouy, des opportunités sont à saisir dans les actions européennes, "car les entreprises de cette zone restent sous-évaluées pour l'instant". De son côté, Jean Médecin conseille de voir plus large : "Ce n'est pas tant la zone géographique qui importe. Il y a des pépites partout, y compris sur les marchés émergents" dont certains traversent des périodes plus complexes, comme la Chine. Ce qui prime : le secteur d'activités, le passif financier de la société et sa politique de rémunération des actionnaires. Autant d'informations à dénicher dans les rapports annuels.

 

Les obligations sous tension

Dans un contexte géopolitique tendu, corrélé à une probable hausse des taux d'intérêt et certains doutes sur la croissance chinoise, les obligations sont plutôt déconseillées. "Si les taux remontent, ce n'est pas très bon pour tout ce qui est produits obligataires, car leur valeur va chuter, il faudra attendre pour se positionner sur de nouvelles émissions", explique Michel Albouy. Ce qui ne veut pas dire que toutes les obligations sont à écarter, rappelle l'expert de Carmignac : "Il y a de très bonnes affaires, à condition d'être sélectif. La dette souveraine de pays comme la Nouvelle-Zélande et l'Australie offre, par exemple, des rendements à 3%" et présente un risque faible.

L'or : plus une assurance qu'un placement

Considéré comme la valeur refuge par excellence, l'or – achat d'actions de sociétés minières ou de lingots – n'est toutefois pas toujours rémunérateur. Depuis plusieurs années, l'once baisse par rapport au dollar. "Dans une situation déflationniste comme celle que nous rencontrons en ce moment, l'or perd sa caractéristique de valeur refuge", explique Jean Médecin. L'or devient plutôt une assurance pour le futur, lorsque l'inflation reviendra. Dans un portefeuille d'actifs, il est conseillé de détenir entre 5 et 10% d'or pour se prémunir contre tout risque.

L'immobilier : attention à l'excès

La pierre constitue, depuis longtemps, l'un des placements privilégiés des particuliers car considéré comme peu risqué. La contrepartie étant une rémunération plus faible que les actifs financiers. "Pour quelqu'un qui n'aime pas beaucoup le risque, l'immobilier reste intéressant. Mais pas extraordinaire", résume Michel Albouy. D'autant que les épargnants ont tendance à investir beaucoup dans l'immobilier, quitte à avoir trop d'actifs de ce type dans leur portefeuille. S'il semble se dessiner une reprise, soutenue par des taux bas, il est conseillé de rester prudent et de privilégier la diversification de son portefeuille.

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