Meta : la France pas encore concernée par la fin du fact-checking

Meta : la France pas encore concernée par la fin du fact-checking Alors que Meta a assuré la fin du fact-checking sur Facebook et Instagram, Clara Chappaz, ministre chargée du Numérique assure que cela ne concerne que les États-Unis pour l'instant.

La ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, a assuré avoir reçu la certitude ce mardi de la branche Française de Meta (Facebook, Instagram, Threads, WhastApp) que la fin du fact-checking ne concernait que les États-Unis "pour le moment". "J'ai échangé avec la direction de Meta Face ce [mardi] soir qui m'assure que cette fonctionnalité [le remplacement des vérifications professionnelles par des "notes de la communauté", comme sur X], ne sera déployée qu'aux États-Unis pour le moment", a-t-elle déclaré sur X. 

Une réglementation européenne différente 

"En Europe, le Digital Service Act [la réglementation européenne en vigueur] sera respecté. Croyez en ma vigilance sur le sujet", a ajouté la ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique. Ce mardi, Meta a annoncé mettre fin à son programme de vérification professionnelle, ou fact-checking, pour le remplacer par un système de notes de contexte, semblable à ce qui se fait déjà sur X. Cette annonce fait suite à des plaintes des républicains américains, ainsi qu'à celles d'Elon Musk, propriétaire de X, qui assimilent le fact-checking à de la censure. 

S'attirer les bonnes grâces de Trump 

Sur X, Mark Zuckerberg a annoncé mettre fin à ce système "en commençant par les États-Unis". Facebook rémunère actuellement plus de 80 médias à travers le monde pour utiliser leurs "fact-checks" sur ses plateformes, mais Zuckerberg estime que "les vérificateurs ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu'ils ne l'ont améliorée, en particulier aux États-Unis". De plus, Meta devrait revoir sa politique de modération, mettant fin "à un certain nombre de limites concernant des sujets, tels que l'immigration et le genre, qui ne sont plus dans les discours dominants". Le groupe devrait également déplacer ses équipes "confiance et sécurité" de la Californie, un État progressiste, vers le Texas, réputé conservateur. Comme d'autres géants de la Tech, Meta a notamment fait un don d'un million de dollars au fonds finançant les cérémonies d'investiture de Donald Trump. Russ Burley, cofondateur du Center for Information Resilience (CIR), ONG qui documente les atteintes aux droits humains et à la démocratie, s'est inquiété de ces changements : "Il s'agit d'un recul majeur de la politique de modération des contenus, à un moment où la désinformation et les contenus dangereux changent plus rapidement que jamais. […] Les efforts pour protéger la liberté d'expression sont essentiels mais reculer sur le fact-checking sans alternative crédible ouvre la porte à un flot de contenus encore plus dangereux".