MoneyPush, la plateforme qui veut démocratiser le trading

MoneyPush, la plateforme qui veut démocratiser le trading La start-up française propose aux épargnants d'investir sur le Forex et les indices avec une prise de risques minimale.

Dans l'Hexagone, les épargnants qui s'adonnent au trading très spéculatif sur les marchés financiers ne sont pas légion : en 2015, les investisseurs sur le Forex n'étaient pas plus de 15 000 en France, selon le cabinet Investment Trends. Julien Hazan, PDG de la plateforme MoneyPush, lancée en 2015, entend faire exploser ce chiffre "Nous avons la volonté de démocratiser l'accès aux marchés financiers et d'encadrer nos utilisateurs avec des garde-fous". Ce que permet le site ? Ouvrir un compte chez l'un de ses partenaires, à partir de 100 euros chez la plupart, et trader sur le Forex et les indices (Cac 40, Dax…) pour un taux de rendement moyen de 3 à 5% avec une stratégie prudente, d'après les estimations du dirigeant.

Un taux de rendement moyen de 3 à 5% avec une stratégie prudente

Mais investir sur le Forex et/ou les CFD (pour contract for difference) constitue une activité risquée pour le grand public. L'Autorité des marchés financiers n'a eu de cesse de le rappeler ces dernières années face à la multiplication sur Internet des publicités pour le trading (elles ont représenté pas moins de 46% des nouvelles publicités au 1er semestre 2015). Un chiffre valant mieux que tous les prêches, le gendarme des marchés s'est fendu à l'automne 2014 d'une étude dont il ressort que le taux de clients perdants dépasse… 89%, avec un résultat moyen négatif de 10 887 euros par tête.

"Miser sur le Forex ou avec des options binaires quand on n'a pas de formation ou qu'on n'utilise pas le bon outil, c'est risqué, reconnaît Julien Hazan. Justement, nous avons établi un certain nombre de règles pour empêcher nos utilisateurs de faire n'importe quoi derrière leurs écrans. Premièrement, pour la plupart des devises, ils ne peuvent pas passer d'ordre supérieur à 8% du montant de leur portefeuille. Si un utilisateur dépose 1 000 euros sur son compte, il pourra passer deux ordres à 40 euros, ou un ordre à 80 euros. Il faudra alors qu'il attende que l'ordre se clôture pour en passer un nouveau." Le montant de l'ordre minimum, lui, est fixé à 1 euro.

Pour l'AMF, investir sur le Forex et/ou les CFD reste une activité trop risquée pour le grand public

Autre sécurité mise en avant par le patron de MoneyPush, les mécanismes de stop loss et take profit qui ont été introduits. "C'est ce qu'on appelle le trading hybride", traduit-il. Mais encore ? "Ce qui se passe chez la plupart des brokers, c'est que l'utilisateur qui a passé un ordre et qui décide ensuite d'aller faire autre chose peut perdre plus que le montant du trade. Nous avons créé un algorithme qui permet à l'utilisateur de savoir combien il peut perdre et combien il peut gagner au maximum. Cela ne l'empêche pas de garder la main sur son trading. S'il revient une demi-heure après et qu'il décide de couper son ordre manuellement, il peut le faire sans aucun surcoût."

A ce jour, MoneyPush affiche plus de 2 500 inscrits, dont 50% ayant investi au moins une fois au cours des trois derniers mois. Le montant de l'ordre moyen passé s'élève à 30 euros. "C'est un chiffre qui cache de fortes disparités, nuance Julien Hazan. On a beaucoup d'utilisateurs qui démarrent bas et qui font jusqu'à une dizaine de trades par jour. A côté de ça, on a des traders un peu plus pros. Ils passent des ordres à plus de 100/150 euros". Dans l'espoir que les compteurs s'affolent, le dirigeant insiste : "Nous sommes une société française, implantée en France, et nous ne travaillons qu'avec des partenaires régulés AMF".

MoneyPush, confirme cette dernière, est légitime. Le gendarme des marchés reste toutefois convaincu qu'intermédiaires agréés ou non, les services qu'elle propose restent trop risqués pour le grand public.

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