Quelle fiscalité pour les placements en 2020 ?

La nouvelle loi allège la fiscalité sur l’épargne financière et simplifie le régime général. Le but : favoriser l’investissement dans les entreprises et la constitution d’une épargne personnelle en vue de la retraite.

La fiscalité est un facteur qui influence la performance d’un placement financier. Le choix d’un placement performant peut en effet être contrecarré par le choix d’une enveloppe dont la fiscalité n’est pas optimale. Il est donc important pour les épargnants de prendre le temps de se renseigner ou de se faire conseiller, afin de choisir une enveloppe disposant d’un régime fiscal favorable qui aura le moins d’incidence possible sur la rentabilité globale.

Une refonte de la fiscalité

Depuis sa formation, le gouvernement a initié certains changements structurels de fiscalité qui ont un impact direct sur les enveloppes fiscales.

Le premier de ces changements est l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique s’appliquant à certaines enveloppes d’épargne, notamment l’assurance-vie et le PEA. Le cocktail de charges sociales et d’impôts sur le revenu, précédemment en place, est remplacé par un prélèvement forfaitaire unique de 30%. Le deuxième changement est la réforme de l’ISF, pour dispenser l’épargne financière de la taxe et ne la faire peser que sur les seules possessions immobilières. Le troisième, enfin, qui concerne les nouvelles enveloppes d’épargne retraite, simplifie l’offre et instaure des initiatives fiscales pour encourager l’épargne financière globale.

Survenues dans le cadre de la loi Pacte, ces réformes ont pour but de stimuler l’économie française en simplifiant le régime en vigueur et en orientant l’épargne française vers les entreprises.

La loi PACTE : un impact moindre sur les placements à court terme

Les épargnants disposent donc aujourd’hui de placements à court terme (les livrets), à moyen terme (le PEA, l’assurance-vie ou l’épargne salariale) et à long terme (l’épargne retraite ou l’investissement immobilier). En fonction de leur horizon, ces placements ont été diversement modifiés par le récent changement de fiscalité.

Si les placements à court terme ont connu une baisse de leur rentabilité financière (notamment avec celle du Livret A), leur fiscalité n’a pas changé, mais leur intérêt fiscal a légèrement diminué au profit des autres produits, qui ont, eux, été revalorisés. Les livrets restent donc à la fois non fiscalisés mais aussi peu rémunérateurs.

Un fort impact sur les placements à moyen et long terme

Les placements à moyen terme, en revanche, devraient connaître un regain de popularité : pour l’assurance vie, par exemple, la réforme fiscale a diminué le prélèvement sur les plus-values que subissaient jusqu’à présent les épargnants qui retiraient leurs fonds par anticipation – le montant total de ce prélèvement passe à 30% contre 47 voire 58% auparavant, en fonction du taux marginal d’imposition. Le but est donc clairement de favoriser le placement dans ces portefeuilles.

Les placements à long terme sont, eux aussi, directement concernés par la loi Pacte, avec la création d’un nouveau produit, le PER (plan d’épargne retraite) qui vise à simplifier l’épargne retraite et à la rendre plus attractive. Le système de retraite par répartition assure en effet de moins en moins de revenus aux retraités. Le gouvernement a donc manifesté la volonté d’inciter les épargnants à se constituer une épargne personnelle, en complément du système par répartition. Cette incitation est passée, d’abord, par des mesures fiscales avantageuses – par exemple la défiscalisation des versements volontaires – ensuite, par la simplification des produits, pour regrouper les différentes enveloppes qui existaient jusqu’alors par une seule : le PER.

L’arrivée du PER ne rend pas les autres produits moins intéressants, mais il fait partie d’une démarche fiscale incitative qui vise à orienter l’argent des épargnants. Plutôt que d’être placés dans des enveloppes court-termistes, il est en effet plus intéressant que les investissements participent, soit à la constitution d’une épargne personnelle, soit à l’investissement dans un projet d’entreprise. À ce titre, l’épargne salariale et l’épargne retraite sont de bons moyens d’associer projet individuel et collectif, car ils disposent à la fois d’avantages fiscaux pour les épargnants et pour leurs entreprises. En un mot : ils permettent d’instaurer un rapport gagnant-gagnant.