Investir, ce n'est pas seulement ce que vous achetez, il s'agit aussi de la façon dont vous pensez

De nombreux investisseurs particuliers ne correspondent plus au stéréotype du néophyte boursier. Il faut déconstruire les mythes autour du comportement des investisseurs particuliers.

Au cours des derniers mois, beaucoup d’entre nous ont appris sur la manière dont leurs émotions et impulsions influencent leurs décisions, notamment en matière de placement. En tant qu’investisseur particulier, nous sommes généralement stéréotypés comme des traders naïfs à la recherche d'un gain rapide. Aujourd'hui, grâce à une enquête eToro auprès de 1 000 investisseurs français, les chiffres montrent que nous sommes un tout autre public, plus intelligent que l’on peut penser.

Un changement de comportement inévitable

Ces dernières années ont été marquées par des hauts et des bas sans précédent pour un investisseur lambda. La crise financière a, dans un premier temps, semé la méfiance dans le système financier. Puis, la Banque Centrale Européenne est intervenue avec des taux d'intérêt bas et des achats d'obligations qui ont conduit à un marché haussier historique pour les actions. Mais lorsque le COVID est arrivé, il semble que nous avons décidé de ne plus nous laisser berner à nouveau. Nous avons donc acheté à la baisse encore, encore, et encore.

Car au fil des années, nous avons appris à nous pencher sur le marché, en se concentrant sur des objectifs plutôt que sur des fluctuations. En réalité, il s’agit d’une forme de compensation du risque : lorsque votre cerveau vous dit de fuir, vous luttez contre cette envie car vous savez que la volatilité n'est probablement que temporaire. Et cette stratégie s'est avérée très efficace.

Ces trois derniers mois, environ 46% des investisseurs français n'ont pas diminué le montant de leurs portefeuilles et 56% prévoient d'investir davantage au cours des 12 prochains mois. Comment nous, investisseurs lambda, avons pu rester aussi résistants ? Avant toute chose, une bonne éducation et accessibilité financière nous a assurément aidé à garder le cap. De nos jours, le fossé de l'information entre Wall Street et Main Street se rétrécit, et nous bénéficions d’une mine d'informations à portée de main.

Une vision rationnelle et à long terme

L'investisseur individuel moyen a également une vision à long terme. Plus de la moitié des répondants à l’enquête eToro investissent depuis 6 ans ou plus et près de 70% conservent leurs investissements pendant des années. Force est de constater que de nombreux investisseurs particuliers ne correspondent tout simplement plus au stéréotype du néophyte boursier. Ils veulent se constituer un capital, et ont appris l'importance des petits pas dans la planification des objectifs. Ils ont également une vision globale du rendement et du risque. La diversification - ou le concept de répartition de votre argent sur plusieurs actifs pour gérer le risque - n'est plus réservée aux professionnels. Une bonne partie des investisseurs particuliers sont en réalité couverts et détiennent une diversité d'actions et d'obligations. Par ailleurs, les actions et les liquidités sont les deux actifs les plus détenus par les investisseurs interrogés.

Certes, il existe encore parmi nous des adeptes des investissements plus risqués, comme les crypto-actifs (40% des répondants pour être exact) mais près de la moitié des jeunes investisseurs (âgés de 18 à 34 ans) investissent depuis deux ans ou moins, et il se peut qu'ils n'aient pas le courage de détenir des placements à haut risque. Dans l'ensemble, cette génération d'investisseurs a appris à vérifier les angles morts de leur portefeuille, en équilibrant le risque et la récompense dans leurs investissements.

Enfin, concernant l’avenir, environ 74% d'entre nous n'ont pas confiance dans les perspectives de l'économie mondiale, même si nous restons une majorité (56%) à avoir confiance dans notre portefeuille. Pour être tout à fait transparent, il s’agit d’une période déroutante pour un investisseur, et 2023 pourrait être un nouvel aperçu du reste de ce nouveau cycle économique. Malgré tout, il semble qu’une bonne partie d’entre nous soit là pour du long terme. Le plus grand risque pour nous pourrait être la chute des secteurs à forte croissance du marché, mais nous restons plus audacieux que jamais.