"Le litre d'essence à plus de 2 euros" : faites vite le plein, les prix à la pompe commencent déjà à grimper à cause de la guerre Israël-Iran

"Le litre d'essence à plus de 2 euros" : faites vite le plein, les prix à la pompe commencent déjà à grimper à cause de la guerre Israël-Iran Après des mois d'accalmie à la pompe, les prix des carburants vont repartir à la hausse.

"Je ne serai pas étonné qu'il y ait une hausse des prix des carburants dans les jours à venir", confie d'emblée Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), au Journal du Net. "Les prix pourraient augmenter de quelques centimes, disons quatre à cinq centimes par litre TTC". Certaines stations-service pourraient même déjà avoir ajusté leurs tarifs à la hausse.

Cette augmentation soudaine s'explique principalement par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Les frappes israéliennes sur l'Iran, déclenchées dans la nuit du 12 au 13 juin, ont provoqué une réaction immédiate sur les marchés pétroliers.

Les exportations de barils n'ont pas baissé en Iran, pourtant le cours a grimpé en flèche. "C'est parce que les marchés pétroliers ont cette habitude de réagir instantanément avant que les conséquences d'un événement ne se produisent. Les marchés ont donc déjà intégré un surcoût au cas où l'offre du Moyen-Orient se réduirait", analyse Olivier Gantois. Le cours du baril de pétrole a bondi de 10 dollars en quelques heures seulement, passant d'environ 65 dollars à près de 75 dollars.

Ces derniers mois, les prix des carburants avaient connu une relative stabilité. Le gazole était même descendu à son niveau le plus bas depuis fin 2021, tandis que l'essence (SP95 et SP98) affichait des prix au plus bas depuis septembre 2022.

Mais dans les prochains jours, voire les prochaines heures, la tendance devrait s'inverser avec une nette hausse des prix. Les experts se veulent toutefois rassurants quant à l'ampleur de cette nouvelle envolée. "Je ne vois pas de raison pour que les prix augmentent davantage. Il n'y a pas de raison pour qu'ils refluent non plus, d'ailleurs", indique Olivier Gantois.

Le véritable danger serait que le conflit s'étende et perturbe le transit par le détroit d'Ormuz, point de passage stratégique contrôlé par l'Iran, car cela affecterait jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux, soit près de 20 millions de barils par jour. Dans ce scénario, certains analystes de la banque JPMorgan envisagent un baril à 130 dollars, ce qui se traduirait par des prix à la pompe dépassant largement les 2 euros.

Une flambée des prix était-elle au moins probable ? Selon Olivier Gantois, interrogé avant les dernières déclarations va-t-en-guerre de Donald Trump, absolument pas : "Parce qu'aucun acteur majeur de la zone ne souhaite qu'il y ait une extension du conflit. Et surtout, aucun acteur significatif, que ce soit au Moyen-Orient ou ailleurs, comme les États-Unis, la Chine ou la Russie, ne souhaite qu'il y ait un embrasement des marchés pétroliers."

Après cette hausse, on pourrait donc plutôt connaitre une certaine stabilité des prix à la pompe, comme ce fut le cas ces derniers mois. Même si Olivier Gantois le rappelle, "il est très difficile de prévoir le cours du pétrole".